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Numéro thématique - Santé des voyageurs
2007
Special issue - Travelers’ health 2007
Sommaire
Éditorial
- Quels risques pour les 11 millions de Français qui voyagent à l'étranger
?
/
Editorial - What risks for the 11 million French people who travel
abroad? [ Lire
le résumé / Read the abstract ]
Les
touristes français à l’étranger en 2006
: résultats issus du Suivi de la demande touristique (direction
du Tourisme)
/
French tourists abroad in 2006: results from the survey “Follow-up
of Tourists preferences” [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Perception
des risques infectieux lors des déplacements à l’étranger,
attitudes et pratiques des Français métropolitains, 2006
/ Infectious risks perception when traveling abroad, attitudes
and practices of the French population, 2006 [ Lire
le résumé / Read the abstract ]
Pathologie
au retour de voyage observée en médecine de ville, France,
2005-2006
/ Travel associated diseases observed in general practice
in travelers returning from abroad, France, 2005-2006 [ Lire
le résumé / Read the abstract ]
Étiologies
des fièvres de l’adulte au retour d’un voyage récent
en zone tropicale, France, 1999-2001 / Etiology of fevers in adults
returning from a recent trip to tropical areas, France, 1999-2001 [ Lire
le résumé / Read the
abstract ]
Connaissance,
attitude et pratiques des voyageurs français face au paludisme,
2004-2005
/ Knowledge, behaviour and practices of French tourists face to
malaria, 2004-2005 [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Survenue
en Corse d’un cas de paludisme autochtone à Plasmodium
vivax, France, août 2006
/ A case of autochthonous Plasmodium vivax malaria, Corsica, France,
August 2006 [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
La
dengue et le chikungunya : un risque à prendre en compte pour
le voyageur, France, 2006
/ Dengue and Chikungunya: a real risk for travelers, France, 2006 [ Lire
le résumé / Read
the abstract ]
Fièvre
jaune, épidémiologie et prévention vaccinale du
voyageur
/ Yellow fever: epidemiology and vaccination for travelers [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Immunogénicité et
tolérance du vaccin amaril chez le voyageur vivant avec le VIH,
France, 2005
/ Immunogenicity and Safety of yellow fever vaccine in HIV-living
travelers, France, 2005 [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Coordination scientifique du numéro /
Scientific coordination of the issue: Éric Caumes, Hôpital
de la Pitié-Salpétrière, Paris, France et pour
le comité de rédaction : Thierry Ancelle, Université Paris
5-René Descartes, Hôpital Cochin, Paris, France
Éditorial - Quels risques pour les
11 millions de Français qui voyagent à l'étranger
?
Editorial - What are the risks for the 11 million French people who
travel abroad? |
Robert Steffen, University of Zurich, Institute
of Social and Preventive Medicine (ISPM), Zurich, Switzerland |
Les touristes français à l’étranger
en 2006 : résultats issus du Suivi de la demande touristique
(direction du Tourisme)
French tourists abroad in 2006: results from the survey “Follow
up of Tourists preferences” |
Ludovic Armand (ludovic.armand@ecologie.gouv.fr)
Direction du Tourisme, Paris, France |
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Résumé
Le fort développement du tourisme des Français à l’étranger
représente un enjeu de santé publique. L’enquête « Suivi
de la demande touristique » réalisée par la Sofres
pour le compte du ministère du Tourisme permet,entre autres éléments,
d’estimer le nombre de ceux qui sortent des frontières
françaises pour leurs déplacements touristiques. Cette
enquête qui porte sur les personnes résidant en France
et âgées
de plus de 15 ans donne un portrait type (et assez stable sur les
dernières années) du touriste qui séjourne à l’étranger
: le plus souvent partant à deux pour un voyage qui plus de
six fois sur 10 s’effectuera en Europe, le touriste qui choisit
une destination étrangère voyage pour son agrément
et très peu pour des raisons professionnelles. Hors de l’Europe,
il partira vraisemblablement pour l’Afrique-du-Nord (Maroc ou
Tunisie), ou pour le continent nord-américain (États-Unis).
