L’arrêt du tabac en France hexagonale : évolutions récentes et facteurs associés d’après les données du Baromètre de Santé publique France 2021

// Smoking cessation in mainland France: Recent trends and associated factors based on the Santé publique France Health Barometer 2021

Romain Guignard (romain.guignard@santepubliquefrance.fr), Antoine Gaudebout, Raphaël Andler, Anne Pasquereau, François Beck, Viêt Nguyen-Thanh
Santé publique France, Saint-Maurice
Soumis le : 22.01.2025 // Date of submission: 01.22.2025
Mots-clés : Arrêt du tabac | Inégalités sociales | Consommation d’alcool | Santé mentale | Enquête en population générale
Keywords: Smoking cessation | Social inequalities | Alcohol use | Mental health | General population survey

Résumé

Introduction –

En France, la consommation de tabac est la principale cause de mortalité évitable, et elle est associée à de fortes inégalités sociales. Près de deux tiers des fumeurs déclarent avoir envie d’arrêter de fumer, mais peu d’entre eux y parviennent. L’objectif de cet article est d’étudier l’arrêt du tabac sur la période 2016-2019, marquée par une forte baisse du tabagisme.

Méthodes –

Cette étude repose sur les données du Baromètre de Santé publique France 2021, enquête téléphonique menée sur un échantillon aléatoire de la population résidant en France hexagonale âgée de 18 à 85 ans. L’analyse porte sur les 24 446 répondants dont le statut tabagique est renseigné. Les facteurs associés à l’arrêt du tabac sur la période 2016-2019, par rapport au fait de fumer quotidiennement en 2021, ont été estimés à partir de régressions logistiques.

Résultats –

En 2021, 23,9% des adultes étaient des ex-fumeurs quotidiens, et 29,8% de ces derniers avaient arrêté de fumer au cours des cinq dernières années, proportions en hausse par rapport à 2010. Chez les hommes comme chez les femmes, l’arrêt du tabac entre 2016 et 2019 était associé à un âge plus avancé, à un niveau de diplôme supérieur au baccalauréat et à l’usage quotidien de cigarette électronique. La probabilité d’avoir arrêté de fumer était plus faible chez les chômeurs, les personnes ayant une situation financière perçue comme difficile, les personnes dépassant les repères de consommation d’alcool à moindre risque et, parmi les femmes, chez celles ayant vécu un épisode dépressif caractérisé dans l’année.

Conclusion –

Cette étude souligne la persistance des inégalités sociales face à l’arrêt du tabac et la nécessité d’adapter les politiques publiques en conséquence. Par ailleurs, parmi les facteurs associés à l’arrêt du tabac, des travaux complémentaires seraient nécessaires pour mieux comprendre les interactions complexes entre les consommations de tabac, d’alcool et la santé mentale.

Abstract

Introduction –

In France, tobacco use is the leading cause of avoidable death, and is associated with major social inequalities. Nearly two-thirds of smokers report they want to quit smoking, but very few succeed each year. The aim of this article is to study smoking cessation over the period 2016-2019, a period marked by a sharp decline in smoking prevalence.

Methods –

This study is based on data from the Santé publique France Health Barometer 2021, a telephone survey on a random sample of the population living in France aged 18-85 years old. The analysis includes the 24,446 respondents whose smoking status was recorded. Multivariate logistic regressions were used to estimate the factors associated with smoking cessation over the period 2016-2019, compared with daily smoking in 2021.

Results –

In 2021, 23.9% of adults were former daily smokers, and 29.8% of them had quit smoking in the last 5 years, both proportions being up compared to 2010. For both men and women, quitting smoking between 2016 and 2019 was associated with higher age, a level of education higher than the baccalauréat and daily use of electronic cigarette in 2021. The probability of having quit smoking was lower among the unemployed, people whose financial situation was perceived as difficult, people who exceeded the low-risk drinking guidelines, and among women who had experienced a major depressive episode during the year.

Conclusion –

This study highlights the persistence of social inequalities in smoking cessation, and the need to adapt public policies accordingly. Further research is needed to better understand the complex interactions between tobacco consumption, alcohol consumption and mental health.

