Grandes causes de mortalité en France en 2023 et tendances récentes

// Leading causes of death in France in 2023 and recent trends

Anne Fouillet1* (anne.fouillet@santepubliquefrance.fr), Yann Aubineau2*, Fanny Godet2, Vianney Costemalle3, Élise Coudin2
1 Santé publique France, Saint-Maurice
2 Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès de l’Inserm (Inserm-CépiDc), Villejuif
3 Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), Paris


* Les auteurs ont contribué à parts égales à l’article.
Soumis le 12.03.2025 // Date of submission: 03.12.2025
Mots-clés : Causes médicales de décès | CIM-10 | Tendances de mortalité
Keywords: Causes of death (CoD) | ICD-10 | Mortality trends

Résumé

Introduction –

Cette étude décrit la mortalité par cause en 2023, en comparant son évolution depuis 2020 avec la prolongation des tendances des années 2015-2019.

Méthodes –

À partir des certificats de décès des personnes résidentes et décédées en France entre 2015 et 2023, les causes médicales de décès ont été codées selon la Classification internationale des maladies, 10e révision (CIM-10) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les causes initiales de décès ont été regroupées selon la liste européenne des causes de décès, à laquelle s’ajoute la Covid-19. Les effectifs et les taux de mortalité standardisés ont été analysés par cause, classe d’âge et sexe. Les taux de 2023 sont comparés à ceux de 2022 et aux niveaux tendanciels de mortalité estimés par un modèle de régression de Poisson entre 2015 et 2019.

Résultats –

Le taux de mortalité standardisé (appelé « mortalité ») est en diminution dans toutes les classes d’âge par rapport à 2022, et même 2019. La Covid-19 continue de reculer et devient la 9e cause de décès. Une diminution de la mortalité par rapport à 2022 est observée, principalement pour les maladies de l’appareil circulatoire et les tumeurs. Néanmoins, la mortalité des maladies de l’appareil circulatoire, celle des maladies endocriniennes, nutritionnelles et métaboliques, des maladies de l’appareil digestif, des maladies génito-urinaires et celle des causes externes restent plus élevées que leur projection à partir de la tendance 2015-2019.

Discussion –

Les évolutions par rapport à la tendance passée sont cohérentes avec les résultats internationaux et contribuent à documenter les évolutions de la mortalité depuis la pandémie de
Covid-19.

Abstract

Introduction –

This study describes cause-specific mortality in 2023 in France, comparing its evolution with trends between 2015 and 2019 and since 2020.

Methods –

Based on the death certificates of French resident who died in France between 2015 and 2023, causes of death (CoD) were coded according to the World Health Organization’s (WHO) International Classification of Diseases 10th Revision (ICD-10). Underlying CoDs are grouped according to the European CoD shortlist, including Covid-19. Deaths counts and standardized mortality rates (SMR) were analyzed by cause, age group and sex. SMRs from 2023 were compared to those of 2022 and to the extrapolated 2015-2019 mortality trends estimated by a Poisson regression model.

Results –

The standardized mortality rate (called “mortality” for simplification) is decreasing in all age classes compared to 2022 and even 2019. Mortality associated to Covid-19 continues to decrease, becoming the 9th leading cause of death. Mortality is down from 2022, mainly for diseases of the circulatory system and tumours. Nevertheless, mortality from circulatory system diseases, endocrine, nutritional and metabolic diseases, digestive system diseases, genitourinary diseases and external causes remains higher than the 2015-2019 trend projection.

Discussion –

Deviations from past trends are consistent with international results and help to document changes in mortality since the Covid-19 epidemic.

Introduction

Après trois années de forte mortalité due à la pandémie de Covid-19, combinée en 2022 à un regain de mortalité liée aux maladies respiratoires et à d’autres grandes causes 1,2, l’année 2023 se caractérise par un taux standardisé de mortalité (« mortalité ») toutes causes plus faible qu’en 2019 en France 3,4,5. L’espérance de vie à la naissance, indicateur des conditions de mortalité à tous les âges une année donnée, est plus élevée que jamais (79,9 ans pour les hommes et 85,6 pour les femmes) 5.

À partir de la statistique nationale des causes de décès qui repose sur le recueil exhaustif et l’analyse des volets médicaux des certificats de décès, cette étude décrit les principaux indicateurs de mortalité par cause en 2023 et les compare aux tendances observées entre 2015 et 2019, et depuis 2020. Une étude complémentaire reposant sur les mêmes données fournit une première analyse des disparités spatiales de mortalité 6.

