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25 décembre 2007
/ n°51-52 |
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Bilans réguliers de surveillance - Maladies infectieuses
Regular assessments of surveillance - Infectious diseases
Sommaire
Surveillance
des hépatites B aiguës par la déclaration obligatoire,
France, 2004-2006
/ Surveillance of acute hepatitis B cases through mandatory notification,
France, 2004-2006 [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Prévalence
des infections nosocomiales, France, 2006
/ Prevalence of nosocomial infections, France, 2006 [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Prévalence
des traitements antibiotiques dans les établissements de santé,
France, 2006
/ Prevalence of antibiotic treatments in healthcare facilities,
France, 2006 [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Les
infections invasives à méningocoque en France en 2006
/ Invasive meningococcal disease in France, 2006 [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
La
couverture vaccinale diphtérie, tétanos, poliomyélite
chez l’adulte en France : résultats de l’enquête
Santé et Protection Sociale, 2002
/ Diphtheria, tetanus and poliomyelitis immunization coverage in
French adults: results of the Health and Social Protection survey,
2002 [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
La
rougeole en France : bilan de 24 mois de surveillance par la déclaration
obligatoire, juillet 2005-juin 2007
/ Measles in France: 24 months report of mandatory notification,
July 2005-June 2007 [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Épidémie
hivernale de gastro-entérites aiguës en France, 2006-2007 / Épidémie
hivernale de gastro-entérites aiguës en France, 2006-2007 [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Surveillance des hépatites B aiguës
par la déclaration obligatoire, France, 2004-2006
Surveillance of acute hepatitis B cases through mandatory notification,
France, 2004-2006 |
Denise Antona (d.antona@invs.sante.fr), Marie-José Letort,
Yann Le Strat, Corinne Pioche, Elisabeth Delarocque-Astagneau, Daniel
Lévy-Bruhl
Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France |
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Résumé
Introduction – Depuis mars 2003, la surveillance des infections aiguës
par le virus de l’hépatite B repose sur la déclaration obligatoire
des cas.
Nous présentons ici les résultats de cette surveillance de 2004 à 2006.
Méthodes – Biologistes et cliniciens déclarent auprès
de la Direction
départementale des affaires sanitaires et sociales les cas d’hépatite
B aiguë définie ainsi : toute personne chez qui des immunoglobulines
M anti-HBc
sont détectées pour la première fois ; à défaut,
toute première détection
d’antigène HBs et d’anticorps anti-HBc totaux dans un contexte
d’hépatite
aiguë. Une enquête rétrospective nationale a été réalisée
en 2006 afin
d’évaluer l’exhaustivité de la DO et d’estimer
l’incidence, en réalisant un
tirage au sort des laboratoires d’analyses médicales selon un plan
de
sondage aléatoire stratifié, puis en s’intéressant
aux tests effectués par ces
laboratoires.
Résultats – 469 cas correspondant aux critères de notification
ont été retenus comme des hépatites B aiguës, avec
une prédominance chez les hommes et chez les 30-49 ans. On ne retrouve
pas d’expositions à risque dans 28,9 % des cas. Les expositions
les plus souvent documentées sont
: les
comportements sexuels à risque (35,5 %), les voyages en pays de moyenne
ou forte endémie (22,6 %), l’exposition familiale (8,3 %), la vie
en institution
(5,3 %). L’usage de drogues est retrouvé dans un peu plus de 2 %
des cas. La moitié des cas notifiés auraient pu être évités
si les recommandations de
vaccination en vigueur avaient été respectées.
L’enquête d’exhaustivité montre que le nombre de cas
en 2005 peut être
estimé à 628 [IC95 % : 564-694], soit une incidence d’1 cas
pour 100 000
habitants [IC95 % : 0,92-1,14].
Conclusion – Il apparaît impératif, en France, d’améliorer
l’application
des recommandations vaccinales et des mesures de prévention autour des
cas, avec un dépistage renforcé pour les personnes à risque.
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Abstract
Introduction – Since March 2003, surveillance of acute
hepatitis B infections in France is based on mandatory notification
of cases. This paper presents the results of this surveillance
from 2004 to 2006.
Methods – Biologists and clinicians notify to the local health authorities
acute hepatitis B infections defined as: any person in whom M anti-HBc immunoglobulin
is found positive for the first time; failing this result, a first positive result
for HBs Ag, together with positive total AntiHBc antibodies in a context of acute
hepatitis, are then taken into account. A national retrospective survey was conducted
in 2006 to evaluate the notification exhaustivity and estimate the incidence,
using a stratified random sample of biological laboratories, and looking at their
activity and results.
