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Numéro thématique - Transmission d’agents infectieux des soignants à leurs patients
Special issue - Infections transmitted from healthcare workers-to-patients
Sommaire
Éditorial
/ Editorial [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Signalements d’infection nosocomiale suggérant des transmissions d’agents infectieux de soignant à patient, France, 2001-2007
/ Nosocomial infection mandatory notifications suggesting infections transmitted from healthcare workers-to-patients, France, 2001-2007 [ Lire le résumé / Read
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Transmission nosocomiale du virus de l’hépatite B d’un soignant à un patient, France, 2005
/ Nosocomial transmission of hepatitis B from an infected healthcare worker to a patient, France, 2005 [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Gestion d’une épidémie de coqueluche touchant des personnels de santé d’une maternité, France, 2006
/ Management of a pertussis outbreak among healthcare workers in a maternity ward, France, 2006 [ Lire le résumé / Read
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Investigations autour d’un cas de tuberculose chez un professionnel en milieu de soin, France, 2004-2007
/ Contact tracing for tuberculosis in healthcare settings, France, 2004-2007 [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Épisodes de grippe dans deux établissements d’hébergement pour personnes âgées dans les Bouches-du-Rhône, France,
mars-avril 2008
/ Influenza outbreaks in two retirement homes in the Bouches-du-Rhône district, France, March-April 2008 [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Coordination scientifique du numéro / Scientific coordination of the issue: Florence Lot, Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France et pour le comité de rédaction : Catherine Buisson, Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France
Éditorial
Editorial |
Dr Jean-François Gehanno
Service de médecine du travail et des maladies professionnelles, CHU de Rouen |
Signalements d’infection nosocomiale suggérant des transmissions d’agents infectieux de soignant à patient, France, 2001-2007
Nosocomial infection mandatory notifications suggesting infections transmitted from healthcare workers-to-patients, France, 2001-2007 |
Isabelle Poujol (i.poujol@invs.sante.fr), Jean-Michel Thiolet, Bruno Coignard
Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France |
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Résumé
Les infections nosocomiales (IN) ne concernent pas seulement les patients
mais aussi les professionnels de santé. Cette étude a analysé, parmi les
5 342 signalements d’IN reçus de 2001 à 2007 à l’Institut de veille sanitaire,
ceux impliquant potentiellement du personnel soignant. Parmi ces signalements étaient rapportés 48 épisodes de coqueluche (dont 7 pour lesquels
le cas index était un membre du personnel), 62 de tuberculose (dont 45 %
consécutifs à l’infection d’un personnel soignant), 132 d’infections à streptocoque
du groupe A (dont 1 suggérant une transmission postopératoire
confirmée par typage moléculaire), 149 de gastro-entérites (dont 13 %
impliquant du personnel), 43 de grippe (dont 1 seul avec pour cas index
un personnel infirmier), 10 de séroconversion au virus de l’hépatite B
(dont un seul cas prouvé de transmission de soignant à patient) et 120
de gale (dont un tiers impliquant du personnel). Ces données du signalement
des IN, non exhaustives et incomplètes, suggèrent que la circulation
de nombreux pathogènes en milieu de soins expose les patients en premier
lieu et, dans une moindre mesure, les soignants. Elles contribuent à faire
mieux connaître les circonstances dans lesquelles certaines transmissions
peuvent avoir lieu, même si la preuve formelle et documentée d’une transmission
de soignant à patient reste rare. Les situations décrites doivent
cependant conduire à renforcer la sensibilisation des professionnels aux
risques infectieux qu’ils peuvent faire courir à leurs patients. Elles soulignent
l’importance de la politique vaccinale chez les professionnels de
santé et du respect des précautions standard.