Matériel et méthodes

Cette étude s’appuie sur la statistique annuelle des causes médicales de décès produite par le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc) de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) à partir des volets médicaux des certificats de décès renseignés par les médecins constatant le décès 7. Elle documente les causes des décès des personnes résidentes et décédées en France enregistrés par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

Les causes médicales de décès ont été codées selon la Classification internationale des maladies (CIM‑10) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). À chaque entité nosologique mentionnée sur le certificat (maladie, traumatisme, etc.) est attribué un code CIM‑10. La cause initiale de décès est définie, en appliquant les règles de la CIM-10, comme étant la maladie, le traumatisme ou les circonstances en cas de mort violente à l’origine du processus morbide ayant entraîné le décès. Pour les décès survenus jusqu’en 2017 et en 2020, les codes des causes de décès provenaient soit d’un codage automatique (système de règle Iris/Muse), soit d’un codage manuel assisté. Pour les années 2018, 2019, et depuis 2021, une méthode d’intelligence artificielle (IA) entièrement élaborée au CépiDc est utilisée en complément des modes de codage précédents 8. Ainsi, 63,6% des décès de 2023 ont été codés par le logiciel Iris/Muse, 15,1% par codage manuel interactif avec Iris et 21,3% par la méthode d’IA.

Dans cette étude, les causes initiales de l’ensemble des décès ont été regroupées selon la liste succincte européenne des causes de décès en 70 catégories 9 avec, en plus, deux catégories spécifiques: « Covid-19 » incluant U07.1 et U07.2, et « Autres Covid-19 », incluant U10.9 et U12.9 10.

Le champ de l’étude concerne les personnes résidentes en France (France métropolitaine et dans les cinq départements et régions d’outre-mer  DROM) et décédées sur ce territoire en 2023.

Les indicateurs présentés dans cette étude sont les effectifs de décès et les taux de mortalité standardisés (« mortalité ») selon l’âge (selon la population standardisée européenne de 2013 11) et le sexe (sous l’hypothèse que les populations des femmes et des hommes ont la même structure par âge que la population de référence). Les taux de mortalité standardisés permettent des comparaisons de la mortalité entre populations n’ayant pas la même structure par âge et sexe. Le calcul des taux de mortalité pour chaque année N repose sur la moyenne des estimations de population résidente aux 1ers janviers de l’année N et de l’année N+1, par sexe et âge, produites et diffusées par l’Insee (populations provisoires pour 2023 et 2024). Ainsi, si pour l’année 2023, les effectifs de décès sont définitifs, les taux standardisés sont encore provisoires, comme ceux de 2022. Les taux mensuels sont rapportés à une année complète pour permettre les comparaisons entre les mois et sur l’année.

Le taux de mortalité infantile (enfants de moins de 1 an) calculé dans cette étude est un taux d’incidence séparant les enfants de moins de 1 an selon leur année de naissance 12 ; il est standardisé sur le sexe. Il diffère donc du taux de mortalité infantile tel que calculé par l’Insee 3.

Les analyses sont déclinées pour trois classes d’âge (0-64 ans, 65-84 ans, et 85 ans ou plus) et par sexe. Parmi les personnes de moins de 65 ans, les grandes causes de décès sont également présentées chez les enfants de moins de 1 an et ceux de 1-14 ans.

Les tendances annuelles des taux de mortalité par cause, par sexe et classe d’âge entre 2015 et 2019 ont été estimées à partir de modèles de quasi-Poisson indépendants, intégrant une tendance linéaire. Ces tendances ont été projetées pour les années 2020 à 2023 afin d’apprécier les éventuelles sorties de l’intervalle de prédiction à 99% interprétables comme un test à 1% de sortie de tendance. Pour cette analyse des tendances, le recodage des causes initiales d’arrêt cardiaque I46.0 « arrêt cardiaque réanimé avec succès » et I46.9 « arrêt cardiaque sans précision » en R99 à partir de 2019, conformément aux recommandations de l’OMS, a été généralisé sur l’ensemble de la période d’étude pour permettre une analyse sur une base homogène.

Résultats

Mortalité toutes causes en 2023

En 2023, 637 082 décès de personnes domiciliées et décédées en France ont été enregistrés (tableau 1). Le taux standardisé de mortalité est de 828,3 pour 100 000 habitants, en nette diminution par rapport à 2022, soit 59,3 décès de moins qu’en 2022 pour 100 000 habitants (figure 1). La standardisation, en ramenant les populations féminine et masculine à une même distribution par âge met en évidence la surmortalité masculine : le taux masculin (1 028,2) est 1,6 fois plus élevé que le taux féminin (628,5).