Results – 469 cases corresponding to the case definition were notified,
predominantly in men and among individuals aged 30-49 years. In 28.9% of cases,
no risk exposure could be found. The most documented exposures are: sexual risk
behaviours (35.5%), stay in average to high endemic countries (22.6%), family
exposure (8.3%), and stay in institutions (5.3%). Drug use is found in around
2% of cases. Half of notified cases could have been avoided if current immunisation
recommendations had been applied adequately. The survey showed that the estimated
number of cases occurring in 2005 was 628 [CI95%: 564-694], i.e. an incidence
of 1 case for 100,000 inhabitants
[CI95%: 0,92-1,14].
Conclusion – In France, improved compliance with national immunisation
recommendations, and a better application of prevention measures around a case,
with strengthened HBV screening for individuals at risk are
priority issues.
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Mots clés / Key words
VHB, surveillance, hépatites B aiguës, incidence / HBV,
surveillance, acute hepatitis B, incidence |
Prévalence des infections nosocomiales,
France, 2006
Prevalence of nosocomial infections, France, 2006 |
Jean-Michel Thiolet1, Ludivine Lacavé1, Pascal
Jarno2, Marie-Hélène Metzger3, Hubert Tronel4, Christophe
Gautier5, François L’Hériteau6,
Bruno Coignard (b.coignard@invs.sante.fr)1, pour le groupe de travail
Raisin ENP 2006*
1 / Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France 2 / Centre
de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales (CClin)
Ouest, Rennes, France 3 / CClin Sud-Est, Lyon, France
4 / CClin Est, Nancy, France 5 / CClin Sud-Ouest, Bordeaux, France
6 / CClin Paris-Nord, Paris, France |
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Résumé
L’enquête nationale de prévalence (ENP) 2006 des infections
nosocomiales
(IN) avait pour objectif la description un jour donné des IN dans les établissements
de santé (ES). Proposée en juin à tous les ES selon un protocole
standardisé, elle incluait les patients en hospitalisation complète
sauf les entrants du jour. Les 2 337 ES participants ont inclus 358 353 patients.
La
prévalence des patients infectés (PPI) était de 4,97 % et
celle des IN de
5,38 %. Les sites infectieux les plus fréquents étaient l’infection
urinaire
(30 % des IN), la pneumopathie (15 %) et l’infection du site opératoire
(14 %). Les principaux micro-organismes responsables d’IN étaient
Escherichia coli (25 %), Staphylococcus aureus (19 %, dont 52 % résistants à la
méticilline, SARM) et Pseudomonas aeruginosa (10 %, dont 25 % résistant
au ceftazidime). La PPI variait selon le type d’ES, de séjour, les
caractéristiques
des patients et la région. Restreinte aux IN acquises dans 1 351 ES participants
aux deux enquêtes, une analyse ajustée sur les caractéristiques
des ES, services et patients montre qu’entre 2001 et 2006, la PPI diminuait
de 12 % et la PPI à SARM de 40 %. Ces résultats sont en faveur
d’un impact positif des plans nationaux de lutte contre les IN, tout particulièrement
pour les SARM.
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Abstract
The 2006 national nosocomial infection (NI) prevalence survey
aimed to describe NI in French healthcare facilities (HCF). Proposed
in June to all HCF using a standardized protocol, the survey
included all hospitalized patients, excluding those admitted
the day of the survey. The 2,337 participating HCF included 358,353
patients. The prevalence of patients with a NI (PPNI) was 4.97%,
and the prevalence of NI 5.38%. Urinary tract, lower respiratory
tract, and surgical site infections were the most frequent infectious
sites, and accounted for 30%, 15% and 14% of NI, respectively.
The most frequently isolated micro-organisms were Escherichia
coli (25%), Staphylococcus aureus (19%, of which 52% were methicillin-resistant,
MRSA) and Pseudomonas aeruginosa (10%, of which 25% were ceftazidime-resistant).
The PPI varied according to type of HCF, type of wards, patients’ characteristics
and region. When restricted to NI acquired in 1,351 HCF participating
in both surveys, an analysis adjusting for characteristics of
HCF, wards and patients, demonstrated that the PPNI decreased
by 12% between 2001 and 2006, and the PPNI with MRSA by 40%.
