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14 septembre 2010 / Hors-série |
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Zoonoses : pour une approche intégrée de la santé à l’interface Homme-Animal
Zoonoses: for an integrated health approach at human-animal interface
Sommaire
Éditorial
/ Editorial
De l’agent zoonotique aux zoonoses. Diversité et unicité d’un concept en pleine évolution
/ From the zoonotic agent to zoonoses. Diversity and unicity of a concept with brand new trends [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Borréliose de Lyme : situation générale et conséquences de l’introduction en Île-de-France d’un nouvel hôte,
le tamia de Sibérie
/ Lyme borreliosis: general situation and consequences of the introduction of a new host in Ile-de-France, the Siberian chipmunk [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Les leishmanioses en France métropolitaine
/ Leishmaniases in metropolitan France[ Lire le résumé / Read
the abstract ]
La psittacose : évolution actuelle, surveillance et investigations en France
/
Psittacosis: current trends, monitoring and investigations in France[ Lire le résumé / Read
the abstract ]
La fièvre charbonneuse en France. Épisodes de l’été 2009 et foyers enregistrés sur la dernière décennie (1999-2009)
/ Animal anthrax in France. A ten year report (1999-2009) with special emphasis on the 2009 summer outbreaks[ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Encadré – Le charbon chez l’Homme : bilan des cas et des personnes exposées prises en charge à l’occasion des
foyers animaux récents en France
/ Box – Anthrax in man: review of cases and persons exposed and treated during recent animal outbreaks in France
L’hépatite E : synthèse de l'épidémiologie humaine
/ Hepatitis E: synthesis in human epidemiology [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Hépatite E : nouvelles connaissances du côté animal
/ Hepatitis E: new insight on animal reservoirs[ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Echinococcus multilocularis chez le renard et les carnivores domestiques : vers une nouvelle donne épidémiologique ?
/ Alveolar echinococcosis in foxes and domestic animals: towards new epidemiologic trends? [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Encadré – L’échinococcose alvéolaire humaine en France en 2010 / Box – Human alveolar echinococcosis in France, update 2010]
La tuberculose bovine dans la faune sauvage en France / Bovine tuberculosis in wildlife in France [ Lire le résumé / Read the abstract ]
Encadré – La tuberculose humaine à Mycobacterium bovis en France / Box – Human tuberculosis due to Mycobacterium bovis in France
De l’agent zoonotique aux zoonoses.
Diversité et unicité d’un concept en pleine évolution
From the zoonotic agent to zoonoses. Diversity and
unicity of a concept with brand new trends |
Marc Savey1 (marc.savey@anses.fr), Paul Martin1, Jean-Claude Desenclos2
1/ Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, Maisons-Alfort, France
2/ Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France |
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Résumé
L’importance des zoonoses en santé publique est établie, et leur compréhension
bénéficie des progrès considérables accomplis en matière de caractérisation
biologique des agents responsables et de connaissance des modalités
de leur circulation. Les définitions des zoonoses sont aujourd’hui de
plus en plus focalisées sur les caractéristiques moléculaires et épidémiologiques
des agents responsables et valorisent la compréhension de leur
cycle de transmission.
Depuis le milieu du 20ème siècle, par un effort considérable en France, des
progrès très significatifs ont permis la quasiéradication
du réservoir
animal autochtone (rage, brucelloses, ESB) ou une nette diminution de la
prévalence humaine (listériose). De nouvelles méthodes d’investigation
(épidémiologie d’intervention, épidémiologie moléculaire) ont été développées,
reposant sur une collaboration étroite entre Centre nationaux de référence
(CNR), Laboratoires nationaux de référence (LNR), structures d’épidémiosurveillance
et d’épidémiologie d’intervention, et services de contrôle
de l’État.