La durée de ses séjours est fonction de la distance
parcourue : six jours en Europe, mais en moyenne 15 jours dans l’une
des îles de l’Océan Indien.
Si les touristes français choisissent de plus en plus une destination étrangère,
celle-ci est sur les années récentes de plus en plus
européenne. Il reste qu’aujourd’hui, même
si les effectifs de touristes peuvent y être faibles voire très
faibles, c’est entre quelques 120 pays étrangers que
les Français se répartissent chaque année, se
rendant nécessairement dans des zones à risques où sont
présentes des maladies infectieuses, posant ainsi tout aussi
nécessairement la question de l’information et de la
prévention.
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Abstract
The increasing development of tourism abroad by French residents
is becoming a public health challenge. A survey called “Suivi
de la demande touristique (SDT)” (Follow-up of tourists preferences)
performed by The SOFRES (a French organization in charge of market
surveys and opinion polls) on behalf of the Ministry of Tourism,
contributed to estimating the number of those who take their vacations
outside France. The persons interviewed for this survey were residents
in France who were 15 years of age or above. A good representation
(relatively constant during the past years) of the typical French
tourist who travels abroad was given by the survey: most of the
time, he/she is accompanied by one person; in 6 cases out of 10,
he/she will choose a European destination. French tourists who
travel abroad do it generally for their own pleasure and very rarely
for business reasons. Except for Europe, they will choose North
Africa (Morocco or Tunisia) or the North American continent (USA).
The length of stay wil be determined according to the distance
traveled: on average, they will stay six days if they travel to
Europe, and 15 days to one of the islands of the Indian Ocean.
French tourists increasingly choose foreign destinations, nevertheless, these
destinations are also increasingly European. However, even in small numbers,
French tourists spread over 120 foreign countries each year, travelling necessarily
in risky territories where infectious diseases are common. This issue raises
the need for providing tourists with information and prevention guidance.
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Mots clés / Key words
Tourisme, voyages, risques / Tourism, travels, risks |
Perception des risques infectieux lors des
déplacements à l’étranger, attitudes et
pratiques des Français métropolitains, 2006
Infectious risks perception when traveling abroad, attitudes and
practices of the French population, 2006 |
Dominique Jeannel ( d.jeannel@invs.sante.fr)1,
Ludovic Lassel1, Frédérique Dorléans1, Arnaud
Gautier2, Marie Jauffret-Roustide1,3
1 / Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France 2 / Institut
national de la prévention et de l’éducation pour
la santé-Inpes, Saint-Denis, France 3 / Cesames (CNRS-Inserm-Paris
V), France |
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Résumé
Introduction – L’augmentation considérable
des voyages à l’étranger expose une part croissante
de la population française à des risques sanitaires,
infectieux ou autres, parfois très différents du
contexte français.
La
prévention de ces risques repose sur le voyageur et son information.
Méthodes – Une enquête par téléphone
sur la
perception des risques
infectieux, les attitudes et pratiques a été réalisée
auprès d’un échantillon
tiré au sort de la population française entre 18 et 79 ans.
Résultats – Parmi les 4 112 personnes interrogées,
48 % ont
voyagé au
moins une fois à l’étranger au cours des trois dernières
années. Plus de la
moitié (53 %) pensent que le risque de contracter une maladie infectieuse
pendant un voyage en pays tropical est grand et 75 % qu’il est justifié de
consulter son médecin avant un voyage. Le paludisme est le risque le plus
cité. Parmi les voyageurs, 57 % déclarent s’être renseigné sur
les mesures
de prévention avant un voyage, la proportion étant de 96 % pour
les pays
impaludés.
Conclusion – La population française a une perception
aigue des risques infectieux en voyage, et craint le paludisme et les pathologies
tropicales. La
principale source d’information sur les mesures préventives est
le médecin. |
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Abstract
Introduction – The large increase of travel
abroad exposes an increasing part of the French population to health
hazards, infectious or others, that may greatly differ from the
situation in France. Prevention of these hazards rest on the traveler
and his information.