Introduction

En France, la consommation de tabac est la principale cause de mortalité évitable, avec 75 000 décès attribuables en 2015, soit 13% des décès 1. La prévalence du tabagisme actif fait l’objet d’un suivi régulier. En 2023, plus de trois personnes de 18-75 ans sur 10 déclaraient fumer et 23% déclaraient fumer quotidiennement 2.

Cette priorité de santé publique peut également être étudiée par le prisme de l’arrêt du tabac. Près des deux tiers des fumeurs déclarent avoir envie d’arrêter 3 mais seuls 2 à 3% y parviendraient chaque année 4. Une analyse du Baromètre de Santé publique France 2010 montrait que la proportion d’ex-fumeurs quotidiens était de 20,6% à cette époque, que 23,2% des ex-fumeurs quotidiens avaient arrêté dans les cinq années précédentes, et que le fait d’avoir arrêté de fumer était très lié à des caractéristiques sociodémographiques 5. Le sexe, l’âge, la situation professionnelle, le diplôme, le niveau de revenu et la catégorie socioprofessionnelle étaient tous associés à l’arrêt du tabac. Une forte inégalité sociale apparaissait entre les fumeurs et les ex-fumeurs, les personnes socio-économiquement favorisées étant surreprésentées parmi les personnes ayant arrêté de fumer. D’autre part, les attitudes et comportements vis-à-vis de l’arrêt du tabac apparaissent étroitement associés aux comportements d’alcoolisation et à la santé mentale 3, et les usages de tabac et de cigarette électronique sont également intriqués 6.

Il est important de mettre à jour ces résultats au vu de l’évolution de la situation du tabagisme en France au cours de la dernière décennie. En particulier, une baisse importante de la prévalence du tabagisme quotidien a été observée sur cette période : alors qu’elle était globalement stable à environ 30% de fumeurs quotidiens parmi les 18-75 ans de 2000 à 2015, elle a diminué ensuite pour atteindre 24% en 2019. Elle est restée relativement stable depuis, probablement en lien avec l’épidémie de Covid-19 qui a pu interrompre cette tendance à la baisse 7.

Cet article vise à analyser les facteurs associés à l’arrêt du tabac sur la période 2016-2019 maintenu jusqu’en 2021, à partir des données du Baromètre de Santé publique France. L’objectif est notamment d’identifier d’éventuelles spécificités sur cette période par rapport aux résultats de travaux antérieurs réalisés en France 5 ou à l’international 8,9.

Méthode

Source de données

Le Baromètre de Santé publique France est une enquête transversale répétée, mise en place depuis 1992, visant à mieux connaître et suivre les évolutions des connaissances, attitudes et comportements des Français en matière de santé.

La présente analyse repose sur les données du Baromètre de Santé publique France 2021, enquête menée sur un échantillon aléatoire de la population des 18-85 ans résidant en France hexagonale. Au total, 24 514 individus ont été interrogés par téléphone entre février et décembre 2021. Le taux de participation était de 44,3%. La méthode détaillée de l’enquête et le questionnaire ont été présentés par ailleurs 10,11. L’analyse porte sur les 24 446 répondants dont le statut tabagique est renseigné.

Variables

Dans cette analyse, seuls les individus consommateurs de produits du tabac (cigarettes, cigares, cigarillos, chichas) sont considérés comme fumeurs. Les usagers exclusifs de cigarette électronique ne sont pas inclus parmi les fumeurs.

Le statut tabagique a été construit à partir des réponses aux questions suivantes : « Est-ce que vous fumez, ne serait-ce que de temps en temps ? », « Combien de cigarettes/cigares/cigarillos/chichas fumez-vous par jour, semaine, mois ou année ? », « Au cours de votre vie, avez-vous déjà essayé de fumer ? », « Avez-vous fumé… juste une ou deux fois pour essayer/occasionnellement/quotidiennement pendant moins de six mois/quotidiennement pendant plus de six mois ? ».

Est qualifié de fumeur quotidien un individu déclarant fumer tous les jours ou une quantité de produits du tabac par jour, et est qualifié d’ex-fumeur quotidien un individu déclarant ne pas fumer au moment de l’enquête mais avoir fumé quotidiennement au moins six mois au cours de sa vie. La durée depuis l’arrêt du tabac a également été demandée aux ex-fumeurs, permettant d’identifier ceux ayant arrêté entre 2016 et 2019, période marquée par une forte baisse de la prévalence tabagique considérée dans la deuxième partie de l’analyse.