Tableau 1 : Nombre et taux standardisés de mortalité pour 100 000 habitants par cause de décès en 2023,
par classe d’âge et par sexe, en France métropolitaine et DROM
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Figure 1 : Écart entre le taux standardisé de mortalité de 2023 et celui de 2022, tous âges, France métropolitaine et DROM
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Près de 46,1% des décès concernent les 85 ans et plus (qui représentent 3,3% de la population nationale) et 14,9% surviennent avant 65 ans (79% de la population nationale) : ces décès prématurés représentent 19,5% des décès masculins contre seulement 10,4% des décès féminins. Le taux de mortalité en 2023 diminue par rapport à 2022 dans toutes les classes d’âge, et en particulier chez les plus âgés : on compte 13 197,8 décès pour 100 000 habitants de 85 ans et plus en 2023, soit 1 167 de moins qu’en 2022. En 2023, l’âge moyen au décès est de 79,3 ans, pour 79,4 ans en 2022.

La diminution de la mortalité toutes causes entre 2022 et 2023 observée au niveau national se retrouve dans toutes les régions (annexe 1).

La mortalité par cause en 2023

La majorité des grandes causes de décès en 2023 est en diminution par rapport à 2022, à l’exception de la mortalité due à des maladies de l’appareil respiratoire et les maladies infectieuses et parasitaires, en légère hausse (figure 1).

Tumeurs

En 2023, les tumeurs, première cause de décès, représentent 27,0% des décès (171 870 décès, taux de 238,6/100 000 vs 242,1/100 000 en 2022, soit 3,5 décès de moins qu’en 2022 pour 100 000 habitants), dont 55,4% d’hommes (tableau 1, figures 1 et 2). Plus de la moitié des personnes décédées d’une tumeur avaient entre 65 et 84 ans. Les tumeurs les plus fréquentes sont les tumeurs malignes du poumon, des bronches et de la trachée qui représentent 18,1% des décès par tumeur (taux de 45,0) dont 65,7% d’hommes. Elles comptent pour près d’un quart des décès par tumeur des moins de 65 ans.

La deuxième tumeur la plus fréquente tous âges et tous sexes est la tumeur maligne colorectale (9,9%). Les tumeurs malignes du sein sont responsables de 12 994 décès quasiment tous féminins, soit 16,6% des décès féminins par tumeur (taux de 29,9). Les tumeurs malignes du pancréas ont causé 13 375 décès (taux de 18,2), pour presque autant d’hommes que de femmes. Le taux standardisé de décès chez les hommes est supérieur à celui des femmes pour une grande majorité des tumeurs (ratio de 1,7 pour l’ensemble des tumeurs).

Figure 2 : Proportion de décès par grande cause parmi les effectifs de décès toutes causes en 2023, selon la classe d’âge et le sexe, France métropolitaine et DROM
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Maladies de l’appareil circulatoire

Les maladies de l’appareil circulatoire, deuxième cause, ont entraîné 136 239 décès soit 21,4% de l’ensemble (taux de 170,7) dont 47,1% d’hommes (tableau 1, figure 2). La mortalité pour ces causes est légèrement en baisse, avec 7,4 décès de moins qu’en 2022 pour 100 000 habitants (figure 1). Ces pathologies sont les premières causes de décès chez les 85 ans et plus, responsables de 26,8% des décès. Les cardiopathies ischémiques représentent 22,0% des décès dus aux maladies de l’appareil circulatoire et les maladies cérébrovasculaires 22,5%. En tenant compte de la structure par âge de la population, la surmortalité masculine atteint 2,8 (sex-ratio) pour les cardiopathies ischémiques et 1,3 pour les maladies cérébrovasculaires.

Maladies de l’appareil respiratoire et Covid-19

En 2023, les maladies de l’appareil respiratoire (hors Covid-19) restent la troisième cause de décès (hors symptômes et états morbides mal définis, tableau 1). Elles sont responsables de 47 048 décès, soit 7,4% de l’ensemble des décès (taux de 60,6, figure 2, tableau 1). La mortalité pour ces causes en 2023 est en très légère hausse, avec 1,1 décès de plus qu’en 2022 pour 100 000 habitants (figure 1). Plus de la moitié des décès concernent des personnes âgées de 85 ans ou plus (56,2%). Dans cette classe d’âge, ces maladies causent 9,0% des décès (figure 2). Le taux de mortalité des hommes (77,9) est 1,8 fois celui des femmes (43,3).

Les pneumonies représentent 33,1% des maladies de l’appareil respiratoire. Comme les décès de grippe (4,2% des maladies de l’appareil respiratoire), elles concernent majoritairement des personnes âgées de plus de 85 ans (68,9%). Les personnes décédées de maladies chroniques des voies respiratoires inférieures (24,9% des maladies de l’appareil respiratoire) sont en moyenne plus jeunes : pour moitié âgées de 65-84 ans et 10,9% ont moins de 65 ans.