Les possibilités de réémergence de zoonoses classiques (tuberculose, charbon,
rage) sont réelles, mais ce sont les émergences le plus souvent liées à
l’évolution de l’interaction entre l’Homme et son environnement qui sont
les plus préoccupantes pour l’avenir. Le développement de l’antibiorésistance
chez des agents zoonotiques mérite aussi une attention particulière.
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Abstract
The impact of zoonoses on public health is documented, and the knowledge
of such diseases benefits from significant improvements in biological characterization
of causal agents, and in the knowledge of their paths of
dissemination. The definitions of zoonoses are currently more and more
focused on molecular and epidemiological characteristics of causal agents
and highlight the understanding of their transmission cycle.
Since midst of the 20th century, due to considerable efforts in France,
significant progress enabled to nearly eradicate the autochthonous animal
reservoir (rabies, brucellosis, BSE) or clearly lower human prevalence (listeriosis).
New investigation methods (intervention epidemiology, molecular
epidemiology) were set up, based on a tight collaboration between National
Reference Centres (NRC), National Reference Laboratories (NRL), epidemiological
surveillance and intervention epidemiology organisations, and State
control departments.
The reemerging of well-known zoonoses (such as tuberculosis, anthrax, and
rabies), is likely to occur, but zoonoses that emerge more often linked to the
evolution in interaction between humans and their environment are of
greater concern in the future. Increasing antimicrobial resistance in zoonotic
agents should be particularly addressed.
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Mots clés / Key words
Zoonoses, épidémiologie moléculaire, épidémiologie d’intervention, réservoir animal, santé publique / Zoonoses, molecular epidemiology, intervention
epidemiology, animal reservoir, public health |
Borréliose de Lyme : situation générale et conséquences de l’introduction
en Île-de-France d’un nouvel hôte, le tamia de Sibérie
Lyme borreliosis: general situation and consequences
of the introduction of a new host in Ile-de-France, the
Siberian chipmunk |
Jean-Louis Chapuis ( chapuis@mnhn.fr) 1, Elisabeth Ferquel 2, Olivier Patey 3,Gwenaël Vourc’h 4, Muriel Cornet 2
1/ Muséum national d’histoire naturelle, Paris, France
2/ Centre national de référence des Borrelia, Institut Pasteur, Paris, France
3/ Centre hospitalier intercommunal de Villeneuve-Saint–Georges, France
4/ Institut national de la recherche agronomique, Saint-Genès-Champanelle, France
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Résumé
L’épidémiologie de la borréliose de Lyme demeure encore peu connue en
France, les données étant très parcellaires. Les études d’incidence ont montré
une grande disparité entre les régions, avec des niveaux de risque élevés
en Alsace, Lorraine, Limousin, Auvergne et Rhône-Alpes.
Les études
vectorielles associées montrent des corrélations entre incidences et densités
en nymphes infectées, mais les exceptions sont fréquentes. Dans des
forêts d’Île-de-France
et de Picardie, l’introduction du tamia de Sibérie
pourrait intervenir dans la dynamique de la borréliose de Lyme. Cet écureuil
semble en effet être réservoir de cette maladie, il porte de fortes charges en Ixodes ricinus et, de plus, il montre une tolérance accrue vis à vis
des
espèces de Borrelia, comparativement aux autres réservoirs. Les recherches
en cours visent à préciser le rôle de cet écureuil exotique dans l’incidence
de cette maladie en périphérie de la Forêt de Sénart (Essonne) où la population
de tamias est estimée entre 10 000 et 20 000 individus.
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Abstract
The epidemiology of Lyme disease is still poorly known in France, and available
data are patchy. Incidence studies have shown a great disparity between
regions, the highest risk being located in Alsace, Lorraine, Limousin,
Auvergne, and Rhône-Alpes. However, a positive correlation is generally
found between densities of infected nymphs and human incidence, but some
exceptions remain. In several forests of the Ile-de-France and Picardie
regions, the introduction of the Siberian chipmunk could intervene in the
Lyme borreliosis dynamic. This ground squirrel seems to be a reservoir for the
disease; it carries heavy loads of Ixodes ricinus, and harbours a greater diversity
of Borrelia species than the other native reservoirs. Ongoing research
aims at clarifying the role of this exotic squirrel in the incidence of this disease
around the Forêt de Sénart, where the population of chipmunks is estimated
to range between 10,000 and 20,000 individuals.