Les variables sociodémographiques suivantes ont été considérées, ayant déjà été identifiées comme associées au comportement tabagique en France 5,7 : sexe, âge (en classes), niveau de diplôme (sans diplôme, diplôme <bac, bac, >bac), situation professionnelle (actifs occupés, au chômage, inactifs) et situation financière perçue (à l’aise, ça va, c’est juste, y arrive difficilement, n’y arrive pas sans faire de dettes).

Le dépassement des repères de consommation d’alcool à moindre risque au cours de la semaine précédente est défini par le fait d’avoir consommé plus de deux verres le même jour au moins une fois dans les sept derniers jours, ou d’avoir eu plus de cinq jours de consommation, ou d’avoir consommé plus de 10 verres au total sur les sept jours 12. L’usage quotidien de cigarette électronique a également été recueilli. La survenue d’un épisode dépressif caractérisé (EDC) au cours des 12 mois précédents a été mesurée à partir du Composite International Diagnostic Interview – Short Form (CIDI-SF) 13,14.

Analyses

Les proportions sont pondérées afin de tenir compte de la probabilité d’inclusion dans l’échantillon (proportionnelle au nombre de lignes téléphoniques fixes et mobiles utilisées par le répondant et, pour les individus joints sur ligne fixe, à l’inverse du nombre de personnes éligibles dans le foyer) et de la structure de la population via un calage sur marges utilisant les variables suivantes : le sexe croisé avec l’âge en tranches décennales et la région, la taille d’unité urbaine, la taille du foyer et le niveau de diplôme (population de référence : Institut national de la statistique et des études économiques – Insee, enquête emploi 2020).

L’association entre le statut tabagique (fumeur quotidien, fumeur occasionnel, ex-fumeur quotidien, ex-fumeur occasionnel, a fumé juste une ou deux fois pour essayer, n’a jamais fumé) et les variables sociodémographiques a été testée au moyen du test du Chi2 de Pearson avec correction du second ordre de Rao-Scott. Les effectifs indiqués dans les tableaux correspondent aux effectifs bruts. Seules les proportions de fumeurs quotidiens et d’ex-fumeurs quotidiens sont présentées dans cet article.

Dans un second temps, les ex-fumeurs quotidiens ayant arrêté de fumer entre 2016 et 2019 ont été comparés aux fumeurs quotidiens en fonction de leurs caractéristiques sociodémographiques, leur consommation d’alcool (dépassement ou non des repères), la survenue d’un EDC durant l’année passée et l’usage quotidien de cigarette électronique. Trois régressions logistiques multivariées incluant l’ensemble des variables explicatives ont été réalisées sur l’ensemble de la population et en stratifiant selon le sexe.

Une analyse de sensibilité a été menée en regroupant les ex-fumeurs ayant arrêté de fumer en 2020 ou 2021 avec les fumeurs quotidiens, pour évaluer l’impact de leur non-prise en compte dans l’analyse principale. L’analyse a été effectuée avec le logiciel Stata SE®, version 14.

Résultats

Proportion d’ex-fumeurs selon les caractéristiques sociodémographiques

En 2021, 23,8% (intervalle de confiance à 95%, IC95%: [23,0-24,5]) des 18-85 ans étaient fumeurs quotidiens. Environ un tiers (33,2% [32,5-33,9]) étaient des ex-fumeurs et 23,9% [23,2-24,5] des ex-fumeurs quotidiens. La proportion d’ex-fumeurs quotidiens chez les hommes (28,2%) était supérieure à celle observée chez les femmes (19,9%) (tableau 1).

La proportion d’ex-fumeurs quotidiens était globalement croissante avec l’âge : minimale parmi les 18-24 ans (3,8%) et maximale parmi les 65-74 ans (36,4%). Néanmoins, des différences étaient observées en fonction du sexe, puisque la proportion d’ex-fumeurs quotidiens augmentait avec l’âge jusqu’à la classe d’âge 75-85 ans parmi les hommes (51,8%), alors qu’elle était maximale chez les 55-64 ans parmi les femmes (28,0%).

En moyenne, les ex-fumeurs quotidiens avaient arrêté de fumer à 37,9 ans (38,9 ans chez les hommes et 36,9 ans chez les femmes).