Methods – A survey on risk perception, attitudes
and practices was conducted by telephone interviews on a randomized
sample of the French population
aged 18 to 79 years.
Results – Among the 4112 individuals interviewed, 48%
had traveled abroad at least once during the last three years. More than half
(53%) think that the risk of contracting an infectious disease is important while
visiting a tropical country and 75% think that consulting a physician before
traveling abroad is justified. Malaria is the most quoted hazard. Among travelers,
57% report having asked for information on preventive measures before traveling;
96% for travelers in countries with malaria.
Conclusion – The French population is acutely aware of
infectious hazards when travelling abroad and fears mainly malaria and tropical
diseases. The
main information source on preventive measures is the general practitioner.
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Mots clés / Key words
Infections, voyages, prévention, attitudes et pratiques /
Infectious diseases, travel, prevention, attitudes and practices |
Pathologie au retour de voyage observée
en médecine de ville, France, 2005-2006
Travel associated diseases observed in general practice in travelers
returning from abroad, France, 2005-2006 |
Anne Mosnier (coordnat@grog.org)1, Fabrice Legros2,
Didier Duhot3, Jean-Marie Cohen1, Pascale Arnould3, Catherine Goujon2, Éric
Caumes2
1 / Grog, Open Rome, Paris, France 2 / Grog, Société de
médecine des voyages, Paris, France 3 / Société française
de médecine générale, Issy-les-Moulineaux, France |
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Résumé
Malgré l’importance de la pathologie au retour de voyage, toutes
les études
existantes ont été faites en milieu spécialisé en
maladies infectieuses ou
en médecine des voyages. Nous présentons une enquête prospective
et
descriptive, réalisée auprès de médecins généralistes
(MG) volontaires et
bénévoles. L’étude s’est déroulée
sur 2 mois (septembre 2005, janvier 2006).
Parmi 123 MG qui ont participé, 43 ont inclus 97 patients. 86 patients étaient
déjà connus du MG. Les problèmes de santé au retour
de voyage représentaient
une faible part de leur activité (0,4 consultation/MG/mois). L'âge
moyen
des patients était de 30 ans (1-78 ans). Le sexe ratio H/F était
de 0,87. Les
principales destinations étaient le Maghreb (57 %) et l'Afrique noire
(17 %).
Les deux principaux motifs de voyage étaient le tourisme (46 %) et le
retour au pays des migrants pour y visiter famille et relations (43 %). Les 97
voyageurs
ont présenté 113 problèmes de santé, 15 voyageurs
consultant pour
plus d'un problème médical. Les principaux motifs de consultation étaient
les pathologies digestives (30 %), respiratoires (18 %), dermatologiques (11
%)
et la fièvre (8 %). Trois patients (3 %) ont présenté une
pathologie exclusivement tropicale d'importation (1 dengue, 2 paludismes). Un
avis spécialisé a été demandé pour huit patients
(8 %) et un a été hospitalisé. En conclusion, la pathologie
observée au retour de voyage en pratique de ville est en
grande majorité d’origine cosmopolite.
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Abstract
Despite the importance of travel associated diseases in travelers returning from
abroad, all the existing studies took place in units specialized in infectious
diseases or travel medicine. We have performed a prospective and descriptive
study in the community through voluntary general practionners (GP). Of
the 123 participating GPs, 43 included 97 patients during two months (September
2005, January 2006). 86% of the patients were known by the GPs. Health
problems in returning travelers represented a small part of
the GP’s work load (0.4 consultation/GP/month). The mean age of the patients
was 30 years (1-78) and the sex ratio M/F was 0.87. The main areas of destination
were North Africa (57%) and sub-Saharan Africa (17%). The 2 main purposes of
travel were tourism (46%) and visiting friends and family for migrants settled
in France (43%). The 97 patients presented with 113 health impairments (15 patients
had more than one problem). The main causes of consultation were diarrhoea and
other digestive (gastro intestinal, hepatitis) problems (30%), respiratory tract
infections (18%), skin diseases (11%) and fever (8%). Three patients (3%) presented
with an imported tropical disease (1 dengue, 2 malaria), 8 patients (8 %) were
referred and 1 was hospitalized. The most common diseases in our travelers returning
from abroad and consulting GPs are mostly of cosmopolitan origin.