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Mots clés / Key words
Borréliose de Lyme, France, zoonose, vecteur, incidence, densité de tiques infectées, introduction, Tamias sibiricus, réservoir / Lyme borreliosis, France,
zoonosis, vector, incidence, density of infected ticks, introduction, Tamias sibiricus, reservoir host |
Les leishmanioses en France métropolitaine
Leishmaniases in metropolitan France |
Jean-Pierre Dedet (parasito@univ-montp1.fr)
Université Montpellier 1 et CHRU, Montpellier, France |
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Résumé
Les leishmanioses sont des maladies parasitaires présentes dans le sud de
la France métropolitaine, où elles sont dues à Leishmania infantum, espèce également responsable de la leishmaniose canine. La prévalence de cette
zoonose, obtenue par des enquêtes de dépistage séroépidémiologique,
varie entre 3 et 28 % selon les régions et les méthodes utilisées. Une tendance à l’accroissement du nombre de cas et à l’extension territoriale a été
détectée ces dernières années. Divers processus cartographiques ont été
récemment développés, y compris une cartographie des zones à risque. La
surveillance des leishmanioses humaines est basée sur les déclarations de
cas effectuées au Centre national de référence des Leishmania. Elle porte à
la fois sur les cas autochtones (241 cas déclarés entre 1999 et 2009) et sur
les cas importés (721 cas déclarés durant le même période). L’incidence
annuelle des leishmanioses autochtones est faible, avec une moyenne de
22 cas par an, se rapportant essentiellement à des cas de leishmaniose
viscérale (85 %). Les cas importés sont plus nombreux (incidence annuelle
moyenne de 65,5 cas). Ils concernent essentiellement des cas de leishmaniose
cutanée (LC) (91 %), et se rapportent de façon prédominante à la LC à
L. major en provenance du Maghreb et d’Afrique subsaharienne et à la LC à L. guyanensis en provenance de Guyane.
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Abstract
Leishmaniases are parasitic diseases occurring in the Southern part of metropolitan
France, where they are caused by Leishmania infantum, a species
also responsible for canine leishmaniasis. The prevalence of the zoonosis
obtained by sero-epidemiological surveys varies between 3 and 28% according
to the regions studied and the serological methods used. Increasing trends
in the case numbers and in geographical extension have recently been
detected. A geographical mapping of canine leishmaniasis is presented,
including areas at risk. The surveillance of human leishmaniases is based on
passive case reporting to the National Reference Centre for Leishmania
(NRCL). It concerns both autochthonous cases (241 cases reported between
1999 and 2009) and imported cases (721 reported during the same period).
The annual incidence of autochthonous leishmaniasis is low, with a mean
annual rate of 22 cases, mainly concerning visceral leishmaniasis cases
(85%). Imported cases are more numerous (mean annual incidence of
65.5 cases) and concern predominantly cutaneous leishmaniasis (CL) cases
(91%), including mainly L. major CL imported from Maghreb and Subsaharan
Africa, and L. guyanensis CL from French Guiana.