En fonction de la situation professionnelle, alors que les chômeurs étaient les plus nombreux à fumer quotidiennement en 2021 (45,8%), la proportion d’ex-fumeurs quotidiens dans ce groupe était la plus faible (16,0%). La proportion d’ex-fumeurs quotidiens était minimale chez les individus déclarant ne pas pouvoir y arriver sans faire de dettes (11,3% contre plus de 20% dans les autres situations).

Tableau 1 : Proportion de fumeurs quotidiens et d’ex-fumeurs quotidiens parmi les 18-85 ans,
en fonction des caractéristiques sociodémographiques, France hexagonale, 2021
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Arrêt du tabac entre 2016 et 2019 et facteurs associés

Parmi les ex-fumeurs quotidiens en 2021, 29,8% avaient arrêté de fumer depuis cinq ans ou moins (50,4% de femmes et 49,6% d’hommes), et parmi eux 19,6% avaient arrêté depuis au moins deux ans (c’est-à-dire entre 2016 et 2019, population considérée dans la suite de l’analyse).

Après ajustement sur les caractéristiques sociodémographiques, l’usage de cigarette électronique, la consommation d’alcool et la survenue d’un EDC au cours de l’année passée, avoir arrêté de fumer entre 2016 et 2019 (par rapport au fait de fumer en 2021) n’était pas significativement lié au sexe (odds ratio, OR=1,1 [1,0-1,3] pour les femmes par rapport aux hommes, p-value=0,10). La situation de chômage était associée à une moindre probabilité d’avoir arrêté de fumer entre 2016 et 2019, par rapport au fait de travailler (OR=0,7 [0,5-0,9], p<0,01).

Chez les hommes comme chez les femmes, avoir arrêté de fumer entre 2016 et 2019 était positivement associé à l’âge, à un niveau de diplôme supérieur au bac et à l’usage quotidien de cigarette électronique en 2021. Avoir une situation financière perçue difficile, dépasser les repères de consommation d’alcool à moindre risque, le fait d’être inactif (de manière significative chez les hommes seulement) et avoir vécu un EDC dans les 12 derniers mois (de manière significative chez les femmes seulement) étaient tous associés à une probabilité plus faible d’avoir arrêté de fumer entre 2016 et 2019 (tableau 2).

Les conclusions sont inchangées dans l’analyse de sensibilité, pour laquelle les ex-fumeurs quotidiens ayant arrêté de fumer en 2020 ou 2021 sont regroupés avec les fumeurs quotidiens.

Tableau 2 : Facteurs associés à l’arrêt du tabac entre 2016 et 2019 chez les hommes et chez les femmes,
par rapport au fait de fumer quotidiennement en 2021, France hexagonale
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Discussion

D’après cette analyse des données de l’édition 2021 du Baromètre de Santé publique France, en France hexagonale, près d’un quart des adultes de 18 à 85 ans sont des ex-fumeurs quotidiens, et parmi les ex-fumeurs quotidiens, près d’un tiers a arrêté dans les cinq années précédentes. L’arrêt du tabac entre 2016 et 2019 est associé à l’âge, à un niveau de diplôme supérieur au bac, à une bonne perception de sa situation financière et à l’usage quotidien de cigarette électronique en 2021. À l’inverse, être au chômage, dépasser les repères de consommation d’alcool à moindre risque et, chez les femmes seulement, avoir vécu un épisode dépressif caractérisé dans l’année, sont associés à une moindre probabilité d’avoir arrêté de fumer entre 2016 et 2019.

Les proportions d’ex-fumeurs quotidiens (23,9%) et parmi eux, de ceux ayant arrêté de fumer dans les cinq années précédentes (29,8%), sont en hausse par rapport à 2010 (respectivement 20,6% et 23,2%) 5. Ces résultats encourageants sont cohérents avec la baisse de la consommation de tabac 15, la prévalence du tabagisme quotidien étant passée de 29,7% à 25,3% entre 2010 et 2021. Ils suggèrent une contribution significative de l’arrêt du tabac des fumeurs à la baisse du tabagisme observée sur cette période, en parallèle d’une moindre entrée dans le tabagisme des plus jeunes 16. L’âge à l’arrêt du tabac est par ailleurs en hausse (35,6 ans en 2005, 36,7 ans en 2010 5, 37,9 ans en 2021), reflétant probablement l’avancée en âge des premières générations de femmes fumeuses dont certaines continuent à fumer pendant de nombreuses années avant de réussir à arrêter 17.

