BULLETIN EPIDEMIOLOGIQUE HEBDOMADAIRE
8 septembre 2009 / n°33


- Télécharger le BEH au format Acrobat Reader (pdf - 380 Ko)


Sommaire

- Étude de séroprévalence de la dengue chez les femmes enceintes en Guyane, 2006 / Study on the seroprevalence of dengue fever among pregnant women in French Guiana, 2006 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Étude de prévalence de l’infection à Chlamydia trachomatis et des facteurs clinico-biologiques associés dans une population d’adolescents en rupture, 2006-2007 / Prevalence study of Chlamydia trachomatis infection and clinico-biological factors involved in a group of adolescent school, family and/or social dropouts, 2006-2007 [ Lire le résumé / Read the abstract ]



Étude de séroprévalence de la dengue chez les femmes enceintes en Guyane, 2006
Study on the seroprevalence of dengue fever among pregnant women in French Guiana, 2006
Jean-Baptiste Meynard (jb.meynard@wanadoo.fr)1, Philippe Dussart1, Thierry Cardoso2, Sandrine Langevin1, Nicolle Joly4, Vanessa Ardillon2, Mathieu Lamy1, Dominique Gaquière4, Séverine Matheus1, Julien Renner5, Claude Flamand2, Françoise Ravachol5, Philippe Quénel2, André Spiegel1, Isabelle Quatresous3
1/ Institut Pasteur de la Guyane, Cayenne, Guyane 2/ Cellule interrégionale d’épidémiologie Antilles Guyane, Fort-de-France, Martinique 3/ Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France 4/ Conseil général de la Guyane, Cayenne, Guyane 5/ Direction de la santé et du développement social de la Guyane, Cayenne, Guyane

Résumé
Introduction – Entre décembre 2005 et juin 2006, une importante épidémie de dengue a sévi en Guyane. Une enquête de séroprévalence de la dengue a été menée, dont l’objectif était d’estimer la proportion de la population ayant été en contact avec le virus de manière récente ou ancienne.
Méthodes – Une enquête transversale a été menée pendant quatre mois chez toutes les femmes enceintes accouchant dans le département et y vivant depuis au moins six mois. L’étude comportait un prélèvement sanguin à la recherche d’anticorps IgM et IgG anti-flavivirus ainsi qu’un questionnaire.
Résultats – Sur 689 femmes incluses, la recherche d’IgM anti-flavivirus a montré que 1,9 % [IC95 % : 0,9 %-2,9 %] avaient développé une infection récente, vraisemblablement en rapport avec un virus de la dengue. La recherche d’IgG anti-flavivirus a montré que 92,0 % [IC95 % : 90,0 %-94,0 %]) avaient été au moins une fois au contact d’un flavivirus en milieu naturel.
Discussion – Ces résultats sont difficiles à interpréter puisque la population est théoriquement vaccinée contre la fièvre jaune et que des réactivités sérologiques croisées existent. Étant donnée la faible circulation des autres flavivirus en milieu naturel, ces résultats suggèrent qu’environ 92,0 % de la population des femmes enceintes a été en contact avec un virus de la dengue en Guyane.
 

Abstract
Introduction – Between December 2005 and June 2006, an important dengue fever outbreak occurred in French Guiana. A dengue fever seroprevalence survey was conducted. The objective was to estimate the size of the population that had been in contact with the virus either recently or previously.
Methods – A prospective survey was performed during four months among all the pregnant women who gave birth in the district, and who had lived there for at least six months. The survey included a blood sample in order to search IgM and IgG antibodies, as well as a questionnaire.
Results – Out of the 689 included women, 1.9% (95% CI [0.9%-2.9%]) had positive IgM, linked with a recent infection probably in connection with a dengue virus; and 92.0% (95% CI [90.0%-94.0%]) had positive IgG, linked with at least one contact in a natural environment.
Discussion – Those results are difficult to interpret, since the local population is theoretically vaccinated against yellow fever, and serological crossreactions have been observed. Taking into account the weak circulation of other flavivirus in the natural environment, these results suggest that around 92.0% of the pregnant women population in French Guiana has been in contact with a dengue fever virus.