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Abstract
Nosocomial infections (NIs) concern not only patients but also health
professionals. This study examined NIs involving potential healthcare
workers among the 5,342 NI reports received from 2001 to 2007 at the
French Institute for Public Health Surveillance. Among these reports, there
were 48 episodes of pertussis (including 7 in which the index case was a
staff member), 62 TB episodes (45% of them resulting from a staff member’s
infection), 132 Group A Streptococcus infection episodes (1 of them
suggesting post-surgical transmission confirmed by molecular typing), 149
gastro-enteritis episodes (13% involving staff), 43 influenza episodes
(including only 1 where the index case was a nurse), 10 episodes of seroconversion
to hepatitis B (including a single proven case of transmission
from healthcare worker-to-patient), and 120 episodes of scabies (one third
of them involving staff members). Even if these reporting data on NIs are
non-exhaustive and incomplete, they suggest that the circulation of many
pathogens in health care settings first exposes patients, then, and to a lesser
extent, healthcare workers. They contribute to raising awareness on the
circumstances under which transmission may occur, even if formal and
documented evidence of transmission form patient to caregiver is rare. The
situations described may, however, lead to raise awareness of health professionals
on the infectious risk they can represent to their patients. They stress
the importance of vaccination policies among health professionals and
compliance to standard precautions.
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Mots clés / Key words
Infection nosocomiale, transmission de soignant à patient, coqueluche, tuberculose, streptocoque groupe A, gastro-entérite, grippe, hépatite B, gale,
vaccination, précautions standard / Nosocomial infection, transmission from healthcare personnel to patient, pertussis, tuberculosis, Streptococcus pyogenes,
gastroenteritis, flu, hepatitis B, scabies, vaccine, standard precautions |
Transmission nosocomiale du virus de l’hépatite B d’un soignant à un patient, France, 2005
Nosocomial transmission of hepatitis B from an infected healthcare worker to a patient, France, 2005 |
Nathalie Floret (nfloret@chu-besancon.fr)1, Arielle Marquant2, Syria Laperche3, Bruno Coignard4, Isabelle Poujol4, Florence Lot4
1 / Réseau franc-comtois de lutte contre les infections nosocomiales, Besançon, France 2 / Direction régionale des affaires sanitaires et sociales de Franche-Comté, Besançon, France
3 / Centre national de référence des hépatites virales, Paris, France 4 / Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France
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Résumé
En 2005, suite à la séroconversion par le virus de l’hépatite B d’une patiente
ayant subi une intervention chirurgicale, une investigation a été immédiatement
diligentée pour identifier l’origine de la contamination.
L’ensemble des arguments obtenus à l’issue de l’investigation a permis
de conclure à une probable transmission de soignant à patient. L’audit des
pratiques a mis en évidence un certain nombre de dysfonctionnements
ayant pu jouer un rôle dans cette transmission, sans pour autant permettre
d’élucider le mode exact de transmission. Cette observation rappelle
l’importance que revêt le respect des précautions standard et des règles
de bonnes pratiques de soins.
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Abstract
In 2005, following seroconversion by hepatitis B virus in a patient who
underwent surgery, an investigation was carried out to identify the origin
of the contamination. Evidence collected through this investigation strongly
suggests a likely nosocomial transmission from a healthcare worker to a
patient. An observational workplace practice review disclosed a certain
number of malfunctions that could have played a role in the transmission,
even if the exact route of transmission could not be established retrospectively.
This case report underlines the importance of standard precautions
and good practices of care.
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Mots clés / Key words
Hépatite B, investigation, transmission soignant soigné / Hepatitis B, investigation, healthcare worker-to-patient transmission |
Gestion d’une épidémie de coqueluche touchant des personnels de santé d’une maternité, France, 2006
Management of a pertussis outbreak among healthcare workers in a maternity ward, France, 2006 |
Jacques Merrer (jmerrer@ch-versailles.fr)1, Lionel Sctrick1, Isabelle Bonmarin2
1/ Centre hospitalier de Poissy-Saint-Germain-en-Laye, France 2/ Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France |
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Résumé
Introduction - Une épidémie de coqueluche en maternité fait craindre
la contamination des nouveau-nés. La stratégie et les mesures prises pour
l’éviter dans une maternité des Yvelines en juin 2006 sont rapportées.
Méthodes - Après la mise en place d’une cellule de crise en contact avec
l’Institut de veille sanitaire, la stratégie adoptée a associé un dépistage de
cas secondaires ; une identification des patients à risque ; une information et la mise en place d’une permanence pour les patientes exposées ; l’organisation
de réunions d’information du personnel ; une prophylaxie au cas
par cas des collègues de travail proches des cas avérés, et, surtout, la mise
en place immédiate d’une vaccination pour les personnels des services de
maternité et de néonatologie.