La lutte anti-tabac a été renforcée ces dernières années avec la mise en place de plans nationaux de lutte contre le tabagisme sur les périodes 2014-2019 puis 2018-2022. Plusieurs mesures d’envergure ont été mises en place : élargissement de la liste des professionnels de santé pouvant prescrire des traitements de substitution nicotinique (TSN), remboursement des TSN sur ordonnance comme n’importe quel médicament, paquet neutre rendu obligatoire, intensification des campagnes de prévention (avec notamment la création de l’opération annuelle de marketing social Mois sans tabac portée par Santé publique France), augmentation des prix pour atteindre un prix du paquet de cigarettes manufacturées supérieur à 10 euros en 2021. Ces mesures réglementaires et de prévention, dont l’efficacité a été documentée dans la littérature, ont ainsi contribué à la baisse du tabagisme 18, et certainement à la hausse des comportements d’arrêt du tabac. En particulier, la campagne Mois sans tabac a permis de générer un grand nombre de tentatives d’arrêt du tabac supplémentaires depuis son lancement en 2016 19,20 et le retour sur investissement de cette opération est estimé à 7 euros économisés en dépenses de santé pour 1 euro investi 21.

Comme en 2010, nos résultats montrent que la part des ex-fumeurs quotidiens dans la population résidant en France hexagonale augmente avec l’âge, cette tendance pouvant s’expliquer de plusieurs façons. D’une part, il faut souvent un grand nombre de tentatives avant de parvenir à arrêter de fumer 22, en raison de la forte dépendance engendrée par la nicotine et également des dimensions psychologique et comportementale de l’addiction au tabac. De plus, avec l’âge, les questions de santé prennent de l’importance et des pathologies peuvent apparaître, nécessitant davantage d’arrêter de fumer et, enfin, la part des ex-fumeurs quotidiens dans la population âgée se trouve augmentée par les décès prématurés des fumeurs. En croisant l’âge et le sexe, un effet génération apparaît : chez les femmes, l’augmentation de la part d’ex-fumeuses avec l’âge est visible uniquement jusqu’à 64 ans. Cet effet génération s’explique par une entrée plus tardive dans la consommation de tabac chez les femmes 17. À l’instar des résultats observés en 2010, les inégalités sociales liées à l’arrêt du tabac restent très présentes. Les personnes au chômage, ou encore les personnes avec une situation financière perçue comme difficile, comptent dans leurs rangs moins d’ex-fumeurs quotidiens que les autres, alors que la prévalence du tabagisme quotidien y est plus élevée.

Chez les hommes comme chez les femmes, avoir un niveau de diplôme supérieur au bac et avoir une situation financière relativement bonne sont associés au fait d’avoir arrêté de fumer entre 2016 et 2019, soulignant à nouveau les inégalités sociales face au tabac et au maintien de l’abstinence tabagique 23. Dans une étude précédente, un niveau de diplôme élevé apparaissait aussi lié aux tentatives d’arrêt du tabac dans l’année 3. En revanche, une situation financière perçue très difficile était liée à une envie d’arrêter de fumer plus fréquente et le fait que cette situation soit associée à une plus faible abstinence dans notre étude suggère des difficultés beaucoup plus importantes à arrêter de fumer pour les fumeurs les plus vulnérables d’un point de vue socio-économique. Malgré des nuances en fonction des pays et des études considérées, les fumeurs de faible niveau socio-économique peuvent déclarer aussi souvent avoir envie d’arrêter de fumer que les autres, mais les perspectives d’arrêt sont en général plus lointaines ou difficiles 3,24, et les chances de succès sont plus faibles 25. Cela peut s’expliquer par une combinaison de facteurs incluant une dépendance nicotinique plus importante, des conditions et des événements de vie plus difficiles (enfance, stress…), des normes pro-tabagiques plus prégnantes dans certains milieux (famille ou communauté), des perspectives d’avenir qui ne justifient pas forcément l’effort que revêt l’arrêt du tabac, ou encore le marketing ciblé de l’industrie du tabac 26.