Mots clés / Key words
Dengue, séroprévalence, Flavivirus, Guyane / Dengue fever, seroprevalence, Flavivirus, French Guiana



Étude de prévalence de l’infection à Chlamydia trachomatis et des facteurs clinico-biologiques associés dans une population d’adolescents en rupture, 2006-2007
Prevalence study of Chlamydia trachomatis infection and clinico-biological factors involved in a group of adolescent school, family and/or social dropouts, 2006-2007
Thomas Girard (thomas.girard@htd.aphp.fr)1, Stéphane Mercier1, Vivian Viallon3, Hélène Poupet4, Sophie Raherison2, Christiane Bébéar2, Audrey Marchal1, Evelyne Bloch1, Dinah Vernant1, Bertille de Barbeyrac2
1/ Espace santé jeunes Guy Môquet, Hôpital Hôtel-Dieu, AP-HP, Paris, France 2/ Centre national de référence des infections à Chlamydia, Université Victor Segalen, Bordeaux, France 3/ Hôpital Cochin-AP-HP Université Paris-Descartes, Paris, France 4/ Hôpital Cochin, AP-HP, Paris, France

Résumé
Une étude prospective de prévalence de l’infection à C. trachomatis a été menée chez des adolescents en rupture scolaire, familiale et/ou sociale à l’Espace santé jeunes de l’hôpital Hôtel-Dieu à Paris. Des données épidémiologiques, cliniques et biologiques ont été recueillies afin d’identifier des facteurs associés à l’infection. Durant un an (avril 2006-2007), 356 patients ont été dépistés avec une prévalence de 16,1 % chez les filles et 2,6 % chez les garçons. Chez les filles, l’étude en régression logistique a révélé que les paramètres les plus liés à l’infection étaient : des plaintes somatiques et plus d’un partenaire sexuel dès le début de la vie sexuelle. Le risque d’infection augmente avec l’âge des patientes au moment du premier rapport sexuel. La moitié des patientes infectées étaient asymptomatiques, 10 % des patientes asymptomatiques étaient infectées. Un traitement par doxycycline ou azithromycine était proposé aux patients symptomatiques ou asymptomatiques, respectivement. Le contrôle posttraitement était positif chez 11 % des patientes avec 42 % de perdues de vue. Dans cette population, nous recommandons de proposer un dépistage systématique de C. trachomatis dès le début de la vie sexuelle, de répéter ce dépistage chez les patientes infectées ou non, deux fois par an, y compris après la preuve de l’éradication et d’enseigner la bonne utilisation du préservatif.

 

Abstract
A prospective study of C. trachomatis prevalence was understaken among adolescent school, family and/or social dropouts at the Espace Santé Jeunes at the hospital Hôtel-Dieu in Paris. Epidemiological, clinical and biological data were collected in order to identify infection associated parameters. During one year (April 2006-2007), 356 patients were screened with a prevalence of 16.1% in girls and 2.6% in boys. Among girls, the logistic regression analysis revealed that the parameters associated with the infection were: somatic disorders and more than one sexual partner since the beginning of sexual life. Infection risk increases with age at the time of the first sexual intercourse. Half of the infected patients were asymptomatic, 10% of asymptomatic patients were infected. Symptomatic patients were treated by doxycycline, others by azithromycine. Test after cure was positive for 11% and 42% were lost to follow-up. In this population, we recommend systematic screening for C. trachomatis from the beginning of sexual life, and a repeated screening in patients infected or not twice a year, including patients for whom infection eradication has been proved. In addition, the proper use of condoms should be taught.


Mots clés / Key words
Adolescents, dépistage, infection à C. trachomatis, étude prospective / Adolescents, screening, C. trachomatis infection, prospective study


- Télécharger le BEH au format Acrobat Reader (pdf - 380 Ko)

 

 

-Numéros précédents du BEH

-Page précédente

-Télécharger Acrobat Reader


Institut de veille sanitaire
Mise en ligne le 8 septembre 2009
Contactez nous Contactez l'InVS