Résultats - L’épidémie a duré trois mois, pendant lesquels 10 cas ont été répertoriés chez le personnel. Parmi les 664 patientes et 109
nouveau-nés exposés, 151 (96 nouveau-nés et 55 patientes) ont reçu un traitement prophylactique. Seule une patiente a développé une coqueluche,
mais aucun nouveau-né. Le coût pour l’établissement est estimé à
50 000 €.
Conclusion - Lors d’une crise susceptible de déclencher des conséquences
graves chez des nouveau-nés, la réactivité et la coordination des différents
acteurs, la communication entre professionnels et l’information vis-à-vis
des patients et du personnel sont indispensables.
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Abstract
Background - A pertussis outbreak among healthcare workers in a maternity
ward is hazardous for newborns. The outbreak management to avoid
newborn contamination in a maternity ward in France (2006) is described.
Methods - A crisis management cell was set up, supported by the French
Institute for Public Health Surveillance. The adopted strategies associated:
screening of cases among healthcare workers (HCW), determination of
high-risk groups of patients, information office and hotline for the patients,
information meetings for HCWs, selective antibiotic prophylaxis for HCWs
in contact with a case, and, more importantly, an emergency vaccination
campaign for HCWs of the maternity and neonatology wards.
Results - The outbreak lasted for three months. Among HCWs, 10 cases
were identified. Among 664 female patients and 109 neonates, 151
(96 newborns and 55 women, respectively) received antibiotic prophylaxis.
Only one pregnant patient presented with pertussis, no case was identified
among neonates. The outbreak cost amounted to 50 000 € for the hospital.
Conclusion - In a potentially hazardous outbreak for the newborn, coordination
and communication between professionals involved in the crisis
management, and information to the patients and HCWs were the key factors
to avoid contamination of a newborn.
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Mots clés / Key words Épidémie, coqueluche, gestion de crise, programme de vaccination, nouveau-né / Outbreak, pertussis, crisis management, vaccination strategies, neonate |
Investigations autour d’un cas de tuberculose chez un professionnel en milieu de soin, France, 2004-2007
Contact tracing for tuberculosis in healthcare settings, France, 2004-2007 |
Delphine Noël, Delphine Antoine (d.antoine@invs.sante.fr), Jean-Michel Thiolet, Isabelle Poujol, Didier Che
Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France |
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Résumé
Introduction - Dans un contexte de faible incidence de la tuberculose
en France, la lutte antituberculeuse doit notamment s’attacher à limiter
la transmission nosocomiale de la maladie. Les établissements de santé
concentrent des populations particulièrement fragilisées et, lorsqu’un
soignant est atteint de tuberculose contagieuse, cela nécessite la mise en
place d’investigations parfois lourdes pour identifier les sujets contact à
dépister.
Méthode - Étude rétrospective descriptive à partir des fiches de signalement
d’infection nosocomiale (SIN) impliquant un personnel d’établissement
de santé et reçus à l’Institut de veille sanitaire (InVS) entre 2004 et
2007.
Résultats - Vingt-six SIN de tuberculose concernant un personnel travaillant
en établissement de santé ont été reçues à l’InVS sur la période
d’étude. Tous les SIN concernaient des soignants. Vingt-trois parmi les 26 étaient des cas de tuberculose potentiellement contagieuse. Aucun cas
n’était porteur de souches résistantes. Les investigations conduites pour
identifier des cas secondaires ont concerné 1 224 professionnels et 791
patients. Une seule tuberculose maladie a été identifiée.
Discussion - Le rendement des investigations autour de cas de tuberculose
chez des personnels d’établissement de santé est très faible et
pourrait conduire à revoir certaines recommandations sur le périmètre de
ces investigations.
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Abstract
Introduction - In low incidence countries, such as France, tuberculosis
control should aim at limiting the nosocomial transmission of the disease,
especially in healthcare settings where highly vulnerable populations are
concentrated. Identification of tuberculosis case among healthcare workers
requires an effective and prompt contact investigation in order to identify
possible secondary cases.
Method - Retrospective descriptive study using mandatory reporting of
nosocomial infection involving a healthcare worker in health care settings
received at National Institute for Public Health Surveillance (InVS) between
2004 and 2007.