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Mots clés / Key words
Leishmanioses, Leishmania infantum, France, surveillance, leishmaniose canine / Leishmaniases, Leishmania infantum, France, surveillance, canine
leishmaniasis |
La psittacose : évolution actuelle, surveillance et investigations en France
Psittacosis: current trends, monitoring and investigations
in France |
Emmanuel Belchior1 (emmanuel.belchior@ars.sante.fr), Karine Laroucau2, Bertille de Barbeyrac3
1/ Cellule de l’InVS en région Pays-de-la-Loire, Nantes, France
2/ Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, Laboratoire de santé animale de Maisons-Alfort,
Laboratoire national de référence de la chlamydiose aviaire, Maisons-Alfort, France
3/ Centre national de référence des Chlamydiae, Bordeaux, France |
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Résumé
La psittacose-ornithose-chlamydiose
est une zoonose bactérienne à
Chlamydophila psittaci. Le réservoir animal est constitué de tous les
oiseaux dont le portage est le plus souvent asymptomatique. Chez l’Homme
qui se contamine aux contacts des oiseaux, la maladie se traduit par un
syndrome pseudogrippal
accompagné de pneumopathies. Peu de données
sur cette maladie sont disponibles en France. Une étude descriptive a été
menée en 2008-2009
par l’Institut de veille sanitaire, l’Agence française de
sécurité sanitaire des aliments et le Centre national de référence afin
d’estimer l’incidence des cas hospitalisés, détecter les cas groupés et
d’évaluer la pertinence d’une mise en place d’une surveillance de cette
maladie. Les investigations de cas groupés ont permis de mettre en oeuvre
des recommandations de prévention collective et individuelle. Les résultats
des investigations vétérinaires ont permis d’émettre des hypothèses sur la
transmission de la bactérie de l’animal à l’Homme. L’étude a surtout montré
l’importance de la surveillance conjointe des cas animaux et humains. La
détection des cas humains permet dans la majorité des situations de
détecter l’infection animale. Une étroite collaboration entre les acteurs de
la santé humaine et animale est ainsi nécessaire afin de renforcer la lutte
contre cette zoonose et mettre en place des actions de gestion et de prévention
notamment auprès des personnes les plus exposées.
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Abstract
Psittacosis-ornithosis-chlamydiosis is a bacterial zoonosis caused by
Chlamydophila psittaci. The animal reservoir is formed by all birds, which
are often asymptomatic. In humans infected by contacts with birds, the disease
results in flu-like symptoms accompanied by pneumopathy. Few data on
this disease are available in France. A descriptive study was conducted in
2008-2009 by the French Institute for Public Health Surveillance (InVS), the
French Food Safety Agency (Afssa), and the National Reference Laboratory to
estimate hospitalized cases incidence, detect clusters, and assess the adequacy
of implementing surveillance of this disease. Clustered cases investigations
contributed to implement recommendations on individual and collective
prevention. Veterinarians’ investigations results led to hypotheses on the
spread of the bacteria from animals to humans. The study mainly demonstrated
the importance of joint monitoring of human and animal cases.
Human cases detection often leads to detect animal infection. Close collaboration
between those involved in human and animal public health is therefore
necessary to strengthen the fight against this zoonosis, and implement
actions and recommendations for prevention, especially among persons most
at risk.
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Mots clés / Key words
Psittacose, Chlamydophila psittaci, épidémiologie, surveillance, prévention / Psittacosis, Chlamydophila psittaci, epidemiology, surveillance, prevention |
La fièvre charbonneuse en France. Épisodes de l’été 2009
et foyers enregistrés sur la dernière décennie (1999-2009)
Animal anthrax in France. A ten year report (1999-
2009) with special emphasis on the 2009 summer
outbreaks |
Nora Madani (nora.madani@anses.fr), Christiane Mendy, François Moutou, Bruno Garin-Bastuji
Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), Laboratoire de santé animale de Maisons-Alfort, France |
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Résumé
Entre 1999 et 2009, 74 foyers de fièvre charbonneuse, bovins principalement,
confirmés par isolement de Bacillus anthracis, ont été enregistrés en
France dans 14 départements (moyenne annuelle : 7 foyers). Tous sont survenus
dans des départements où des foyers de fièvre charbonneuse avaient été enregistrés auparavant. Si le nombre de foyers annuels est resté limité
et stable de 1999 à 2007 (0-6
foyers), l’année 2008 a connu 19 foyers (dont
un épisode de 17 foyers dans le Doubs) et 2009, 22 foyers (dont un épisode
de 17 foyers en Savoie). Cette dernière année a été aussi marquée par la
survenue de cas chez la chèvre et le cheval, espèces très rarement touchées
dans le passé. Le nombre relativement important de foyers dans le Doubs en
2008 et en Savoie en 2009 n’est à ce jour pas totalement expliqué, sans
doute à mettre en relation avec l’historique de fièvre charbonneuse dans les
zones touchées mais aussi avec les conditions météorologiques sur la
période concernée.
