BULLETIN EPIDEMIOLOGIQUE HEBDOMADAIRE
5 octobre 2010 / n°37


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Sommaire

- Diversité génotypique des infections à rotavirus de l’enfant aux urgences pédiatriques en France entre 2006 et 2009 / Genotype diversity of rotavirus infections in children admitted to pediatric emergency units in France between 2006 and 2009 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Investigation de deux foyers de toxi-infections alimentaires collectives liés à la consommation de coquillages en Loire-Atlantique, France, 2010 / Investigation of two foodborne disease outbreaks linked to shellfish consumption in the Loire-Atlantique district, France, 2010 [ Lire le résumé / Read the abstract ]



Diversité génotypique des infections à rotavirus de l’enfant aux urgences pédiatriques en France entre 2006 et 2009
Genotype diversity of rotavirus infections in children admitted to pediatric emergency units in France between 2006 and 2009
Alexis de Rougemont (alexis.de-rougemont@u-bourgogne.fr)1,2, Jérôme Kaplon1, Caroline Fontana1, Pierre Pothier1,2 et le Réseau rotavirus*
1/ Centre national de référence des virus entériques, Laboratoire de virologie, CHU de Dijon, France
2/ UFR de médecine, Université de Bourgogne, Dijon, France
*Le Réseau rotavirus : O Mory, S Pillet, B Pozzetto, JL Stephan (CHU de Saint-Étienne) ; A Gagneur, MC Legrand-Guillien, A Minoui-Tran, C Payan (CHU de Brest) ; D Gendrel, P Lebon, JF Meritet (Hôpital Saint-Vincent-de-Paul, APHP) ; M Coste-Burel, C Mollat (CHU de Nantes) ; E Bingen, M Lorrot (Hôpital Robert-Debré, APHP) ; V Foulongne, M Rodiere (CHU de Montpellier) ; D Floret, Y Gillet, B Lina, F Morfin (Hôpital Femme-Mère-Enfant, Hospices Civils de Lyon) ; A Garbarg-Chenon, C Nguyen-Bourgain, N Parrez (Hôpital Armand-Trousseau, APHP) ; S Alain, F Denis, J Languepin (CHU de Limoges) ; G Agius, D Oriot (CHU de Poitiers) ; F Dubos, D Hober, M Lazrek, A Martino (CHU de Lille) ; R Colimon (CHU de Rennes) ; F Huet (CHU de Dijon)

Résumé
Introduction – Les rotavirus sont l’étiologie principale des gastro-entérites aiguës de l’enfant. Dans le cadre de la vaccination, une surveillance prospective attentive est requise pour contrôler et caractériser les infections à rotavirus et détecter l’émergence de souches potentiellement à risque épidémique.
Matériels et méthodes – De 2006 à 2009, des selles ont été collectées chez des enfants diarrhéiques admis aux services des urgences pédiatriques de 13 Centres hospitaliers universitaires. Les rotavirus ont été détectés puis génotypés par RT-PCR sur la base de leurs protéines capsidiales VP4 et VP7.
Résultats – Sur 1 947 rotavirus génotypés, les souches G1 (61,7 %) et G9 (27,4 %) étaient prédominantes et stables, suivies des G2 (6,5 %), G3 (4,0 %) et G4 (2,5 %), majoritairement associées avec P[8] (92,9 %). Au total, 31 souches atypiques et réassortants potentiellement zoonotiques ont été détectés, notamment des souches G12 et G8, certaines étant génétiquement proches de souches bovines.
Conclusions – La stabilité génotypique des rotavirus circulant actuellement en France devrait permettre d’envisager une efficacité vaccinale à court et à moyen terme. Néanmoins, les souches G12 et G8, susceptibles d’émerger dans l’avenir, devraient être prises en compte dans le développement de futurs vaccins. La surveillance des infections à rotavirus devrait être poursuivie afin de contrôler l’émergence de nouveaux réassortants pouvant ne pas répondre aux vaccins actuels.

 

Abstract
Background – Rotaviruses are the major cause of acute gastroenteritis in young children, and require a careful surveillance, especially in the context of vaccination programs. Prospective surveillance is required to monitor and characterize rotavirus infections, and to detect the emergence of potentially epidemic strains.
Material and methods – From 2006 to 2009, stool samples were collected from diarrheal children admitted to the pediatric emergency units of 13 French University Hospitals. Rotaviruses were detected in stools, then genotyped by RT-PCR on the basis of their outer capsid proteins VP4 and VP7.
Results – The genotyping of 1,947 rotaviruses showed that G1 (61.7%) and G9 (27.4%) strains were predominant and stable, followed by G2 (6.5%), G3 (4.0%) and G4 (2.5%) strains. Most strains were associated with P[8] (92.9%). Overall, 31 uncommon strains and potential zoonotic reassortants were detected, including G12 and G8 strains, some being close to bovine strains.
Conclusions – The genotypic stability of the rotaviruses currently circulating in France may ensure vaccine effectiveness in the short and medium terms. However, G12 and G8 strains, likely to emerge in the future, should be considered during ongoing and future vaccination programs. The surveillance of rotavirus infections should be pursued to monitor the emergence of new reassortants that may not respond to current rotavirus vaccines.