Avec 14 222 décès en 2023 (2,2% de l’ensemble des décès), la Covid-19 continue de fortement reculer et passe de la cinquième cause la plus fréquente en 2022 à la neuvième (taux de 18,5, soit 36,3 décès pour 100 000 habitants de moins qu’en 2022) (tableau 1 et figure 1). Les victimes de la Covid-19 sont plus âgées qu’en 2022 : 62,9% des défunts ont 85 ans ou plus (59,0% en 2022) et 3,8% ont moins de 65 ans (6,0% en 2022). Le taux masculin (24,8) reste 2,0 fois supérieur à celui des femmes (12,3).

Causes externes

En 2023, 45 269 décès sont dus à des causes externes, soit 7,1% de l’ensemble (tableau 1, figure 2). Le taux de mortalité est de 61,7 pour 100 000 habitants en 2023, au même niveau qu’en 2022 (figure 1). Près d’un tiers des décès concernent des personnes de moins de 65 ans et 37,9% des personnes de 85 ans ou plus.

Les accidents représentent 70,1% de ces décès, dont 25,3 points de pourcentage (pp) de chutes accidentelles et 5,4pp d’accidents de transport. Les décès par chutes accidentelles (11 459 décès, taux de 14,4) se produisent majoritairement à un âge élevé : 63,7% concernent des personnes âgées de 85 ans ou plus. Les suicides représentent 19,6% des causes externes avec 8 868 décès en 2023 (13,6 pour 100 000). Les trois quarts des décès par suicide concernent les hommes et les deux tiers, des personnes âgées de moins de 65 ans. Les intoxications accidentelles représentent 3,1% des causes externes (taux de 2,0) et les décès dus à un événement dont l’intention n’est pas déterminée représentent 6,5% des causes externes (taux de 4,4).

Symptômes et états morbides mal définis

Le chapitre des symptômes et états morbides mal définis (taux de 85,4 en 2023) couvre les causes de décès inconnues ou non précisées sur le volet médical du certificat (32 971 décès, absence d’information), les morts subites du nourrisson (137 décès), et les « autres symptômes et états morbides mal définis » (36 760 décès, information insuffisamment définie pour être classée dans un chapitre plus précis de la CIM-10) (tableau 1). Les « autres symptômes et états morbides mal définis » concernent pour 65,3% des personnes de 85 ans et plus et comptent en plus des « arrêts respiratoires » (R09.2), les « malaise et fatigue » (R53), la « sénilité » (R54) ou encore le « découragement et apathie » (R45.3). En 2023, 8,1 décès pour 100 000 habitants de moins qu’en 2022 sont attribuables à l’ensemble des symptômes et états morbides mal définis, tous âges confondus (figure 1).

Grandes causes de décès des personnes de moins de 15 ans

Les décès des enfants de moins de 1 an (2 682 décès, taux de mortalité – ou taux de mortalité infantile – de 397,6 pour 100 000 enfants de moins de 1 an) et ceux de 1-14 ans (1 181 décès, taux de 10,8) représentent respectivement 0,4% et 0,2% de l’ensemble des décès tous âges confondus (soit 2,8% et 1,2% des décès des personnes de moins de 65 ans) (tableau 2).

Pour plus de la moitié des décès des enfants de moins de 1 an, le décès est dû à une affection dont l’origine se situe dans la période périnatale (taux de 207,4) et 19,4% sont dus à une malformation congénitale ou une anomalie chromosomique (taux de 77,2) (tableau 2). Le chapitre des symptômes et états morbides mal définis (16,6% des décès des enfants de moins de 1 an) correspond majoritairement à des décès pour lesquels le volet médical est manquant (un peu moins des 2/3 de ces décès) et à des morts subites du nourrisson (un peu moins d’1/3).

Chez les enfants de 1-14 ans, la première cause de décès est due à des causes externes (29,7%), en légère hausse par rapport à 2022 (26,7%). Parmi ces 351 décès de causes externes (taux de 3,2), près de trois quarts des décès sont dus à des accidents (accidents de la vie courante et de transports…). Les tumeurs, y compris des leucémies, constituent la deuxième cause de décès avec 16,6% des décès de cette classe d’âge (taux de 1,8) (tableau 2).

Les décès dus à des maladies du système nerveux, à des malformations congénitales et anomalies chromosomiques et aux symptômes et états morbides mal définis représentent chacun autour de 10% de l’ensemble des décès de cette classe d’âge.

Tableau 2 : Effectifs, proportion par rapport aux décès toutes causes, et taux standardisé de mortalité pour 100 000 habitants par cause de décès en 2023, chez les enfants de moins de 1 an et ceux âgés de 1-14 ans en France métropolitaine et DROM
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Évolution mensuelle

La dynamique infra-annuelle de mortalité présente, pour la mortalité toutes causes et la plupart des grandes causes, une évolution saisonnière avec des taux standardisés plus élevés sur les mois d’hiver (décembre-janvier-février) (figure 3). Les amplitudes entre les taux mensuels les plus hauts et ceux les plus bas varient selon l’année et la cause étudiée : entre 2015 et 2023, hors Covid-19, les maladies de l’appareil circulatoire et de l’appareil respiratoire ont les amplitudes annuelles moyennes les plus élevées (64,5 décès pour 100 000 et 54,4 décès pour 100 000 respectivement). À l’inverse, les tumeurs ont des amplitudes relativement faibles (22 décès pour 100 000), et ceci en particulier chez les moins de 65 ans.