These results suggest a positive impact of national infection
control plans, particularly for MRSA.
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Mots clés / Key words
Infection nosocomiale, prévalence, France / Cross infection,
prevalence, France |
Prévalence des traitements antibiotiques
dans les établissements de santé, France, 2006
Prevalence of antibiotic treatments in healthcare facilities, France,
2006 |
Sylvie Maugat1, Jean-Michel
Thiolet1, François L’Hériteau2, Christophe
Gautier3, Hubert Tronel4, Marie-Hélène Metzger5,
Pascal Jarno6, Ludivine Lacavé1,
Bruno Coignard ( b.coignard@invs.sante.fr)1, pour le groupe de travail
Raisin ENP 2006*
1 / Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France 2 / Centre
de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales (CClin)
Paris-Nord, Paris, France 3 / CClin Sud-Ouest, Bordeaux, France
4 / CClin Est, Nancy, France 5 / CClin Sud-Est, Lyon, France 6 /
CClin Ouest, Rennes, France
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Résumé
Le volet antibiotique de l’enquête nationale de prévalence
des infections
nosocomiales 2006 avait pour objectif de décrire les antibiotiques prescrits
dans les établissements de santé (ES). Réalisée un
jour donné en juin selon
un protocole standardisé, l’enquête incluait tous les patients
en hospitalisation
complète ; les antibiotiques étaient recueillis selon la classification
ATC5. Sur 358 353 patients inclus (2 337 ES), 55 624 (15,5 %) recevaient un traitement
pour un total de 74 515 antibiotiques. La prévalence des patients
traités (PpATB) était plus élevée en court séjour
(24,8 %), notamment
réanimation (49,0 %), qu’en soins de suite et réadaptation
(SSR, 9,9 %) ou
de longue durée (SLD, 4,3 %). Elle variait selon l’indication :
infection communautaire (7,4 %), nosocomiale (IN, 3,9 %), antibioprophylaxie
chirurgicale (2,4 %), prophylaxie des infections opportunistes (1,3 %) ou indication
multiple (0,5 %). Les molécules les plus prescrites étaient
l’amoxicilline-acide clavulanique, l’ofloxacine, l’amoxicilline,
la ceftriaxone et la ciprofloxacine. De 2001 à 2006, la PpATB s’est
peu modifiée (16,4 %
vs. 16,7 %) dans les 1 351 ES ayant participé aux deux enquêtes.
Elle a
augmenté en réanimation, mais a diminué en obstétrique,
SSR, SLD ou
psychiatrie. Elle a diminué pour les IN ou la prophylaxie et évolué de
façon
contrastée selon l’âge pour les infections communautaires.
Un renforcement
des actions pour préserver l’efficacité des antibiotiques à l’hôpital
est
nécessaire.
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Abstract
The 2006 national prevalence survey of nosocomial infection
(NI) included an antibiotic (ATB) component that aimed to describe
ATB prescribed in health care facilities (HCF). Conducted on a
given day in June using a standardised protocol, the survey included
all hospitalised patients, and documented antibiotics using the
ATC5 classification. Among 358,353 patients (2337 HCF), 55624 (15.5%)
received ATB totalling 74,515 compounds. The overall prevalence
of patients receiving ATB (PpATB) was higher in acute care (24.8%),
especially intensive care units (49.0%), than in rehabilitation
(9.9%) or long term care (4.3%). PpATB varied with treatment indication:
community-acquired infection (7.4%), NI (3.9%), nosocomial infection
(3.9%), surgical antibioprophylaxis (2.4%), prophylaxis of opportunistic
infections (1.3%) or multiple indication (0.5%). The five more
prescribed molecules were amoxicillin-clavulanic acid, ofloxacine,
amoxicillin, ceftriaxone and ciprofloxacin. PpATB has little evolved
from 2001 to 2006 (16.4% vs. 16.7%) in the 1,351 HCF participating
in both surveys. It increased in intensive care units, but decreased
in obstetrics, rehabilitation, long term care or psychiatry. PpATB
decreased for NI or prophylaxis, and progressed differently according
to patients’ age for community-acquired infection. Prudent
use of ATB remains a priority in French HCF.
