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Numéro thématique – Inégalités sociales de santé
Special issue – Social health inequalities
Coordination scientifique du numéro / Scientific coordination of the issue: Thierry Lang, Université Paul Sabatier, Inserm, UMR 1027, Toulouse, France
et pour le comité de rédaction du BEH : Isabelle Grémy, Observatoire régional de santé d’Île-de-France, Paris, France, et Eric Jougla, Inserm-CépiDc,
Le Vésinet, France
Sommaire
Éditorial / Editorial
Les inégalités sociales de santé en France. Exploitation de l’enquête Handicap-Santé 2008
/ Health and social inequalities in France. Exploitation of the 2008 Disability and Health Survey in Households [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Travail, emploi et inégalités sociales de santé
/ Occupational exposures, employment status, and social inequalities in health [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Pour qui la retraite sonnera ? Les inégalités d’espérance de vie en bonne santé avant et après 65 ans
/ For whom retirement will toll? Occupational inequalities in health expectancy beyond and after age 65 in France [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Mesure des inégalités de mortalité par cause de décès. Approche écologique à l’aide d’un indice de désavantage social
/ Measuring social inequalities in mortality by cause of death. Ecological approach based on social a deprivation index [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Inégalités sociales et territoriales de santé : l’exemple de l’obésité dans la cohorte SIRS, agglomération parisienne, 2005
/ Social and neighborhood inequalities in health: the example of obesity in the SIRS cohort, Paris metropolitan area, 2005 [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Encadré – Surpoids et obésité chez les enfants de 6 ans en France, 2005-2006
/ Box – Overweight and obesity in 6 year-old children in France, 2005-2006
L’influence à long terme du milieu social d’origine et du tabagisme des parents sur le tabagisme en France :
les résultats de l’enquête Santé et protection sociale 2006
/ Long term impact of social background and parental smoking on adult smoking in France: Results from the 2006 ESPS Survey [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Inégalités sociales de santé : propositions du Haut Conseil de la santé publique pour la prochaine loi de santé publique
/ Socioeconomic inequalities in health: proposals from the Haut Conseil de la Santé Publique for the next Public Health Law
Éditorial
Editorial |
Thierry Lang,
Université Paul Sabatier, Inserm, UMR 1027, Toulouse, France |
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Les inégalités sociales de santé en France. Exploitation de l’enquête Handicap-Santé 2008
Health and social inequalities in France. Exploitation of the 2008 Disability and Health Survey in Households |
Alexis Montaut (alexis.montaut@sante.gouv.fr), Sandrine Danet
Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), Paris, France |
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Résumé
Introduction – L’enquête Handicap-Santé en Ménages, réalisée en 2008,
permet d’analyser les inégalités sociales de santé au travers de divers indicateurs
déclaratifs : santé perçue, limitations fonctionnelles, déterminants
de santé, recours aux dépistages.
Méthode – L’enquête s’appuie sur un échantillon de 23 700 personnes
représentatif de la population âgée de 18 ans ou plus et vivant à domicile.
Un modèle logistique permet de comparer les risques de santé selon la
catégorie sociale (CS) pour chacun des indicateurs de santé étudié.
Résultats – À âge égal, les ouvriers et ouvrières ont respectivement 3 et
4 fois plus de risques de juger leur état de santé altéré que les cadres. Après
60 ans, les ouvriers déclarent aussi deux fois plus souvent des incapacités
et deux fois plus de difficultés pour rester autonomes dans les activités du
quotidien que les cadres.
Discussion – Quel que soit l’indicateur étudié, un gradient social oppose
les cadres et professions intermédiaires aux employés et ouvriers. Ce
gradient
est toutefois moins prononcé chez les femmes en termes de
recours aux dépistages, probablement parce qu’elles sont plus proches du
système de soins. Ces inégalités de santé s’expliquent en partie par des
conditions de travail différentes : la CS reflète une position sociale mais
aussi un environnement, des modes de vie et des comportements liés à
la santé.
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Abstract
Aim – The Disability and Health Survey in Households, conducted in 2008,
provides several declarative health indicators (self-perceived health, functional
limitations, health determinants and prevention), leading to social
health inequalities
Methods – Based on a 23,700 representative sample of French population
over 18 years old living in households, the survey is used to provide comparisons
between social groups (SG) for each indicator, using logistic regression
models.
Results – Men and women of lower-status occupations have respectively
3 and 4 times more chance of not stating a good self-perceived health,
compared
to men and women in high socioeconomic positions and of the
same age. After 60, workers of lower-status occupations state twice more
frequently disabilities and twice more frequently difficulties to remain
autonomous in daily activities than higher status workers.