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Mots clés / Key words
Pathologies, voyages, médecine générale / Diseases,
travel, general practice |
Étiologies des fièvres de l’adulte
au retour d’un voyage récent en zone tropicale, France,
1999-2001
Etiology of fevers in adults returning from a recent trip to tropical
areas, France, 1999-2001 |
Christine Sadorge (csadorge@pasteur.fr)1, Stéphane
Bechet1, Nathalie Jolly1, Dominique Jeannel1, Hervé Zeller1,
Jean-Dominique Poveda5, Séverine Murri1, Arièle Braye1,
Gorette Dos Santos2, Lise-Hélène Pourteau3, Maria-Inès
Calatroni4, Paul-Henri Consigny4, Pascal Ralaimazava3, Vincent Deubel1,
Pierre Buffet4, Bertrand Dupont4, Bernadette Murgue1, Bertrand Gachot1,
Olivier Bouchaud3, Eric Caumes2
1 / Institut Pasteur, Paris, France 2 / Hôpital Pitié-Salpétrière,
Paris, France 3 / Hôpital Bichat-Claude Bernard, Paris, France
4 / Hôpital Necker-Enfants Malades, Paris, France 5 / Pasteur-Cerba,
Pontoise, France |
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Résumé
Introduction – La fièvre est une
cause majeure de consultation des
voyageurs après un retour des tropiques.
Méthodes – Afin d’identifier les différentes
causes
de fièvre chez des
patients consultant dans un délai court (12 jours) suivant leur retour,
nous
avons réalisé une étude de cohorte dans quatre services
parisiens de maladies
infectieuses et tropicales.
Résultats – 394 patients ont été analysés.
Les pathologies transmises par
les vecteurs représentent la catégorie la plus importante et constituent
45 %
des étiologies retrouvées dont 81 % sont attribuables au paludisme
et 14 % aux arboviroses (essentiellement la dengue). Le paludisme est principalement
acquis en Afrique (96 %) tandis que les infections par les arbovirus le sont
principalement en Asie ou Océanie (60 %). Les pathologies transmises par
l’eau et l’alimentation représentent la deuxième
catégorie retrouvée
(17,3 %).
Conclusions – Les principales causes de fièvre
chez les voyageurs
consultant précocement en milieu spécialisé au retour de
voyages sont le
paludisme, la diarrhée et les infections respiratoires tandis que 21,3
% des
causes restent indéterminées malgré une approche exhaustive
du diagnostic
d’arbovirose.
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Abstract
Introduction – Fever is one of the leading
causes of consultation among
travelers returning from the tropics.
Methods – In order to identify the different causes of fever among
patients consulting within a short period (12 days) after their return, we performed
a
cohort study in four Parisian tropical and infectious disease departments.
Results – 394 patients were analyzed. Vectorborne diseases were
the leading cause (45%) of fever, including malaria (81%) and arbovirus infections
(14%), mainly dengue fever. Malaria was mostly acquired in Africa whereas arbovirus
infections were mostly acquired in Asia or Oceania (60%). Food and waterborne
diseases were the second cause of consultation (17.3%).
Conclusions – The leading causes of fever in patients consulting
early in specialized settings shortly after returning from the tropics were malaria,
diarrhea and upper respiratory tract infections whereas 21.3% of the etiologies
remained undetermined despite an exhaustive approach to diagnose
arbovirus infections.