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Mots clés / Key words
Antibiotiques, données hospitalières, prévalence,
France / Antibiotics, hospital data, prevalence, France |
Les infections invasives à méningocoque
en France en 2006
Invasive meningococcal disease in France, 2006 |
Isabelle Parent du Châtelet (i.parent@invs.sante.fr)1,
Muhamed-Kheir Taha2, Agnès Lepoutre1, Daniel Lévy-Bruhl1
1 / Département des maladies infectieuses, Institut de veille
sanitaire, Saint Maurice, France 2 / Centre national de référence
des méningocoques, Institut Pasteur, Paris, France |
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Résumé
Depuis plus de 20 ans, le taux d’incidence annuel des infections invasives à méningocoque
(IIM) en France varie entre 1 et 2 cas pour 10 5 habitants.
Il a augmenté entre 1996 et 2003 et est stable depuis 2004.
Le suivi épidémiologique des IIM repose sur la déclaration
obligatoire et la
caractérisation des souches invasives par le Centre national de référence
des méningocoques. Nous présentons ici l’évolution
récente de l’épidémiologie
des IIM en France et décrivons les cas survenus en 2006 et analysés
par l’InVS.
En 2006, 716 IIM ont été déclarées ce qui correspond à un
taux d’incidence,
corrigé pour la sous-notification, de 1,3 pour 105. Les taux d’incidence
les
plus élevés ont été observés chez les enfants
de moins de 1 an (14,8/10 5), les 1-4 ans (4,8/10 5) et les 14-19 ans (2,7/10 5).
Parmi les IIM dont le sérogroupe était connu, 64 % étaient
du sérogroupe B,
28 % du C, 3 % du W135 et 3 % du Y. Le nombre d’IIM C a augmenté de
10 %
entre 2005 et 2006.
Les formes cliniques sévères, principalement le purpura fulminans,
représentaient
26 % des cas. La létalité des IIM était de 10 %, niveau
stable depuis
2003. La létalité était plus élevée en présence
de purpura fulminans (25 %)
qu’en absence (4 %, p<0,001). Les décès étaient
plus fréquents parmi les
patients de 50 ans et plus en cas d’IIM de sérogroupe B (20 %) et
dépassaient 15 % chez les moins de 1 an, les 5-14 ans et les 50 ans et
plus en cas
d’IIM de sérogroupe C.
Début 2006, une épidémie d’IIM C est survenue dans
une commune de
l’Yonne et a conduit à une campagne de vaccination des moins de
20 ans
avec un vaccin conjugué. En Seine-Maritime, afin de contrôler l’hyperendémie
des IIM B liée à la circulation d’une souche B:14:P1.7,16
appartenant au complexe clonal ST-32, une campagne de vaccination avec le vaccin
MenBvac® a été mise en oeuvre en juin 2006, et a débuté auprès
des enfants
de 1 à 5 ans habitant 3 cantons de la région de Dieppe.
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Abstract
For more than 20 years, the annual incidence rate of invasive meningococcal
disease (IMD) in France varied between 1 and 2 cases per 105 inhabitants. It
has been increasing each year from 1996 to 2003, but has remained stable
since 2004.
The epidemiological follow-up of IMD is based on mandatory notification to
the French Institute for Public Health Surveillance (Institut de veille sanitaire-
InVS), and characterization of invasive strains at the National Reference
Centre for meningococci. The IMD epidemiological trends and the IMD cases
notified in 2006 are described in this article.
In 2006, 716 IMD cases were notified, yielding an incidence rate, corrected
for under-reporting, equal to 1.3 per 105. The highest incidence rates were
observed in the <1 year age group (14.8/105), the 1-4 years old (4.8/105),
and in the 14-19 years old (2.7/105). Among IMD cases with known serogroup, 64%
belonged to serogroup B, 28% to C, 3% to W135, and 3% to Y. The number of serogroup
C IMD increased by 10% in 2006 compared to 2005. Severe clinical pictures, mainly
the purpura fulminans, represented 26% of total cases. Case fatality rate (CFR)
was 10%, and has been stable since 2003. It was higher in the presence of purpura
fulminans (25%) than in its absence
(4%, p<0.001). The highest CFRs were observed in the 50+ age group for serogroup
B IMD (20%) and in the <1 year, the 5-14 and 50+ age groups for serogroup
C IMD (>15%).