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Abstract
Between 1999 and 2009, 74 outbreaks of animal anthrax, primarily in cattle,
were confirmed by isolation of Bacillus anthracis in 14 French districts
(annual mean: 7 outbreaks). All cases occurred in areas where outbreaks had
been reported previously. While the annual number of outbreaks remained
low and stable from 1999 to 2007 (0-6 outbreaks/year), 19 outbreaks were
recorded in 2008 (of which 17 clustered outbreaks in Doubs) and 22 in 2009
(of which 17 clustered outbreaks in Savoie). All cases occurred in cattle,
except for one horse case in 2001, while goat and horse cases occurred in
2009. The relatively high number of outbreaks observed in Savoie and in
Doubs is not fully explained, but certainly related in part to the local anthrax
history and to weather conditions during summer.
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Mots clés / Key words
Charbon bactéridien, fièvre charbonneuse, France, Savoie / Animal anthrax, France, Savoie |
L’hépatite E : synthèse de l’épidémiologie humaine
Hepatitis E: synthesis in human epidemiology |
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Résumé
L’hépatite E, endémique dans les pays avec un niveau insuffisant d’hygiène
collective, est responsable de cas autochtones dans les pays industrialisés.
Les sources de contamination et les modes de transmission des cas autochtones
restent le plus souvent inexpliqués. En France, une surveillance renforcée
de l’hépatite E a été mise en place pour documenter les expositions à risque afin d’élaborer des mesures de prévention.
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Abstract
Although HEV infection is endemic in countries with poor sanitation, autochthonous
cases are also reported in industrialised countries. Sources and
routes of transmission of autochthonous hepatitis E cases remain in most
cases uncertain. In France, an enhanced surveillance system for hepatitis E
was set up to document exposures at risk as a basis for implementing preventive
measures.
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Mots clés / Key words
Hépatite E, épidémiologie humaine / Hepatitis E, human epidemiology |
Hépatite E : nouvelles connaissances du côté animal
Hepatitis E: new insight on animal reservoirs |
Nicole Pavio (npavio@vet-alfort.fr), Aurélie Lunazzi, Elodie Barnaud, Jérôme Bouquet, Sophie Rogée
Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), Laboratoire de santé animale de Maisons-Alfort; UMR 1161 Virologie, INRA-ENVA-Anses,
Maisons-Alfort, France |
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Résumé
La particularité du virus de l’hépatite E (VHE) est qu’il peut infecter aussi
bien l’Homme que l’animal. Des éléments nouveaux, comme la grande
proximité génétique des souches présentes chez l’Homme et l’animal, ainsi
que des cas confirmés d’infection après consommation de denrées contaminées, établissent qu’il existe bien un risque de transmissions zoonotiques.
Ces transmissions peuvent survenir par ingestion de viande infectée ou par
contact avec le réservoir animal. La présence du VHE a été démontrée dans
les denrées alimentaires issues du porc, comme le foie. De même, la faune
sauvage, tels que les sangliers et les cerfs, représente un réservoir important
du VHE. Face à une prévalence élevée du VHE dans les élevages de porc
et dans la faune sauvage, une surveillance de ces réservoirs, ainsi que le
développement de nouvelles techniques en procédés alimentaires doivent être envisagés.