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Mots clés / Key words
Fièvre, voyage, tropique / Fever, travel, tropical |
Connaissance, attitude et pratiques des voyageurs
français face au paludisme, 2004-2005
Knowledge, behaviour and practices of French tourists face to malaria, 2004-2005 |
Sabine Genty (sabine.genty.j@wanadoo.fr)1,2, Fabrice
Legros3,2, Olivier Bouchaud4,1
1 / Centre hospitalier universitaire, Avicenne, Bobigny, France 2
/ Commission recherche-société de médecine des
voyages-Paris, France 3 / Centre national de référence
du paludisme, Paris 6, IRD-Paris, France 4 / Université Paris 13, France |
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Résumé
Le profil du voyageur en zone impaludée et son comportement face au risque
de paludisme est mal connu. Nous avons étudié, grâce à une
enquête faite par un institut de sondage et un laboratoire pharmaceutique
auprès
d’un panel de 401 personnes ayant voyagé en zone d’endémie
palustre, les
paramètres suivants : recherche d’informations et sources d’information
avant le départ, moyens de prévention utilisés, observance
ou non de la
prophylaxie pendant le séjour, choix de la prophylaxie en fonction du
voyage. L’information est recherchée par les voyageurs mais elle
est incomplète
et inadaptée. Elle n’est pas toujours donnée par les sources
les plus
compétentes mais souvent par les agences de voyages, l’entourage
et les
médias. Le rôle du médecin n’est pas suffisant car
bien qu’indispensable à la prescription, il n’est pas systématiquement
consulté.
Il faut réfléchir à la manière d’améliorer
l’information du voyageur par
l’intermédiaire des interlocuteurs les plus incontournables lors
de l’élaboration
d’un
voyage.
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Abstract
The profile of travelers to malaria endemic areas and their
risk awareness are insufficiently known. Following a survey,
carried out by a company
specialised in opinion polls and a pharmaceutical laboratory, we studied a
panel of 401 travelers who had recently traveled to malaria endemic areas.
The following parameters were documented: search for information and sources
of information before traveling, prevention means used, observance of chemoprophylaxis
regarding the country visited and its compliance during the trip.
The study revealed that travelers searched for information although it was
incomplete and inadequate, and mostly given by travel agents, family members,
medias instead of the most competent authorities. The practictioner’s role
was not important enough because he was not consulted systematically, even if
his prescription is essential. Information intended to travelers needs to be
improved through the involvement of the concerned parties who are in the frontline
while preparing a trip.
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Mots clés / Key words
Paludisme, prophylaxie, information, voyageurs / Malaria, prophylaxis,
information, travelers |
Survenue en Corse d’un cas de paludisme
autochtone à Plasmodium vivax, France, août 2006
A case of autochthonous Plasmodium vivax malaria, Corsica, France, August 2006 |
Alexis Armengaud (dr13-cire-sud@sante.gouv.fr)1,
FabriceLegros2,3, Éric D’Ortenzio2, Isabelle Quatresous4,
Hélène Barré5, Sandrine Houze2,
Patrick Valayer6, Yves Fanton6, Francis Schaffner7
1 / Cellule interrégionale d’épidémiologie
Sud, Institut de veille sanitaire, Marseille, France 2 / Centre national
de référence du paludisme, Paris, France 3
/ Institut de Recherche pour le Développement, Montpellier & Paris,
France 4 / Institut de Veille Sanitaire, Saint Maurice, France 5
/ Direction de la solidarité et de la santé de Corse
et de la Corse du Sud, France 6 / Centre hospitalier d’Ajaccio, Corse du Sud, France 7 /
Entente interdépartementale pour la démoustication
du littoral méditerranéen, Montpellier, France |
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Résumé
Un cas de paludisme autochtone à Plasmodium
vivax a été détecté en
Corse
en été 2006. Il s'agit du premier cas de paludisme autochtone en
Corse
depuis 1972. La Corse est une ancienne région d’endémie palustre,
caractérisée
depuis plusieurs années par une situation d’anophélisme sans
paludisme,
du fait de la présence d’Anopheles labranchiae et An. sacharovi,
capables de transmettre le paludisme à Plasmodium vivax. La séquence
d’apparition des signes de paludisme d’un cas importé le 9
juillet et d’un cas
autochtone le 5 août, tous deux à Porto, évoque une transmission
par un
anophèle local. Cette suspicion est renforcée par les résultats
des investigations
entomologiques. Cependant, aucun autre cas de paludisme à Plasmodium
vivaxet aucun autre cas autochtone n’ont été détectés
en
Corse pendant cette période de juin à septembre 2006. Il semble
donc qu’aucune
chaîne de transmission pérenne du paludisme ne se soit installée
dans l’île. Les actions de démoustication et de lutte anti-vectorielle
ont été renforcées ainsi que les mesures de prévention
individuelle contre
les
maladies d’importation lors des voyages tropicaux. La détection
de cette
transmission autochtone exceptionnelle d’un seul cas de paludisme en Corse
ne justifie aucunement de proposer une protection contre le paludisme aux habitants
et aux touristes y séjournant.