Chez les femmes seulement, le fait d’avoir vécu un épisode dépressif caractérisé dans l’année est associé à de moindres chances d’être abstinente dans la présente étude, alors que cette situation est associée à une envie d’arrêter et des tentatives d’arrêt plus fréquentes 3.

L’usage de cigarette électronique, enfin, est un facteur associé à l’arrêt du tabac entre 2016 et 2019 chez les hommes comme les femmes. L’efficacité de la cigarette électronique comme aide à l’arrêt du tabac est toujours débattue à ce jour, le nombre d’évaluations sous forme d’essai contrôlé randomisé étant encore limité 27,28,29. La dernière revue Cochrane sur le sujet conclut néanmoins que les cigarettes électroniques contenant de la nicotine aident probablement les fumeurs à arrêter de fumer et seraient plus efficaces que les substituts nicotiniques et les cigarettes électroniques sans nicotine 30. Par ailleurs, les résultats d’observations en population générale sont assez contrastés, la cigarette électronique apparaissant parfois comme associée à la réalisation de tentatives d’arrêt du tabac, mais également à la rechute en cas d’usage prolongé 31,32. Une analyse en séries temporelles menée en Angleterre sur la période 2007-2022 indiquait que la prévalence d’usage de cigarette électronique lors des tentatives d’arrêt du tabac était associée au taux de succès de ces tentatives d’arrêt, mais que l’usage de cigarette électronique chez les fumeurs (quelle qu’en soit la raison) n’était pas associé au taux de tentatives d’arrêt, ni au taux d’arrêt global 33.

Notons que notre analyse, de type transversale, ne permet pas de démontrer de lien de cause à effet entre les facteurs associés à l’arrêt du tabac que nous avons mis en évidence, et la réussite du sevrage. Soulignons enfin que l’épidémie de Covid-19 survenue en 2020 a pu avoir un impact sur le maintien de l’abstinence tabagique, et donc sur les résultats présentés ici 34.

La principale force de cette étude repose sur l’utilisation d’une enquête de grande ampleur, auprès d’un large échantillon représentatif de la population des fumeurs et ex-fumeurs. Le caractère multithématique de cette enquête permet de croiser différents types de comportements et états de santé, ainsi que d’étudier les inégalités sociales. La stabilité de la méthode du Baromètre de Santé publique France permet une comparaison dans le temps, ici entre 2010 et 2021.

Plusieurs limites méritent d’être soulignées. Premièrement, le Baromètre de Santé publique France repose sur des données déclaratives, ce qui peut introduire des biais de sous-déclaration (biais de désirabilité sociale ou de mémoire par exemple), bien que ces biais soient probablement faibles et relativement constants dans le contexte des enquêtes observationnelles portant sur la consommation de tabac 35. Deuxièmement, le taux de réponse aux enquêtes baisse en France et à l’échelle internationale depuis plusieurs années, ce qui peut avoir des conséquences sur la représentativité des échantillons et nécessite des traitements adéquats post-collecte. Ces limites ont été examinées de manière plus approfondie dans les articles portant sur la prévalence tabagique en 2018 et en 2019 36,37. Troisièmement, pour la première partie de l’analyse, aucune durée minimale d’abstinence n’a été considérée pour définir le statut d’ex-fumeur, conformément aux analyses déjà publiées sur le sujet à partir du Baromètre de Santé publique France 7. Cela implique que les proportions d’ex-fumeurs présentées pourraient être légèrement surestimées compte-tenu du fait qu’une partie des ex-fumeurs peut être considérée en cours de sevrage tabagique (part estimée à 5% des ex-fumeurs en 2010 5). Enfin, l’âge d’initiation au tabagisme n’a pas été recueilli dans l’enquête, ne permettant pas de reconstituer une cohorte rétrospective. L’impact est vraisemblablement minime et porte principalement sur les individus les plus jeunes, puisque l’initiation au tabagisme a majoritairement lieu avant 20 ans 38.