Une exception notable, la mortalité due aux causes externes chez les personnes de moins de 65 ans est plus élevée entre les mois d’avril et septembre, contrairement à la mortalité due aux causes externes des 65 ans et plus, qui, elle, suit le profil saisonnier toutes causes (figure 3). Ceci est porté par les accidents (notamment les accidents de transports et les noyades) chez les moins de 65 ans. À l’inverse, les suicides ne présentent pas d’évolution saisonnière marquée.

Figure 3 : Évolution mensuelle et annuelle des taux standardisés de mortalité observés et tendanciels, toutes causes et pour 9 grandes catégories de causes de décès de 2015 à 2023, et intervalle de prédiction à 99%, tous âges et par classe d’âges et de sexe, France métropolitaine et DROM
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Évolution de la mortalité en 2023, comparativement à la période 2015-2019 et aux années 2020 à 2022

Tous âges confondus, le taux standardisé de mortalité toutes causes en 2023 (828,3) est en nette diminution par rapport aux années récentes et est inférieur à celui de 2019 (839,2) (figure 3). Toutefois, il reste significativement supérieur à celui auquel aurait conduit la prolongation de la tendance à la baisse observée sur les années 2015-2019 dans un contexte pré-Covid-19. Ceci se retrouve par groupe d’âge pour les 65 ans et plus. Pour les personnes de moins de 65 ans, le taux en 2023 n’est pas significativement différent de celui auquel aurait conduit la prolongation de la tendance pré-pandémique (figure 3, annexe 3).

Alors que la diminution de la mortalité en 2023 par rapport à 2022 s’observe sur la majorité des grandes causes de décès, sa situation, par rapport à celle que l’on attendait si la tendance observée entre 2015 et 2019 s’était prolongée, diffère entre les grandes causes. Quatre situations principales se détachent.

En premier lieu, pour la majorité des tumeurs, la mortalité en 2023 poursuit la tendance pré-pandémique à la diminution à tous âges, aussi bien chez les hommes que chez les femmes et par classe d’âge (figure 3, annexes 2 et 3). En revanche, les tumeurs malignes du pancréas poursuivent leur tendance à la hausse observée depuis 2015. On note également toujours une hausse des tumeurs malignes du poumon, des bronches et de la trachée chez les femmes, alors que la diminution du taux chez les hommes est trop faible par rapport à la baisse attendue et le taux sort de la tendance.

Le deuxième groupe de causes concerne les maladies de l’appareil respiratoire, les maladies du système nerveux et les troubles mentaux et du comportement, qui, après une baisse marquée pendant la période 2020-2021, rejoignent en partie les niveaux tendanciels pré-pandémiques (figure 3, annexes 2 et 3). Ainsi, après une diminution marquée de la mortalité due à des maladies respiratoires hors Covid-19 en 2020 et 2021, celle-ci est revenue en 2022 (59,5) et 2023 (60,6) aux niveaux observés avant la pandémie de Covid-19. Les décès dus à des maladies du système nerveux en 2022 et 2023 rentrent également dans la tendance à la baisse observée depuis 2015 tous âges, après une diminution à des niveaux inférieurs à la tendance en 2020 et 2021. Toutefois la mortalité pour ces causes en 2023 chez les hommes, et dans une moindre mesure chez les personnes de 85 ans ou plus, reste depuis 2020 inférieure à la tendance projetée, en lien avec la diminution des décès d’Alzheimer. La mortalité due à des troubles mentaux et du comportement, dont la tendance était faiblement à la baisse entre 2015 et 2019, reste inférieure aux valeurs projetées en 2022 (taux de 30,8 pour 100 000) et en 2023 (29,4), en raison principalement de la forte diminution des décès par démences à partir de 65 ans (annexe 3).

Le troisième groupe de causes se caractérise par une hausse marquée de la mortalité observée à partir de 2020 (maladies endocriniennes, nutritionnelles et métaboliques, maladies de l’appareil génito-urinaire) ou de 2021 (maladies de l’appareil circulatoire et appareil digestif), en rupture par rapport à la tendance de 2015 à 2019 (figure 3, annexe 2). Pour ces quatre grandes causes, la mortalité tous âges reste en rupture en 2023 par rapport à la tendance 2015-2019 (à l’exception de la mortalité masculine des maladies de l’appareil digestif et génito-urinaire), malgré une diminution, parfois faible, par rapport à 2022 (figure 1).