Discussion – Whatever the indicator used, a social gradient is observed in
the relationship between socioeconomic status and health. This gradient has
a lower magnitude when considering screenings for women, maybe because
they are closer to the health system than men. The differences between working
conditions partly explain these social inequalities but social levels also
reflect different ways of life, risky behaviours and health practices.
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Mots clés / Key words
Inégalités sociales de santé, santé perçue, limitations fonctionnelles, incapacités, déterminants de santé / Social inequalities, perceived health, functional
limitations, disabilities, health determinants |
Travail, emploi et inégalités sociales de santé
Occupational exposures, employment status, and social inequalities in health |
Annette Leclerc ( annette.leclerc@inserm.fr), Isabelle Niedhammer, Sandrine Plouvier, Maria Melchior
Épidémiologie des déterminants professionnels et sociaux de la santé, U1018, Inserm, Villejuif, et Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, France
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Résumé
Face au constat d’inégalités sociales de santé objectivées par l’existence de
gradients en fonction de la situation sociale présente, du revenu ou du
niveau d’études, l’objectif est ici de s’interroger sur le rôle explicatif que
peut jouer le « travail » au sens large, selon deux composantes que sont les
expositions professionnelles et le statut vis-à-vis de l’emploi (y compris
chômage ou absence d’emploi).
Sans viser à l’exhaustivité, la démarche consiste à présenter quelques
exemples illustrant la façon dont les expositions professionnelles et les
conditions de travail (ou de non-travail) peuvent avoir des conséquences du
point de vue des inégalités sociales de santé.
Concernant le rôle des expositions professionnelles, les troubles musculosquelettiques
(TMS) constituent une dimension de santé où les expositions,
principalement biomécaniques, expliquent une part importante des inégalités
sociales observées. Travailler dans des conditions défavorables du
point de vue du statut de l’emploi (insécurité d’emploi, contrats précaires…)
est aussi péjoratif pour la santé et contribue à l’existence d’inégalités.
Quelques exemples documentent les effets différés des expositions professionnelles,
au-delà de l’âge d’activité, qu’il s’agisse de mortalité générale,
de cancer, ou de santé musculosquelettique.
Au-delà d’interventions ciblées sur une pathologie ou un facteur professionnel,
une réflexion plus globale serait nécessaire sur les liens entre formation,
expositions professionnelles et gestion des carrières, et sur le rôle
positif que peut jouer le médecin du travail sur la réduction des inégalités
sociales de santé.
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Abstract
In response to health inequalities evidenced by gradients based on social
status, income or education level, the aim of this article is to document the
potential role of work-related conditions to explain social inequalities in
health. Work is considered here from two points of view: the first one is the
role of occupational exposure, the second one is related to employment status,
including unemployment. The approach, even if it is not aimed at being
exhaustive, consists in giving some examples illustrating the various effects
dealing with the contribution of these factors in the active life and beyond
retirement.
One of the examples is musculoskeletal disorders, for which specific occupational
exposures “explain” a large part of the prevalence differences between
social categories. Several examples deal with employment status, which has
various negative consequences, especially on mental health. A part of the
inequalities observed at older ages are also linked with occupational
exposures
earlier in the active life.
Actions focussing on specific health dimensions or working conditions would
have positive effects on the reduction of social inequalities in health. More
global actions are also needed, based on a better knowledge on the interactions
between education, working conditions, and work legislation including
conditions
for retirement.
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Mots clés / Key words
Travail, emploi, inégalités de santé / Working conditions, employment, inequalities in health |
Pour qui la retraite sonnera ? Les inégalités d’espérance de vie en bonne santé avant et après 65 ans
For whom retirement will toll? Occupational inequalities in health expectancy beyond and after age 65 in France |
Emmanuelle Cambois (cambois@ined.fr)1, Jean-Marie Robine2
1/ Institut national d’études démographiques, Paris, France
2/ Équipe « Démographie et santé », Inserm, Montpellier, France |
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Résumé
Contexte – L’allongement de l’espérance de vie (EV) s’accompagne
d’attentes
grandissantes pour une participation sociale active des plus âgés,
en particulier sur le marché du travail. Cependant, la participation sociale
est conditionnée en partie par l’état de santé. À partir des indicateurs
d’espérance
de vie en santé (EVS), cette étude vise à évaluer l’(in)égalité
des chances de participation sociale après 50 ans dans le contexte français
de 2003.