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Abstract
Unlike other hepatitis viruses, Hepatitis E virus (HEV) can infect both human
and animals. Recent evidence, such as the genetic proximity between human
and animal strains and cases of infection after consumption of contaminated
food, establish the risk of zoonotic transmission. This transmission may
occur by ingestion of infected meat or possibly by direct contact with the
animal reservoir. Various studies have demonstrated the presence of HEV in
food product derived from swine (liver). Similarly wildlife, such as wild
boars and deer, is an important reservoir of HEV. Facing the high prevalence
of HEV in pig farms and wildlife, a close surveillance of these reservoirs, as
well as the development of new techniques in food processing, must be considered.
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Mots clés / Key words
Hépatite E, réservoir animal, maladie d’origine alimentaire, zoonose / Hepatitis E, animal reservoir, foodborne disease, zoonosis |
Echinococcus multilocularis chez le renard et les carnivores domestiques :
vers une nouvelle donne épidémiologique ?
Alveolar echinococcosis within foxes and domestic
animals: towards new epidemiologic trends? |
Franck Boué (franck.boue@anses.fr)1, Benoît Combes2, Patrick Giraudoux3, Gérald Umhang1
1/ Agence nationale de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, Laboratoire de la rage et de la faune sauvage de Nancy, France
2/ Entente rage et zoonoses (ERZ), Malzéville, France
3/ UMR 6249 Chrono-environnement, Université de Franche Comté – CNRS, Besançon, France |
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Résumé
Echinococcus multilocularis est un cestode responsable d’une zoonose parasitaire
rare, l’échinococcose alvéolaire. Le cycle parasitaire dépend de la
relation de prédation de l’hôte définitif (principalement le renard) sur l’hôte
intermédiaire (le rongeur) et de la survie dans le milieu extérieur de la
phase libre du parasite, sous la forme d’oncosphères.
En Europe, on observe une augmentation des populations vulpines concomitante
avec l’extension de l’aire de répartition du parasite. En parallèle, les prévalences
vulpines ont augmenté dans les régions historiquement contaminées. En
France, l’extension de la zone d’endémie connue vers l’Ouest a été démontrée,
avec des cas positifs dans les départements de la Manche et du Calvados.
La présence du renard en zone urbaine y rend possible l’établissement du
cycle d’Echinococcus multilocularis. Cependant, les prévalences urbaines
observées sont très faibles comparées au milieu rural.
Les animaux domestiques (chiens, chats) peuvent également participer
au cycle en tant qu’hôtes définitifs et s’avérer, de par leur proximité avec
l’Homme, une source potentielle d’infection. Leur vermifugation régulière
avec du praziquantel est à recommander en zone d’endémie.
L’extension de la zone d’endémie connue d’Echinococcus multilocularis tant
en Europe qu’en France, ainsi que l’augmentation des prévalences vulpines
dans les foyers historiques, laisse craindre une augmentation future du
nombre de cas humains.
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Abstract
Echinococcus multilocularis (Em) is a cestode responsible for a rare zoonosis,
alveolar echinococcosis. The lifecycle of the parasite is based on the predator/
prey relationship between definitive hosts (mainly foxes) and intermediate
hosts (rodents in Europe), and on the survival of the free stage of the parasite
(the oncosphere) in the environment.
A geographical extension of the distribution range of the parasite has been reported
in Europe, simultaneously with the increase of fox populations. Moreover,
Em prevalence in foxes has also increased in historically endemic areas.
In France, studies show an extension of the parasite range to the west of the
country with positive cases in the Manche and Calvados districts.
The recent presence of foxes in urban areas makes the setting up of Em in
town possible. Nevertheless, Em prevalences observed in cities are very low
compared to rural areas.
Domestic animals (dogs, cats) can also contribute to the lifecycle as definitive
hosts and be a potential source of infection due to their close proximity
to humans. Regular deworming with praziquantel must be recommended in
endemic areas.