La mortalité pour les maladies de l’appareil circulatoire diminue par rapport à 2022 (-7,4 décès pour 100 000 habitants tous âges), chez les hommes comme chez les femmes, et dans toutes les classes d’âge, notamment chez les personnes de 85 ans ou plus (-163,7 décès pour 100 000). Elle se situe au niveau du taux de mortalité que l’on attendait en 2021 chez les personnes de 65 ans ou plus si la tendance à la baisse observée avant la pandémie s’était poursuivie, et en 2020 pour les moins de 65 ans (figure 3).

Ce taux de mortalité standardisé significativement supérieur à celui attendu concerne principalement les autres maladies de l’appareil circulatoire (notamment les cardionéphropathies hypertensives), ainsi que chez les femmes, les autres maladies du cœur, en particulier l’insuffisance cardiaque. Les cardiopathies ischémiques, en particulier les infarctus du myocarde, restent stables chez les personnes de moins de 65 ans.

Pour les trois autres grandes causes (maladies endocriniennes, nutritionnelles et métaboliques, maladies de l’appareil génito-urinaire et maladies digestives), la mortalité en 2023 dans toutes les classes d’âge reste supérieure à celle de 2019 et aux niveaux projetés depuis 2020, sauf pour la mortalité des maladies de l’appareil digestif chez les personnes de moins de 65 ans qui revient au niveau projeté de 2020 (figure 3, annexes 2 et 3). La mortalité par diabète sucré reste stable à un niveau élevé depuis 2020.

Quatrième catégorie, la mortalité due à des causes externes reste significativement plus élevée que ce que suggère la prolongation de sa tendance 2015-2019 (figure 3, annexes 2 et 3). La mortalité en 2023 diminue légèrement chez les personnes de plus de 85 ans (-16,9 décès pour 100 000), mais reste stable dans les autres classes d’âge. Ce sont plus particulièrement les « autres accidents » (accidents de la vie courante) qui se situent significativement au-dessus de la tendance projetée de 2015-2019, ainsi que la mortalité due aux chutes accidentelles qui poursuit sa hausse en 2023 en particulier chez les 85 ans et plus (+13,1 décès pour 100 000 par rapport à 2022), et chez les hommes dans leur ensemble. La mortalité due aux chutes chez les 65-84 ans dépasse celle projetée en suivant la tendance 2015-2019. En revanche, le taux de suicide, en baisse par rapport à 2022, ne sort pas de la prolongation de la tendance à la baisse observée sur 2015-2019.

Discussion

En 2023, le taux de mortalité standardisé diminue nettement par rapport à 2022 et atteint un niveau inférieur à celui de 2019. La diminution de la mortalité en 2023 est portée en premier lieu par la forte chute de la mortalité due à la Covid-19 et par des baisses de moindres ampleurs des mortalités dues aux symptômes et états morbides mal définis, aux maladies de l’appareil circulatoire et aux tumeurs. Les autres variations de mortalité par cause, généralement orientées à la baisse, sont faibles. Les seules (légères) hausses de mortalité concernent les maladies de l’appareil respiratoire et les maladies infectieuses et parasitaires.

Ce niveau de mortalité historiquement bas en 2023 se retrouve dans la grande majorité des pays européens : l’espérance de vie sur la moyenne européenne atteignant son niveau record avec 81,5 ans. Pour la grande majorité des pays, l’espérance de vie à la naissance est en 2023 plus élevée qu’en 2019 13. Et il s’agit du niveau le plus élevé atteint depuis 2012 (année de début de la série européenne) pour presque deux tiers des états membres. Ceci est dû principalement à la poursuite de la baisse des décès dus à la Covid-19 qui se retrouve en France comme dans beaucoup de pays (Europe de l’Est et du Sud, États-Unis, Grande-Bretagne…) 14,15,16,17,18. Certains auteurs mentionnent aussi un potentiel « effet moisson » (compensation qui suit un excès de mortalité dû à un événement extraordinaire), après trois années de forte mortalité 19,20.

Pourtant, malgré ce caractère historique, la mortalité reste supérieure à celle que l’on attendait si la tendance pré-pandémique s’était prolongée jusqu’en 2023 en France, comme dans beaucoup de pays 15. Finalement, elle atteint en France le niveau auquel la prolongation des tendances d’avant-crise aurait abouti en 2020, avec donc un retard de trois ans.