Méthode – L’enquête santé française de 2003 permet d’aborder différentes
dimensions de la mauvaise santé susceptibles de compromettre la participation
sociale : limitations fonctionnelles (LF), limitations d’activité globales
(GALI), restrictions d’activité pour les soins personnels (RADL), mauvaise
santé perçue (SP). On calcule les EVS à 50 ans, 65 ans et entre les âges de 50 et 65 ans, pour se concentrer sur la fin d’activité professionnelle,
pour 6 catégories socioprofessionnelles.
Résultats – L’EV50 des ouvriers atteint 27 ans, la moitié étant vécue avec
des LF vs. un tiers de l’EV50 des cadres, qui est plus longue de 5 ans. Les
EVS50 suivent le même gradient socioprofessionnel que les EV50. Les inégalités
d’EVS sont largement présentes après 65 ans, mais elles existent aussi
bien avant cet âge, y compris pour les problèmes de santé les plus sévères
(RADL). Enfin, entre 50 et 65 ans, les femmes des catégories socioprofessionnelles
les moins qualifiées n’ont pas plus d’années de vie en
bonne santé que les hommes, malgré leur EV plus longue.
Conclusion – Les EVS attestent d’une large période critique du point de
vue de la santé après 50 ans, en particulier dans les PCS manuelles et peu
qualifiées. Il existe de grandes inégalités dans les chances de vivre en
bonne santé durant la retraite, mais aussi dans les chances d’atteindre la
retraite en bonne santé et sans incapacité. Ces résultats interrogent sur la
possibilité d’une augmentation générale de la participation sociale, et en
particulier au travail, dans les conditions sociales et sanitaires actuelles.
Les EVS s’avèrent des indicateurs pertinents pour débattre de ces questions.
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Abstract
Context – Increasing life expectancy (LE) raises expectations for social
participation of the seniors, in particular at work. However, social/work
participation requires a good health status. Using health expectancies (HE),
this paper aims to show how HEs can help assessing (un)equal chances for
social/work participation after age 50 in the French context in 2003.
Method – In the 2003 French health interview survey, we considered
several
health and disability dimensions likely to jeopardize work/social
participation:
functional limitations (LF); general activity limitations
(GALI); personal-care activity restrictions (RADL); poor self-perceived health
(SP). We computed HEs, at ages 50, 65 and between ages 50 and 65 to focus
on late working ages, in 6 occupational classes.
Findings – Male manual workers’ LE50 is 27 years and half is spent with FL
vs a third of the 5-year-longer LE in highly-qualified occupations. The HE’s
occupational gradient generally follows the LE’s one. Differentials remain
after age 65, but already exist below this age, even for RADL. Despite longer
LE, women have no more healthy years to live than men in manual/unskilled
occupations.
Conclusion – HEs illustrate large critical periods regarding health after
age 50, especially in unskilled/manual occupations. There are large unequal
chances of remaining healthy during retirement, but also of reaching retirement
age in good health and without disability. These results question the
possibility of an overall increasing social participation of the seniors in
today’s social and health conditions. HEs are useful indicators to debate and
monitor such issues.
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Mots clés / Key words
Espérances de vie en santé, inégalités sociales, incapacité, âges de fin de vie active, France / Health expectancies, social inequalities, disability, older working
ages, France |
Mesure des inégalités de mortalité par cause de décès. Approche écologique à l’aide d’un indice de désavantage social
Measuring social inequalities in mortality by cause of death. Ecological approach based on social a deprivation index |
Grégoire Rey (gregoire.rey@inserm.fr)1, Stéphane Rican1,2, Eric Jougla1
1/ Inserm, CépiDc, Le Vésinet, France
2/ Laboratoire Espace, santé et territoires, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Nanterre, France |
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Résumé
Introduction – Les indicateurs de désavantage social permettent une
surveillance en routine des inégalités de santé. Cette étude définit un indicateur
et évalue son association avec la mortalité par cause de décès sur
l’ensemble de la France métropolitaine.
Méthodes – L’indicateur de désavantage social FDep99 est défini à
l’échelle communale comme la première composante d’une analyse en composante
principale de quatre variables.
L’association spatiale entre désavantage social et mortalité est étudiée
selon la tranche d’unité urbaine, la région et la cause de décès, sur la
période 1997-2001.
Résultats – FDep99 représente 68% du total de l’inertie du nuage de
points. Sa construction est insensible à la tranche d’unité urbaine
considérée.
Il est positivement et quasi-linéairement associé au niveau de mortalité, le
SMR (ratio de mortalité standardisé) étant de 24% plus élevé pour les
communes
du quintile le plus désavantagé par rapport à celles du quintile
le moins désavantagé. L’association est similaire au sein de chaque tranche
d’unité urbaine et de chaque région. Elle est positive pour la quasi-totalité
des causes de décès, et plus forte pour les hommes.