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Abstract
A case of Plasmodium vivax malaria case was diagnosed in
Corsica in the summer 2006. This is the first case of autochthonous
transmission of malaria
to be reported in Corsica since 1972. Corsica is a well-known former
malaria endemic region characterised, for several years now, by an anophelism
situation without malaria disease, due to the presence of A. labranchiae
and A. saccharovi able to transmit Plasmodium vivax. The occurring
sequence of malaria signs in an imported case on 9 July and in an autochthonous
case on 5 August, both in Porto, implies a transmission by local
anopheles. This suspicion is reinforced by the entomological investigations
results. However, from June to September, 2006, no other Plasmodium vivax
malaria case and no other autochthonous case were detected in Corsica.
Therefore, it seems that no permanent malaria transmission occurs in this
island. Mosquitoes’ eradication actions and anti-vectorial measures have
been reinforced as well as individual prevention measures against imported diseases
while traveling in tropical countries. Obviously, detection of one exceptional
autochthonous transmission of only one malaria case in Corsica does not justify
advising malaria protection to tourists and inhabitants.
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Mots clés / Key words
Paludisme autochtone, Plasmodium vivax, Corse, France / Autochthonous,
Plasmodium vivax, malaria, Corsica, France |
La dengue et le chikungunya : un risque à prendre
en compte pour le voyageur, France, 2006
Dengue and Chikungunya: a real risk for travelers France, 2006 |
Isabelle Quatresous ( i.quatresous@invs.sante.fr)1,
Arnaud Tarantola1, Ludovic Lassel1, Esvguenia Krastinova1, Hugues
Cordel1, Elisabeth Couturier1, Monique Debruyne2, Monique Boude-Chevalier3, Marc Grandadam4, Isabelle
Schuffenecker5
1 / Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France 2 / Laboratoire
Pasteur Cerba, Saint-Ouen-l’Aumone, France 3 / Laboratoire
Marcel Mérieux, Lyon, France 4 / Institut de médecine tropicale, Le Pharo, Marseille, France
5 / Centre national de référence des arbovirus, Lyon,
France
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Résumé
La dengue et le chikungunya sont deux arbovirus qui ont circulé de façon
importante en 2006 dans les régions des départements français
d’Outre
mer, la zone Caraïbe pour le premier et l’Océan Indien pour
le second. Les
résultats d’une estimation quantitative du nombre de cas en métropole à partir
de données transmises par les laboratoires sont présentés
ici.
En 2006, 783 cas importés de chikungunya et 228 cas de dengue ont ainsi été identifiés.
La distribution temporelle des cas de chikungunya
est
corrélée à l’épidémie réunionnaise.
Des cas importés ont été mis en évidence sur tout
le territoire métropolitain, avec une nette prédominance en Ile-de-France
et en Provence-Alpes-Côtes-d’Azur.
Ces résultats montrent que le nombre élevé de cas de dengue
et de chikungunya
en 2006 identifiés en France métropolitaine est corrélé à la
circulation
du virus dans les zones où se rendent les voyageurs et, en particulier,
dans les départements d’Outre-mer. Dans la mesure où le vecteur
Aedes albopictus est implanté dans le Sud de la France, le risque d’introduction
et
de transmission autochtone de ces arbovirus est réel. Pour les voyageurs
se rendant dans les zones de circulation de ces virus, en l’absence de
vaccin
et de traitement, il convient d’insister sur les mesures de prévention
individuelle.