Les deux premières causes de décès restent les tumeurs et les maladies de l’appareil circulatoire. La mortalité due aux maladies de l’appareil circulatoire est en baisse, mais elle reste plus élevée que la prolongation des tendances d’avant-crise à tous les âges, avec des variations selon les causes. Cette baisse se retrouve dans d’autres pays notamment en Espagne 21, en Grande-Bretagne pour les cardiopathies ischémiques 16 et aux États-Unis 17,22. Aux États-Unis, le rétablissement aux niveaux pré-pandémiques du taux de mortalité dû aux maladies de l’appareil circulatoire est partiel et hétérogène (variations régionales, sociodémographiques, et par causes plus fines) 19. La mortalité par cardiopathies ischémiques retrouve le niveau pré-pandémique, celle par maladies cérébrovasculaires diminue mais reste plus élevée, et la mortalité due aux maladies hypertensives est en hausse. En France, la mortalité par cardiopathie ischémique diminue et devient pour la plupart des catégories de sexe et d’âge non significativement différente du niveau auquel aurait conduit la prolongation des tendances pré-pandémiques. C’est aussi le cas des autres maladies du cœur et des maladies cérébro-vasculaires. En revanche, les autres maladies de l’appareil circulatoire, qui couvrent notamment les maladies hypertensives, sont en hausse et s’éloignent significativement de la prolongation de tendance baissière d’avant-crise.

La mortalité par tumeur poursuit sa tendance générale à la baisse. Elle augmente cependant pour certains cancers (pancréas, mélanome), et en général chez les femmes de plus de 85 ans, sans pour autant rompre avec la tendance d’avant-crise. Cette baisse se retrouve en Espagne 21, aux États-Unis 17, et au Canada 23.

La mortalité due aux maladies de l’appareil respiratoire en 2023 est en légère hausse par rapport à 2022 et est dans la tendance 2015-2019. Elle est essentiellement observée sur les périodes hivernales et est concomitante avec les épidémies saisonnières, notamment grippales. L’épidémie de grippe 2022-2023 avait été précoce, particulièrement longue (19 semaines) et présentait une sévérité importante notamment sur le début de l’épidémie 24. Elle a atteint son pic fin janvier et s’est terminée fin février 2023. L’épidémie 2023-2024, quant à elle, a retrouvé une temporalité et une durée habituellement observées avant la pandémie de Covid-19, et est d’une intensité modérée 25.

La mortalité par causes externes est, pour la deuxième année d’affilée, significativement au-dessus du niveau auquel aurait conduit la prolongation de la tendance passée. Cet excès est porté par les « autres accidents » (c’est-à-dire les accidents de la vie courante), les chutes, les intoxications accidentelles et les accidents de transports. Les événements dont l’intention est indéterminée sont aussi plus élevés en 2023, mais une meilleure prise en compte dans le codage des circonstances apparentes du décès déclarées par le médecin explique en grande partie cette différence. À l’inverse, le taux de suicide en France est en baisse par rapport à 2022, et non significativement différent de la tendance 2015-2019. Ces résultats se retrouvent aux États-Unis (fort niveau de mortalité due aux accidents, niveau proche de la tendance pré-pandémique pour le suicide) 17. À l’inverse, au Royaume-Uni, le taux de suicide est en hausse en 2023 16. L’évolution de la mortalité par chutes observée en France suit des tendances également constatées dans les autres pays européens 26.

Le profil infra-annuel de la mortalité due aux accidents, notamment accidents de transport et noyades, chez les moins de 65 ans (plus élevée à l’été) pourrait contribuer à expliquer qu’il y a plus de décès chez les moins de 30 ans durant la période estivale que le reste de l’année, en particulier pour ce qui est des décès dans les lieux publics 4.

Les hausses notables de mortalité concernant les maladies endocriniennes, les maladies de l’appareil digestif et les maladies génito-urinaires, observées depuis 2020 ou 2021 restent présentes en 2023 malgré une légère diminution par rapport à 2022. Une hausse des maladies chroniques du foie, d’origine alcoolique comme non alcoolique, s’observait aussi aux États-Unis et en Italie en 2021 27,28. Une tendance similaire est notée aux États-Unis pour le diabète 22. Ces hausses pourraient être liées à des chocs induits par la pandémie (prise en charge retardée, difficultés d’accès aux soins, changements dans les comportements, voire dans l’offre de soins), l’activité hospitalière hors-Covid-19 ayant en particulier été fortement réduite en 2020 avec un impact qui s’est poursuivi en 2021 29. La question se pose s’il s’agit des effets ponctuels lents à se résorber ou des chocs structurels conduisant à des ruptures de tendances. Enfin, la légère hausse de la mortalité due aux maladies infectieuses doit être surveillée.

Ces évolutions de la mortalité pour les principales grandes causes présentent des hétérogénéités spatiales, avec une mortalité plus marquée dans les DROM, notamment à Mayotte et en Guyane, ainsi que dans les Hauts-de-France et dans une moindre mesure dans le Grand Est et en Normandie (annexe 16. Si la mortalité est spatialement homogène pour les tumeurs dans leur ensemble, une forte disparité régionale est notée pour les maladies de l’appareil circulatoire, les maladies de l’appareil respiratoire, les maladies endocriniennes, nutritionnelles et métaboliques, ainsi que pour les maladies infectieuses.