Conclusion – La méthode de construction de l’indice proposé permet de
résumer l’hétérogénéité socioéconomique du territoire sans lien a priori
avec la mortalité. L’indice permet une observation en routine des inégalités
sociales de santé ; il fait actuellement l’objet d’investigations complémentaires.
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Abstract
Introduction – Deprivation indexes allow the monitoring of socioeconomic
inequalities in health. This study creates a deprivation index and
evaluates its association with mortality by cause of death over the whole
mainland France territory.
Methods – The deprivation index, “FDep99”, was developed at the “
commune” level as the first component of a principal component analysis
of four variables.
The spatial association between FDep99 and mortality was studied by degree
of urbanicity, “region”, and cause of death, over the period 1997-2001.
Results – FDep99 accounted for 68% of the total variation and its building
is insensitive to the degree of urbanicity.
It is positively and quasi-linearly associated to mortality, the standardized
mortality ratio (SMR) is 24% higher for the communes of the most deprived
quintile than for those of the least deprived quintile. The association is similar
for each degree of urbanicity and region. It is positive for almost all
causes of death and significantly greater for men.
Conclusions – The deprivation index proposed reflects a major part of
spatial socioeconomic heterogeneity, without any a priori link with general
mortality. The index may be routinely used to observe health inequalities, it
is currently the subject of complementary investigations.
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Mots clés / Key words
Désavantage social, mortalité, analyse écologique, cause de décès / Deprivation, mortality, ecological analysis, cause of death |
Inégalités sociales et territoriales de santé : l’exemple de l’obésité dans la cohorte SIRS, agglomération parisienne, 2005
Social and neighborhood inequalities in health: the example of obesity in the SIRS cohort, Paris metropolitan area, 2005 |
Emmanuelle Cadot, Judith Martin, Pierre Chauvin (chauvin@u707.jussieu.fr)
Inserm, UMRS 707, Équipe de recherche sur les déterminants sociaux de la santé et du recours aux soins ; UPMC, Université Paris 6, Paris, France |
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Résumé
Objectif – L’objectif de ce travail était d’estimer l’association entre
certaines
caractéristiques du contexte de résidence et l’obésité, une fois
pris en compte l’âge, le sexe et le statut socio-économique des personnes
résidant dans l’agglomération parisienne.
Méthodes – Les analyses ont été conduites à partir des données recueillies
en 2005 par la cohorte SIRS (Santé, inégalités et ruptures sociales), auprès
d’un échantillon aléatoire de 3 023 individus représentatif de la population
adulte francophone de Paris et de la première couronne. L’obésité est définie
par un IMC supérieur ou égal à 30, à partir de données déclaratives. Les
caractéristiques de l’environnement de résidence ont été mesurées à l’Iris
ou dans un rayon de 500 mètres, selon la disponibilité des sources
extérieures.
Les analyses ont fait appel à un système d’information géographique
et à des modèles de régression multiniveau.
Résultats – Après ajustement sur l’âge, le sexe, le niveau d’éducation et
le niveau de revenus, il existe des associations fortes et significatives entre
le risque d’obésité et le niveau de revenus moyen des ménages de l’Iris de
résidence, la proportion d’habitants avec un niveau d’études supérieur,
la distance moyenne aux magasins alimentaires de détail les plus proches,
la proportion d’établissements de restauration rapide parmi les restaurants
et le nombre de commerces et de service de voisinage.
Discussion-conclusion – Une telle approche d’ « épidémiologie contextuelle » apparaît riche d’enseignements pour des maladies comme l’obésité
– où des modèles multiniveau permettent de confronter l’« effet » des
caractéristiques individuelles à celui des caractéristiques du contexte de
résidence – à l’heure où se développent une réflexion et des actions
politiques
territoriales en matière de santé.
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Abstract
Objectives – The aim of this study was to estimate the associations between
some neighborhood characteristics and obesity, after adjustment on gender,
age and socioeconomic status, in the Paris metropolitan area.
Methods – We used the data collected by the SIRS cohort in 2005 among a
random sample of 3,023 individuals, representative of French-speaking
adults of Paris and its suburbs. Obesity was defined as a BMI equal or superior
to 30, based on declarative data. Neighborhood characteristics were estimated
by neighborhood or in a 500m radius, according to the availability of
the external sources. Analysis used a geographic information system and multilevel
regression models.