Les implications de cette étude sur l’arrêt du tabac pour la santé publique sont importantes. Elle a notamment permis d’objectiver les inégalités sociales persistantes face à l’arrêt du tabac, et de souligner la nécessité d’adapter les politiques publiques en conséquence. Les populations les plus précaires sont les plus touchées par le tabagisme et ont plus de difficultés à arrêter de fumer, nécessitant ainsi une attention particulière pour cibler efficacement ces groupes vulnérables, et mieux les accompagner dans leur démarche d’arrêt du tabac. C’est ce que Santé publique France s’attache à faire depuis plusieurs années dans une logique d’universalisme proportionné, avec notamment des campagnes annuelles ciblant spécifiquement les fumeurs en situation socio-économique défavorable 39,40,41.

De manière générale, le suivi des ex-fumeurs est crucial pour prévenir le risque de rechute et accompagner de nouvelles démarches d’arrêt le cas échéant. Les services et professionnels de santé sont des acteurs clés pour offrir un soutien continu et des ressources aux personnes qui ont arrêté de fumer, afin de maximiser leurs chances de maintenir un mode de vie sans tabac, y compris via des dispositifs d’aide à distance comme Tabac info service (site Internet, ligne téléphonique 3989, application mobile). En dehors de traitements pharmacologiques, il existe peu de preuves d’efficacité d’interventions destinées à prévenir la rechute 42. Néanmoins, en tant que professionnels de premier recours, le rôle des médecins généralistes est primordial : alors que le manque de temps est un des principaux freins à l’accompagnement à l’arrêt du tabac chez les professionnels de santé, une expérimentation récente (Tabac-Pro) a montré qu’une intervention relativement simple à mettre en œuvre pouvait permettre d’augmenter le nombre de discussions sur l’arrêt du tabac en consultation de médecine générale 43. La mise en place récente des bilans de prévention dispensés par des médecins généralistes, des infirmiers ou des sages-femmes constituent une autre opportunité pour avancer dans ce sens, dont il sera important d’évaluer l’impact en matière d’arrêt du tabac.

Enfin, notre analyse souligne les interactions complexes entre les consommations de tabac, d’alcool et la santé mentale. Si l’existence de liens entre ces facteurs est globalement connue, des travaux complémentaires spécifiques seraient utiles pour mieux les comprendre au prisme du processus d’arrêt du tabac ; ces enseignements pourraient permettre d’identifier des leviers bénéficiant à la réduction du risque alcool, du risque tabac, ainsi qu’à l’amélioration de la santé mentale.

Liens d’intérêt

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêt au regard du contenu de l’article.

Références

1 Bonaldi C, Boussac M, Nguyen-Thanh V. Estimation du nombre de décès attribuables au tabagisme, en France de 2000 à 2015. Bull Epidemiol Hebd. 2019;(15):278-84. https://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2019/15/2019_15_2.html
2 Pasquereau A, Guignard R, Andler R, Le Nézet O, Spilka S, Obradovic I, et al. Prévalence du tabagisme en France hexagonale en 2023 parmi les 18-75 ans – résultats de l’édition 2023 de l’enquête EROPP de l’OFDT. Saint-Maurice: Santé publique France; 2024. 7 p. https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/tabac/documents/enquetes-etudes/prevalence-du-tabagisme-en-france-hexagonale-en-2023-parmi-les-18-75-ans
3 Guignard R, Soullier N, Pasquereau A, Andler R, Beck F, Nguyen-Thanh V. Facteurs associés à l’envie d’arrêter de fumer et aux tentatives d’arrêt chez les fumeurs. Résultats du Baromètre de Santé publique France 2021. Bull Epidemiol Hebd. 2023;(9-10):159-65. https://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2023/9-10/2023_9-10_2.html
4 Haute Autorité de santé. Recommandation de bonne pratique. Arrêt de la consommation de tabac : du dépistage individuel au maintien de l’abstinence en premier recours. Argumentaire scientifique. Saint-Denis: HAS; 2013. 562 p. https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1718021/fr/arret-de-la-consommation-de-tabac-du-depistage-individuel-au-maintien-de-l-abstinence-en-premier-recours
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Citer cet article

Guignard R, Gaudebout A, Andler R, Pasquereau A, Beck F, Nguyen-Thanh V. L’arrêt du tabac en France hexagonale : évolutions récentes et facteurs associés d’après les données du Baromètre de Santé publique France 2021. Bull Epidemiol Hebd. 2025;(10):172-80. https://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2025/10/2025_10_2.html