In early 2006, a serogroup C IMD outbreak, located in a town
in the Yonne district (Burgundy region) was detected and led to a vaccination
campaign with a serogroup C conjugate vaccine for the population under 20 years
of age. To control a long lasting outbreak in the Seine-Maritime district (North
Western part of the country) due to the B:14:P1.7,16 strain, ST-32 clonal complex,
a vaccination campaign with MenBvac® was implemented in June 2006, and started
among the 1 to 5-years old children living in the
Dieppe area.
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Mots clés / Key words
Surveillance, infection invasive à méningocoque, France
/ Surveillance, invasive meningococcal disease, France |
La couverture vaccinale diphtérie,
tétanos, poliomyélite chez l’adulte en France
: résultats de l’enquête Santé et Protection
Sociale, 2002
Diphtheria, tetanus and poliomyelitis immunization coverage in
French adults: results of the Health and Social Protection survey,
2002 |
Jean-Paul Guthmann (jp.guthmann@invs.sante.fr),
Laure Fonteneau, Denise Antona, Daniel Lévy-Bruhl
Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France |
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Résumé
Introduction – Il existe peu de données de couverture vaccinale
chez
l’adulte. Les dernières données nationales concernant la
vaccination diphtérie/
tétanos/poliomyélite datent de 1990. Nous présentons l’analyse
des
données issues de l’enquête Santé et protection sociale
de 2002.
Méthodes – Enquête réalisée sur un échantillon
représentatif des
ménages de France métropolitaine. Les informations sur la vaccination
ont é té recueillies à l’aide d’un auto-questionnaire
chez
les personnes de 16 ans
ou plus.
Résultats – La proportion de personnes vaccinées depuis moins
de 15 ans,
c’est à dire considérées comme couvertes par la vaccination, était
de 71,2 %
[IC95 % : 70,0-72,3] pour le tétanos, de 41,9 % [IC95 % : 40,7-43,2] pour
la
poliomyélite et de 33,7 % [IC95 % : 32,4-35,0] pour la diphtérie.
Les taux de
couverture diminuaient chez les femmes et les personnes âgées, chez
les
personnes dont le niveau d’études était bas, qui n’avaient
pas de couverture
médicale complémentaire et qui vivaient dans une famille à faible
niveau
de revenus. Les ouvriers non qualifiés, les agriculteurs, les artisanscommerçants
et les habitants des zones Nord et Méditerranée étaient é galement
moins bien couverts.
Discussion-Conclusions – Même si la comparaison avec d’autres
sources de données est en faveur d’une sous-estimation du fait du
caractère
déclaratif des informations recueillies, les couvertures vaccinales chez
l’adulte paraissent insuffisantes pour les trois vaccins, en particulier
chez
les femmes et les personnes âgées. Des investigations complémentaires
sont en cours afin de mieux comprendre les variations de couverture vaccinale
en fonction des conditions socio-économiques.
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Abstract
Background – Few data on adult vaccination coverage
are available. The most recent information concerning diphtheria/tetanus/poliomyelitis
vaccination at national level was collected in 1990. We present
the analysis of data from the 2002 Health and Social Protection
Survey.
Methods – Survey performed on a representative sample of French households.
Information on vaccination was collected through self-administered questionnaires
in persons aged 16 years or more.
Results – The proportion of persons vaccinated over the past 15 years,
i.e. considered as covered by vaccination, was 71.2% [CI95%: 70.0-72.3] for tetanus,
41.9% [CI95%: 40.7-43.2] for poliomyelitis, and 33.7% [CI95%: 32.4-35.0] for
diphtheria. Vaccination coverage decreased in females and in older adults, in
persons with a low level of education, without complementary medical insurance,
and who lived in a family with a low level of financial income. Non-qualified
workers, farmers, craftsmen-traders, and persons living in the North and Mediterranean
regions also had lower
coverage levels.
Discussion-Conclusions – Although comparisons with other data sources suggest
an under-estimation due to the fact that information collected is self-reported,
adult vaccination coverage seems insufficient for the three vaccines, particularly
in females and older adults. Further investigations are being conducted, in order
to better understand variations in vaccination coverage according to socio-economic
status.