En ce qui concerne les enfants de moins de 15 ans, les grandes causes de décès observées en 2023 sont comparables à celles décrites jusqu’en 2017 en France 30, et sont cohérentes avec celles que l’on retrouve dans les autres pays 16,22,23.

Limites

Le taux de collecte des volets médicaux des certificats de décès est de 98% avec des variations spatiales 6. Les 2% de volets médicaux manquants sont comptabilisés dans la statistique avec une cause inconnue (R99). Comme ils ne sont pas répartis aléatoirement, ni sur le territoire, ni sur les causes, ni sur les âges, cela conduit à sous-estimer des phénomènes territoriaux ou relatifs aux morts violentes. En particulier, ils représentent 10,5% des décès d’enfants de moins de 1 an.

Une partie des décès est codée par prédiction de réseaux de neurones profonds (21,3% pour les données 2023). L’introduction de ce mode de codage en 2018 a pu conduire à de légères ruptures de tendance artefactuelles pour certaines causes : principalement les maladies du sang, les démences, les causes inconnues, les causes avec intention indéterminée et les autres causes externes 31. Celles-ci et leurs ampleurs sont documentées par le CépiDc régulièrement 8,31. La prudence sur l’interprétation des tendances pour ces causes ne remet pas en question les conclusions de cette étude.

Les évolutions concernant notamment les causes externes doivent également être interprétées avec précaution du fait de la diffusion progressive d’un nouveau format de certificat depuis 2018, collectant des circonstances apparentes de décès, et à la fourniture de données par l’Institut médico-légal de Paris (IML) depuis 2018, conduisant à mieux les recenser qu’auparavant. De plus, les règles de codage des décès dus à une cause externe dont l’intention est indéterminée ont été modifiées à partir des décès de 2023. Lorsque le volet médical contient des indices indiquant une cause externe bien que le texte rédigé par le certificateur soit peu informatif, le décès est désormais classé en cause externe dont l’intention est indéterminée alors qu’il était auparavant classé en « Symptômes et états morbides mal définis ». En appliquant la même règle en 2022 qu’en 2023, la mortalité par cause externe dont l’intention est indéterminée n’est qu’en légère hausse passant de 4,2 à 4,5 décès pour 100 000 habitants.

Une analyse de la sensibilité des résultats au choix de la période de données prise en référence pour l’estimation de la tendance a été effectuée. Les écarts significatifs des taux de mortalité standardisés par rapport à la tendance 2015-2019 demeurent lorsqu’une période de référence plus longue est prise en compte (2012-2019) 32.

Perspectives

La surveillance de la mortalité par cause pour la santé publique contribue à la connaissance de l’état de santé de la population et à celle de l’évolution des comportements et de l’offre de soins. Elle aide alors à la décision et à l’orientation des politiques publiques. L’analyse infra-annuelle peut être utile pour choisir le bon moment pour lancer les campagnes de sensibilisation et de prévention. Cette surveillance doit être continue pour objectiver des effets qui peuvent apparaître plusieurs années après. Elle permet ainsi, à travers cette étude, de documenter les évolutions de la mortalité depuis la pandémie de Covid-19 et de mettre en évidence les écarts par rapport à la tendance passée.

Liens d’intérêt

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêt au regard du contenu de l’article.

Remerciements

Les auteurs remercient chaleureusement le Pôle Production au sein du CépiDc, en particulier Diane Martin, Pierre Boulet, Aude Robert, Zina Hebbache, Cécile Billand et toute l’équipe, ainsi que les personnels de l’Insee impliqués dans la constitution de la base des causes médicales de décès. Les auteurs remercient également Benoît Ourliac, Jérôme Guillevic, Sohanjit Halder et Zina Hebbache, pour leur relecture critique du manuscrit.

Références

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Citer cet article

Fouillet A, Aubineau Y, Godet F, Costemalle V, Coudin É. Grandes causes de mortalité en France en 2023 et tendances récentes. Bull Epidemiol Hebd. 2025;(13):218-43. https://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2025/13/
2025_13_1.html
Annexe 1 : Effectifs et taux de mortalité standardisés de 2019 à 2023, toutes causes et pour le Covid-19, les maladies de l’appareil respiratoire, les maladies de l’appareil circulatoire et les tumeurs, par région, France métropolitaine et DROM
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Annexe 2 : Taux standardisés de mortalité en 2022 et 2023, comparés à la moyenne et à la tendance entre 2015 et 2019, par cause de décès et par sexe en France
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Annexe 3 : Taux standardisés de mortalité en 2022 et 2023, comparés à la moyenne et à la tendance entre 2015 et 2019, par cause de décès et par classe d’âge en France
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