Mots clés / Key words
Rotavirus, gastro-entérite aiguë, diarrhée, génotype, enfant / Rotavirus, acute gastroenteritis, diarrhea, genotype, children



Investigation de deux foyers de toxi-infections alimentaires collectives liés à la consommation de coquillages en Loire-Atlantique, France, 2010
Investigation of two foodborne disease outbreaks linked to shellfish consumption in the Loire- Atlantique district, France, 2010
Yvonnick Guillois-Bécel (yvonnick.guillois-becel@ars.sante.fr)1, Maxime Esvan1,2, Sophie Belichon3, Olivier Burel4, Jean-Claude Le Saux5, Pascaline Loury6, Katia Balay7, Soizic Le Guyader5, Hélène Tillaut1, Nathalie Jourdan-da Silva8
1/ Cellule de l’Institut de veille sanitaire en région Ouest, Rennes, France
2/ Programme de formation à l’épidémiologie de terrain (Profet), Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice ; École des hautes études en santé publique, Rennes, France
3/ Direction départementale de la protection des populations de Loire-Atlantique, Nantes, France
4/ Direction départementale de la protection des populations du Morbihan, Vannes, France
5/ Ifremer, Laboratoire national de référence Microbiologie des coquillages, Nantes, France
6/ Cellule de l’Institut de veille sanitaire en région Pays-de-la-Loire, Nantes, France
7/ Centre national de référence des virus entériques, Dijon, France
8/ Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France

Résumé
Introduction – Deux toxi-infections alimentaires collectives (Tiac) ont été signalées parmi les personnels d’une même société à l’issue de séminaires organisés dans deux stations balnéaires de Loire-Atlantique entre le 26 et le 29 janvier 2010.
Méthodes – Une étude rétrospective des deux cohortes constituées des participants aux séminaires a été réalisée (n = 69). Des recherches virales ont été effectuées sur des échantillons de selles des malades, des coquillages suspectés d’être à l’origine de la contamination et dans l’environnement d’établissements conchylicoles.
Résultats – Trente-sept (37) cas de gastro-entérite ont été recensés. Les investigations ont permis d’identifier deux foyers distincts attribués à des consommations de coquillages. La symptomatologie et la durée médiane d’incubation étaient cohérentes avec la détection de norovirus à la fois dans les selles des malades et dans des échantillons d’huîtres et moules représentatifs des consommations alimentaires.
Conclusion – La diversité des souches virales cliniques plaidait pour des foyers à norovirus attribuables à des consommations de coquillages. Le premier épisode attribué à la consommation d’huîtres s’inscrivait dans un regroupement de 4 Tiac ayant motivé des mesures de retrait et d’interdiction de la pêche sur une zone ostréicole du Morbihan. Ces foyers rappellent l’intérêt d’associer des recherches virales aux coprocultures pour l’investigation des Tiac liées à des consommations de coquillages.

 

Abstract
Introduction – Two foodborne outbreaks of gastroenteritis were reported among the staff of a company following two professional seminars which took place between 26 and 29 January 2010 in two resorts of the Loire-Atlantique district.
Methods – A retrospective study was carried out on two cohorts composed of the staff which took part in the seminars (n=69). Viral analyses were performed on samples of cases’ stools, suspected contaminated shellfish, and molluscs from shellfish farms.
Results – Thirty-seven cases were identified. Investigations contributed to identify two different outbreaks due to shellfish consumption. Clinical signs and the median illness duration were consistent with the detection of norovirus both in patients’ stools and in oyster and mussel samples representing the food consumptions.
Conclusion – The diversity of norovirus strains in stool samples was in favour of outbreaks due to shellfish consumption. The first outbreak belonged to four foodborne clusters of gastroenteritis linked to oyster consumption. The corresponding oyster harvesting area in the Morbihan district was closed and shellfish from this area was recalled from the market. These two outbreaks enhance the importance of performing norovirus analyses on stool samples when investigating clusters of gastroenteritis linked to shellfish consumption.


Mots clés / Key words
Coquillages, huîtres, toxi-infection alimentaire collective, norovirus / Shellfish, oysters, foodborne disease outbreak, norovirus


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Mise en ligne le 5 octobre 2010
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