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Mots clés / Key words
Couverture vaccinale, adulte, diphtérie, tétanos, poliomyélite,
France / Immunization coverage, adult, diphtheria, tetanus, poliomyelitis,
France |
La rougeole en France : bilan de 24 mois de
surveillance par la déclaration obligatoire, juillet 2005-juin
2007
Measles in France: 24 months report of mandatory notification,
July 2005-June 2007 |
Isabelle Parent du Châtelet (i.parent@invs.sante.fr)1,
Diane Waku-Kouomou2, François Freymuth3, Catherine Maine1,
Daniel Lévy-Bruhl1
1 / Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France 2 / Centre
national de référence de la rougeole, Lyon, France
3--+ / Laboratoire associé au CNR, CHU Clemenceau, Caen, France |
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Résumé
La promotion de la vaccination anti-rougeoleuse du nourrisson, introduite
en 1983, s’est accompagnée d’une forte réduction de
l’incidence la rougeole,
surveillée par le réseau Sentinelles depuis 1985. La maladie étant
devenue
rare, la déclaration obligatoire (DO) de la rougeole a été réintroduite
en
juillet 2005, dans le cadre du plan national d’élimination de la
rougeole et
de la rubéole congénitale. Il est également demandé de
rechercher une
confirmation biologique devant chaque cas suspecté cliniquement.
Les données collectées sur les 24 premiers mois de DO ont permis
d’identifier
et de décrire 86 cas de rougeole, dont 39 confirmés biologiquement
(45 %). Treize cas ont été classés en cas importés
et quatre cas liés à une
importation. Un génotype viral importé a été détecté pour
six cas. Parmi les
86 cas, 33 (38 %) sont âgés de 10 ans et plus, âge à partir
duquel 85 % des
cas déclarés sont confirmés. Vingt-sept patients (33 %)
ont été hospitalisés dont sept avec des complications. Parmi
les 34 cas confirmés pour lequel
le
statut vaccinal était connu, un (3 %) avait reçu deux doses de
vaccin antirougeoleux
et neuf (26 %) avaient reçu une dose. Parmi les non vaccinés, 64
% des cas étaient évitables par l’observance des recommandations
vaccinales actuelles.
L’incidence de la rougeole en France est sans doute sous-estimée
et les
données recueillies à l’issue de 24 mois de DO ne permettent
pas de conclure à son élimination. La vaccination avec deux doses
de vaccin triple (RRO)
avant l’âge de deux ans et le rattrapage vaccinal des enfants, adolescents
et
jeunes adultes doivent être renforcés car, au vu des données
de couverture
vaccinale atteintes à deux ans (87 % au niveau national), il persiste
un
risque de bouffées épidémiques dans des zones mal vaccinées.
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Abstract
The impact of measles vaccine in infants, introduced in
the immunization schedule in 1983, has led to a dramatic decrease
of measles incidence that has been monitored by the Sentinelles
network since 1985. As the disease became rare, mandatory notification
(MN) of measles was reintroduced in July 2005, as part of the
plan of elimination of measles and congenital rubella in France.
Laboratory confirmation of clinically suspected cases is also
recommended.
Data collected within the first 24 months of mandatory
notification allowed to identify and to describe a total of 86
measles cases, out of those 39 were laboratory-confirmed (45%).
Thirteen cases were considered as imported, and four cases were
linked to imported cases. Six cases were associated with an imported
measles virus genotype. Among the 86 cases, 33 (38%) were aged
10 years or more, and 85% of the infections occurring in these
patients are laboratory- confirmed. Twenty-seven patients (33%)
were hospitalized,
of whom seven had complications. Among 34 confirmed cases with
a known vaccination status, one had been vaccinated with two
doses of measles-containing vaccine (3%) and nine with one dose
(26%). Among the unvaccinated patients, 64% were eligible for
vaccination, and could have been prevented according the current
vaccination recommendations.
The incidence of measles is probably
under-estimated, and data collected during the 24 months period
of mandatory notification do not allow to conclude that the goal
of measles elimination has been reached in France. Vaccination
activities with two doses of trivalent vaccine (MMR) before two
years of age, and catch-up among children, teenagers and young
adults should be improved. Considering the average national vaccination
coverage at two years of age (87%), under-vaccinated areas are
still at risk of outbreaks.