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Abstract
Dengue and chikungunya are two arboviruses and have circulated intensively in
2006 in the Caribbean region and in the Indian Ocean. The estimation of the
imported number of cases in metropolitan France, based on the laboratory
data is presented here. In 2006, 783 imported chikungunya and 228 dengue
cases have been identified in metropolitan France. The time distribution
of the Chikungunya cases matches the kinetic of the outbreak in Reunion Island.
Imported cases have been identified aeverywhere in France, but most of them
occurred in patients living in Paris region and in Southern France. These
results show that the important number of imported arboviral cases in 2006
in metropolitan France is correlated to the intensity of the virus circulation
in countries of travel, especially in overseas territories. Since the vector
Aedes albopictus has been identified in southern France, the risk of introduction
and autochthonous transmission is real. For travelers to countries where
these viruses circulate, since neither vaccine nor treatment is available,
individual protection measures must be encouraged.
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Mots clés / Key words
Chikungunya, dengue, arboviroses, cas importés, sérologie
/ Chikungunya, dengue, arboviruses, imported cases, serology |
Fièvre jaune, épidémiologie
et prévention vaccinale du voyageur
Yellow fever: epidemiology and vaccination for travelers |
Fabrice Legros (fabrice.legros@bhdc.jussieu.fr)1,
Jean-Philippe Leroy1, Nathalie Massy2, Jean-François Saluzzo3,
Ludovic de Gentile1, Dirk Teuwen3
1 / Société de médecine des voyages, Paris,
France 2 / Centre régional de pharmacovigilance, Rouen, France
3 / Sanofi-Pasteur, Lyon, France |
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Résumé
Une mise au point sur l’épidémiologie de la
Fièvre Jaune et les effets indésirables graves pouvant
survenir après vaccination est présentée.
La Fièvre Jaune est actuellement une maladie en expansion évoluant
par flambées é pidémiques en Afrique et en
Amérique latine, avec une tendance à l’urbanisation.
Les principaux paramètres épidémiologiques
de la maladie sont rappelés. En l’absence de thérapeutique
spécifique, la vaccination, parfaitement tolérée
dans l’immense majorité des cas, reste la seule protection
efficace. Cette vaccination, régie par le Règlement
Sanitaire International, est valable pour une durée de 10
ans.
Une synthèse des caractéristiques des effets neurotropes et viscérotropes à l’origine
de manifestations rares mais parfois mortelles est présentée.
Il n’a pas été démontré de lien entre ces
effets et la souche 17D. Les facteurs de risque identifiés à ce
jour sont l’âge et les dysfonctionnements du thymus. Au total l’analyse
bénéfice risque reste très favorable à la vaccination
mais la décision de vaccination, notamment pour les sujets de plus de
60 ans, devrait être argumentée en fonction des caractéristiques
du séjour projeté et des contraintes réglementaires. Les
recherches doivent être poursuivies pour appréhender les mécanismes
immunitaires liés à l’hôte qui sont impliqués.
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Abstract
The epidemiology of the yellow fever and serious adverse events following yellow
fever vaccination are reviewed. Yellow fever is currently a disease in full
expansion, with epidemic outbreaks in Africa and in Latin America and with
a tendency to urbanization. The most important epidemiological features of
the disease are summarized. In the absence of a specific therapy, yellow
fever vaccination remains the only effective protection against the disease
and is perfectly tolerated in the majority of people. The vaccination, governed
by the International Health Regulations, is valid for a period of 10 years.
Characteristics of neurotropic and viscerotropic diseases, although rare
with a sometimes fatal outcome, are summarized. No cause and effect between
the adverse events and the 17D vaccine strain has been established. Risk
factors are the age and the history of thymus disease. Overall, the benefit
risk ratio remains in favor of vaccination, however, the decision to vaccinate,
namely for subjects over 60 years of age, should always be evaluated depending
on the planned journey and the regulatory requirement. Further research investigations
are required to improve the knowledge of the host immune response considered
to be at the origin of these adverse events.