Results - Twenty-six reports of tuberculosis among health care workers
were received to the InVS during the study period. Twenty-three of the 26
tuberculosis cases were potentially contagious. No resistant strain was
isolated. Investigations performed to identify secondary cases included 1,224
staff members and 791 patients. One tuberculosis case was identified among
contacts.
Discussion - The yield of contact investigation with a staff member as an
index case in health care settings was very low. This could encourage
revising the scope of some of the current recommendations.
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Mots clés / Key words
Tuberculose, établissement de santé, investigation autour d’un cas / Tuberculosis, healthcare settings, contact tracing |
Épisodes de grippe dans deux établissements d’hébergement pour personnes âgées dans les Bouches-du-Rhône, France,
mars-avril 2008
Influenza outbreaks in two retirement homes in the Bouches-du-Rhône district, France, March-April 2008 |
Laurence Calatayud1, Caroline Six (caroline.six@sante.gouv.fr)1, Jean-Luc Duponchel2, Franck Sillam1,3, Francis Charlet2, Jean-José Leussier2, Philippe Malfait1
1/ Cellule interrégionale d’épidémiologie Sud, Institut de veille sanitaire, Marseille, France 2/ Direction départementale des affaires sanitaires et sociales des Bouches-du-Rhône, Marseille, France
3/ Programme de formation à l’épidémiologie de terrain - Profet, Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France |
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Résumé
En avril 2008, deux épidémies de grippe sont survenues dans deux établissements
d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad)
employant du personnel commun.
Une investigation a été réalisée auprès de l’ensemble des résidents et du
personnel des deux Ehpad. Des prélèvements visant à confirmer des cas suspects de grippe ainsi qu’à la recherche d’autres étiologies ont été réalisés.
Les taux d’attaque parmi les résidents et le personnel étaient de 42 % et
10 % dans l’Ehpad1, et de 28 % et 11 % dans l’Ehpad2. Sur l’ensemble des
cas, 6 cas ont été confirmés par test de diagnostic rapide (TDR) pour la
grippe, 15 résidents ont été hospitalisés et 3 sont décédés. La couverture
vaccinale contre la grippe était de 81 % chez les résidents et 17 % chez le
personnel.
La méconnaissance des conduites à tenir et l’absence de médecin coordonnateur
ont entraîné un retard de diagnostic et des hospitalisations non
justifiées dans l’Ehpad1. Dans l’Ehpad2, une meilleure réactivité a permis
de contenir l’épidémie. Même si cela n’a pu être démontré biologiquement,
le personnel commun aux deux établissements a très certainement contribué
à la propagation de l’épidémie.
Il faut promouvoir la vaccination du personnel et, lors d’épisodes de cas
groupés d’infection respiratoire aigüe en Ehpad, assurer l’éviction des
personnels malades ou, à défaut, préconiser le port du masque antiprojection
pour ces personnels malades, afin de diminuer la propagation de
la grippe au sein de la collectivité.
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Abstract
In April 2008, two influenza outbreaks occurred in two nursing homes that
had staff who worked across the two sites.
An outbreak investigation was carried out among the elderly and staff
members. Samples were analysed for influenza and other etiological pathogens.
The attack rate was 42% among the elderly and 10% among staff in the first
nursing home, and 28% and 11% in the second nursing home. Among all
combined cases, 6 were confirmed through the rapid influenza test, 15
required hospitalisation, and 3 had died by the time of investigation. Influenza
vaccination coverage was 81% among the elderly, and 17% among the staff.
Regarding the first nursing home, late influenza diagnosis and unnecessary
hospitalisations were likely to be linked to the lack of knowledge of an
outbreak protocol by staff and the lack of a designated medical coordinator.
In the second nursing home, due to an early implementation of control
measures, the outbreak remained limited. Despite a lack of laboratory
confirmed evidence, for the second nursing home, staff members working
across both sides probably facilitated the spread of this outbreak.
In order to minimize influenza spread among high risk groups within a
community, a high uptake of influenza vaccination among staff should be
promoted and, during an outbreak, sick staff members should be encouraged
to stay away from work or if not possible, be recommended to wear a mask.
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Mots clés / Key words
Grippe, transmission, personnes âgées, personnel, établissement / Influenza, transmission, elderly, staff, nursing home |
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