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Mots clés / Key words
Rougeole, surveillance, déclaration obligatoire, France / Measles,
surveillance, mandatory notification, France |
Épidémie hivernale de gastro-entérites
aiguës en France, 2006-2007
Epidemiological and virological gastro-enteritis activity in France,
2006-2007 |
Nathalie Jourdan-Da Silva (n.jourdan@invs.sante.fr)1,
Gilles Delmas1, Katia Balay2, Isabelle Poujol1, Loïc Josseran1,
Thierry Blanchon3, Clément Turbelin3,
Pierre Pothier2, Véronique Vaillant1
1 / Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France 2 / Centre
national de référence des virus entériques,
CHU Dijon, France 3 / Réseau Sentinelles, Inserm UMR-S707,
Paris, France |
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Résumé
Chaque année, une épidémie hivernale
de gastro-entérites
aiguës virales
(GEA) survient en France et est à l’origine de 1 à 1,5 million
de consultations
en médecine générale. Des épisodes de cas groupés
surviennent en
collectivité, en particulier dans des établissements de soins où la
contamination
persistante de l’environnement favorise la transmission des virus, notamment
des norovirus. Nous présentons les données de surveillance des
GEA pour la saison hivernale 2006-2007 en France métropolitaine.
Méthode – La surveillance des GEA est assurée en France par
plusieurs
systèmes complémentaires : le Réseau Sentinelles pour les
cas consultant
en médecine générale, un réseau de services d’urgences
hospitalières, le
signalement des infections nosocomiales, la déclaration obligatoire des
toxi-infections alimentaires collectives et le Centre national de référence
des virus entériques.
Résultats – D’après les données du Réseau
Sentinelles et du réseau de
services d’urgences, l’épidémie hivernale 2006-2007
a été relativement
modérée, avec un pic épidémique au cours de la 1ère
semaine de janvier. Elle
a touché 1 422 000 personnes, qui ont consulté leur médecin
généraliste. Au
total, 83 épisodes de cas groupés de GEA survenus entre le 15 novembre
2006 et le 1er mai 2007 ont été signalés à l’Institut
de veille sanitaire. Les
norovirus, et en particulier le génotype Bristol, ont été à l’origine
de la
majorité des 57 foyers de cas groupés confirmés biologiquement,
les rotavirus
ayant été retrouvés dans 7 épisodes. Plus de la moitié des épisodes
signalés (46/83) provenaient d’établissements hébergeant
des personnes â gées (EHPA).
Discussion-Conclusion – Les systèmes de surveillance complémentaires
des GEA existant en France permettent une bonne caractérisation des é pidémies
hivernales en termes de taille et de durée des épidémies,
de
recours aux soins, et pour déterminer les virus circulants. La mise en
place prochaine d’une procédure de signalement des cas groupés
de GEA dans les
EHPA permettra un recensement plus exhaustif et plus précoce de ces é pisodes,
un renforcement des investigations et une mise en place rapide de mesures de
gestion adaptées et efficaces.
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Abstract
In France, an epidemic peak of viral acute gastroenteritis
(AGE) is observed each winter, with an estimated 1 to 1.5 million
general practitioner (GP) consultations. Outbreaks occur in group
settings, especially in nursing homes and hospitals where persistent
contamination of the environment leads to viral transmission,
especially norovirus transmission. This article presents the
results for AGE surveillance during the 2006-2007 winter season
in
mainland France.
Method – AGE surveillance in France is performed using various complementary
systems: general medicine consultations reported by the Sentinelles network,
admissions to emergency units and hospitalizations related to AGE, reported hospital-acquired
infections, mandatory notification of foodborne outbreaks and virological data
from the National Reference Laboratory for
Enteric Viruses.
Results – According to data from the Sentinelles network and admissions
to emergency units and hospitalizations related to AGE, the virological outbrek
of the winter season 2006-2007 was moderate, with an epidemic peak during the
1st week of January 2007. An estimated number of 1,422,000 people consulted their
GP. During 15 November 2006-1 May 2007, 83 AGE outbreaks occurred and were reported
to the Institut de veille sanitaire. Noroviruses, and especially the Bristol
genotype, were involved in the majority of the 57 virologically confirmed outbreaks,
while rotaviruses were involved in 7 outbreaks. More than half of the reported
outbreaks (46/83) occurred in
nursing homes.
Discussion-Conclusion – Complementary AGE surveillance systems in France
enable a good description of winter outbreaks in terms of number of cases, duration,
number of people seeking medical attention, and type of virus involved. The planned
implementation of a reporting procedure for AGE outbreaks in nursing homes will
allow to record these outbreaks more reactively and exhaustively, to reinforce
investigations and to rapidly set up
adapted and effective management measures.
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Mots clés / Key words
Gastro-entérites, épidémiologie, virologie, norovirus,
surveillance, épidémie / Gastro-enteritis, epidemiology,
virology, norovirus, surveillance, outbreak |
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