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Mots clés / Key words
Fièvre jaune, épidémiologie, vaccin amaril,
effets indésirables graves post vaccinaux, bénéfice
risque, voyageur / Yellow fever, epidemiology, yellow fever
vaccine, serious adverse effects, risk-benefit, traveler |
Immunogénicité et tolérance
du vaccin amaril chez le voyageur vivant avec le VIH, France, 2005
Immunogenicity and safety of yellow fever vaccine in HIV-living travelers, France, 2005 |
Thierry Pistone (thierry.pistone@chu-bordeaux.fr)1,2,
Claire-Hélène Verdière2, Marie-Catherine Receveur1,2,
Khaled Ezzedine2, Marie-Edith Lafon1,
Denis Malvy1,2
1 / Centre hospitalier universitaire de Bordeaux, France 2 / Université Victor
Segalen Bordeaux 2, France |
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Résumé
Introduction – Le vaccin amaril (VA, fièvre jaune) est
un vaccin
vivant
atténué théoriquement contre-indiqué chez les patients
immunodéprimés en raison du risque possible de maladie vaccinale
viscérotope ou neurotrope
graves.
Méthodes – Étude rétrospective des voyageurs vivant
avec la VIH (voyageurs
VIH) ayant reçu le VA en 2002 ou 2003 au CHU de Bordeaux.
L’immunogénicité a été définie par la
négativité des anticorps anti-amarils
séroneutralisants (Ac–, <=5 UI/l) avant le VA suivie par des
Ac positifs
(Ac+, >=10 UI/l) après le VA.
Résultats – Au total, 23 voyageurs VIH ont été étudiés.
Tous avaient une
numération CD4 > 200 /mm 3 excepté un qui avait 159 CD4. Nous
avons noté 12 voyageurs VIH déclarant un antécédent
de VA et 9 d’entre
eux (75 %) é taient immunisés (Ac+) avant le VA de l’étude.
Nous avons
observé 11 voyageurs VIH sans antécédent de VA (Ac–)
et tous ont été immunisés
par le VA (Ac+). L’immunogénicité du VA a été évalué à 93
% (13/14) chez
les voyageurs VIH qui avait des Ac– avant le VA. Le délai d’acquisition
de
l’immunité semble plus long qu’en population générale.
Aucun effet indésirable
grave n’a été rapporté.
Conclusion – Nous considérons
que l’immunogénicité du
VA est satisfaisante
mais incomplète chez le voyageur VIH. Nous suggérons une grande étude
prospective pour confirmer nos résultats.
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Abstract
Introduction – Yellow fever vaccination (YFV), an attenuated
lunig vaccine, is theoretically contra-indicated in immunosuppressed
patients due to the risk
of post-vaccinal viscerotropic or neurotropic disease.
Methods – Retrospective study of HIV-living travelers (HIV t.) to endemic
areas vaccinated with YFV in 2002 or 2003 in Bordeaux. Immunogenicity of YFV
efficient antibody response was defined by a negative YF serology (-YFS,
Ab <=5 UI/l) before the YFV followed by a positive (+) YFS (Ab >=10 UI/l)
after the YFV.
Results – We included 23 HIV t.. All patients had a CD4 cell counts (CD4)
above 200 /mm3, except one individual who had 159 CD4. We noticed that 12 HIV
t. (52%) declared a previous YFV and nine of them (75%) were immunized against
YF (+ YFS) before the YFV proposed. We observed 11 HIV t. (48%) with no history
of YFV (– YFS) and all of them were immunized after YFV (+ YFS). The immunogenicity
of YFV was recorded at 93% (13/14) of
HIV t. who had a (– YFS) before YFV. The delay for acquiring an efficient
antibody response seems to be longer than in healthy travelers. No serious adverse
event was recorded.
Conclusion – We consider that the immunogenicity of YFV in HIV t. is good
but incomplete. We suggest a large prospective study to confirm our findings.
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Mots clés / Key words
Immunogénicité, tolérance, efficacité,
vaccin amaril, fièvre jaune, VIH, voyageur / Immunogenicity,
tolerance, safety, vaccine, yellow fever, HIV, traveler |
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