The extension of the endemic areas of Echinococcus multilocularis in Europe
and in France and the increase of fox prevalence in the historical endemic
areas makes an increase of human cases possible
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Mots clés / Key words
Echinococcose alvéolaire, France, extension, risque / Alveolar echinococcosis, France, extension, risk |
La tuberculose bovine dans la faune sauvage en France
Bovine tuberculosis in wildlife in France |
Jean Hars1, Céline Richomme (celine.richomme@anses.fr)2, María-Laura Boschiroli3
1/ Office national de la chasse et de la faune sauvage, Unité sanitaire de la faune, Gières, France
2/ Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, Laboratoire de la rage et de la faune sauvage de Nancy, France
3/ Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, Laboratoire de santé animale de Maisons-Alfort, France |
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Résumé
Depuis 50 ans, la tuberculose à Mycobacterium bovis (TB) est décrite dans
la faune sauvage de plusieurs pays, celle-ci
pouvant être, selon les cas, sentinelle
ou réservoir de l’infection pour les bovins et/ou l’Homme. En France,
la TB a été découverte en 2001 chez des ongulés sauvages en forêt de
Brotonne (Normandie). Malgré des mesures de lutte adaptées, l’infection
touchait encore, en 2006, 20 % des cerfs et 30 % des sangliers. Aussi, l’élimination
totale du cerf, considéré comme réservoir primaire, a été décidée
exceptionnellement et semble être efficace. En Côte-d’Or,
on assiste depuis
2002 à une forte recrudescence de la tuberculose chez les bovins et, parallèlement, à des cas groupés chez les sangliers depuis 2007 et chez les blaireaux
depuis 2009. Par précaution, une forte réduction des densités de ces
espèces est entreprise afin de diminuer les risques de recontamination
des
bovins. Ailleurs en France, la détection sporadique de cas chez des sangliers
semble être révélatrice d’une persistance d’infections bovines et/ou environnementales.
Dans chaque situation, les mêmes génotypes de M. bovis sont retrouvés chez les animaux sauvages et domestiques en contact, ce qui
indique que la TB évolue dans un système multihôte
et complique la gestion
sanitaire de cette maladie animale réputée contagieuse pourtant en
voie d’éradication chez les bovins.
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Abstract
For 50 years now, tuberculosis due to Mycobacterium bovis (TB) has been
described in wildlife species of several countries throughout the world.
Depending on the context, wild animals can be considered as sentinel or
reservoirs for cattle and/or humans. In France, TB was discovered in 2001 in
wild ungulates in the Brotonne Forest, Normandy. Despite the implementation
of adapted control measures, the infection was still present in 2006 in
20% of red deer and 30% of wild boars. Thus, total depopulation of wild reddeer,
considered as the main reservoir of TB, was exceptionally decided,
implemented and seems to be effective. In Burgundy, where TB in cattle has
re-emerged since 2002, grouped cases have been identified in wild boars since
2007 and in badgers since 2009. As a preventive measure, a strong reduction
of these species’ populations was decided to reduce the risk of spillback to
cattle. Elsewhere in France, sporadic detection of TB-cases in wild boars
seems to reveal the persistence of the infection either in cattle and/or in the
environment. In each of these situations, the same genotypes of M. bovis
strains isolated from wildlife and cattle were disclosed, showing that TB
evolves in a multi-host system, hampering the sanitary management of this
notifiable disease, which has nevertheless nearly been eradicated from cattle.
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Mots clés / Key words
Tuberculose, Mycobacterium bovis, épidémiologie, Sus scrofa ,Cervus elaphus, France / Tuberculosis, Mycobacterium bovis, epidemiology, Sus scrofa,
Cervus elaphus, France |
Erratum |
Dans l’article " Echinococcus multilocularis chez le renard et les carnivores domestiques : vers une nouvelle donne épidémiologique ? " (F. Boué et coll.), la figure 4 page 22 est erronée. La figure exacte est à télécharger ici (pdf - 97Ko).
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