Results – Once adjusted on age, gender, education level and income, we
estimated strong and significant associations between obesity and neighborhood
levels of income or education, as well as the mean distance to closest
food retail stores, the proportion of fast-foods among the total number of
restaurants and the number of local shops and services available.
Discussion-conclusion – Such a “contextual epidemiological” approach
seems meaningful for diseases like obesity – where multilevel models are
able to distinguish between individual and neighborhood characteristics “effects” – at the time when health political reflections and actions are
increasingly adapted on a territorial basis.
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Mots clés / Key words
Inégalités sociales, obésité, environnement de résidence / Social inequalities, obesity, neighborhood characteristics |
Encadré – Surpoids et obésité chez les enfants de 6 ans en France, 2005-2006
Box – Overweight and obesity in 6 year-old children in France, 2005-2006 |
Nathalie Guignon (nathalie.guignon@sante.gouv.fr)
Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), Paris, France
* Cet encadré reprend les principaux résultats de l’article : Guignon N, Collet M, Gonzalez L. La santé des enfants en grande section de maternelle en 2005-2006. Études et Résultats 2010;(737).
Disponible sur : http://www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr/IMG/pdf/er737.pdf |
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L’influence à long terme du milieu social d’origine et du tabagisme des parents sur le tabagisme en France :
les résultats de l’enquête Santé et protection sociale 2006
Long term impact of social background and parental smoking on adult smoking in France: Results from the 2006 ESPS Survey |
Damien Bricard 1, Florence Jusot ( florence.jusot@dauphine.fr) 1,2, Sandy Tubeuf 3
1/ Université Paris-Dauphine, Leda-Legos, Paris, France
2/ Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes), Paris, France
3/ Academic Unit of Health Economics, Université de Leeds, Royaume-Uni
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Résumé
Objectif – Étudier l’influence du milieu social d’origine et du tabagisme
des ascendants sur le tabagisme à l’âge adulte.
Méthodes – Cette étude s’appuie sur un échantillon de 2 173 hommes et
3 083 femmes ayant répondu aux questions sur le milieu d’origine introduites
dans l’enquête Santé et protection sociale (ESPS) en 2006.
Résultats – Le risque d’être fumeur est plus élevé parmi les personnes
dont le père était fumeur et, chez les femmes, parmi celles dont la mère était fumeuse. Le tabagisme est également lié au milieu social d’origine, les
personnes dont le père était ouvrier ayant plus de risques d’être fumeuses.
L’influence de la profession du père est essentiellement indirecte, par le
biais du niveau d’éducation du descendant qui, à son tour, influence le
tabagisme. Chez les femmes, le tabagisme est plus fréquent parmi celles
ayant connu des épisodes de précarité durant leur enfance mais également
parmi celles dont la mère occupait un emploi qualifié. Les enfants d’agriculteurs
ont un risque réduit d’être fumeurs.
Discussion-conclusion – L’influence à long terme du milieu d’origine
sur le tabagisme suggère la mise en oeuvre de politiques de prévention
auprès des parents à risque et des milieux les plus modestes, ou de leurs
enfants, en complément d’interventions visant à améliorer l’égalité des
chances à l’école.
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Abstract
Objective – To study the influence of social background and parental smoking
on adult smoking.
Methods – This study is based on a sample of 2,173 men and 3,083 women
surveyed in the 2006 Health, Health Care and Insurance Survey (ESPS
survey).
Results – Adult smoking is strongly associated with father’s smoking and,
among women, with mother’s smoking. The probability of being a smoker is
also higher among those whose father was a manual worker. The influence
of the father’s occupation is mainly indirect: the father’s occupation influences
the/his descendant’s education level which is itself associated to
tobacco consumption. In addition, smoking is more frequent among women
who have experienced adverse life events during their childhood and also
among women whose mother had a higher occupation. Finally, descendants
of farmers have a lower risk of smoking.
Discussion-conclusion – The long term impact of family background on
adult smoking suggests the implementation of health promotion policies
targeting
at-risk and disadvantaged parents or their children alongside with
policies aiming at improving equality in educational opportunities.
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Mots clés / Key words
Tabagisme, milieu social d’origine, éducation, population générale / Smoking, family background, education, lifecourse, population survey |
Inégalités sociales de santé : propositions du Haut Conseil de la santé publique pour la prochaine loi de santé publique
Socioeconomic inequalities in health: proposals from the Haut Conseil de la Santé Publique for the next Public Health Law |
Thierry Lang (lang@cict.fr)
Université Paul Sabatier, Inserm, UMR 1027, Toulouse, France |
Télécharger le BEH au format Acrobat Reader (pdf - 1940 Ko)
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