BULLETIN EPIDEMIOLOGIQUE HEBDOMADAIRE
7 juillet 2009 / n°29


- Télécharger le BEH au format Acrobat Reader (pdf - 355 Ko)


Sommaire

- Distribution des génotypes de papillomavirus humain (HPV) dans les lésions génitales en France : études EDiTH / Human papillomavirus (HPV) genotype distribution in cervical lesions in France: EDiTH studies [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Troubles psychiatriques chez les étudiants universitaires de première année : prévalence annuelle, retentissement fonctionnel et recours aux soins en région Paca, France / Psychiatric disorders among first year university students: 12-month prevalence, impairment and help-seeking in Paca region, France [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- L’endémie lépreuse en Guadeloupe de 1999 à 2007 / The leprosy endemic in Guadeloupe from 1999 to 2007 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Errata - BEH n° 20-21 - 19 mai 2009 / Errata - BEH n° 20-21 - 19 May 2009 [ Lire le résumé ]

 



Distribution des génotypes de papillomavirus humain (HPV) dans les lésions génitales en France : études EDiTH
Human papillomavirus (HPV) genotype distribution in cervical lesions in France: EDiTH studies
Anne-Carole Jacquard1 (acjacquard@spmsd.com), François Denis2, Jean-Luc Prétet3, François Aubin4, Pierre Pradat 5,6,7, Didier Riethmuller3,5
1/ Sanofi Pasteur MSD, Lyon, France
2/ Centre hospitalier universitaire Dupuytren, Limoges, France
3/ EA3181, IFR133, Université de Franche-Comté, Besançon, France
4/ Centre hospitalier universitaire Saint-Jacques, Besançon, France
5/ Hôtel-Dieu, Hospices civils de Lyon, Lyon, France
6/ IFR62 Lyon-Est, Université Claude Bernard Lyon I, Lyon, France
7/ Inserm U871, Lyon, France

Résumé
Nous présentons ici une synthèse des résultats des études EDiTH récemment publiées et analysant la distribution des génotypes de papillomavirus humains (HPV) dans les cancers invasifs, les néoplasies intra-épithéliales de haut grade (CIN2/3) et les lésions de bas grade du col de l’utérus (LSIL), ainsi que dans les condylomes acuminés externes (CAE) en France.Chacune de ces études a porté sur environ 400 à 500 échantillons, avec une prévalence globale des HPV proche de 98 %. Dans les cancers invasifs et les CIN2/3, l’HPV 16 était le plus prévalent (73 % et 62 %, respectivement),suivi de l’HPV 18 (19 %) pour les cancers et de l’HPV 31 (15 %) pour les CIN2/3. Dans les LSIL, l’HPV 66 (25 %) et l’HPV 16 (21 %) étaient les plus fréquents, alors que dans les CAE, l’HPV 6 (68 %) et l’HPV 11 (16 %) étaient les plus fréquemment identifiés. Les génotypes 16 et 18 étaient principalement observés dans les cancers (82 %) et dans les lésions précurseurs (64 % dans les CIN2/3 et 28 % dans les LSIL), tandis que les génotypes 6 et 11 étaient essentiellement associés aux condylomes (83 %). En France, en considérant une couverture vaccinale hypothétique de 100 %,un vaccin quadrivalent dirigé contre les HPV 6, 11, 16 et 18 pourrait prévenir de 71 % à 82 % des cancers invasifs, de 45 % à 64 % des CIN2/3, de 14 % à 34 % des LSIL, et de 63 % à 88 % des condylomes.
 

Abstract
We report an overview of the recently published EDiTH studies analyzing the human papillomavirus (HPV) genotype distribution in invasive cervical cancer, high-grade cervical intraepithelial neoplasia (CIN2/3), low grade cervical lesions (LSIL), and external acuminata condylomata (EAC) in France. In each of these studies, 400-500 samples were collected with an overall HPV prevalence of about 98%. In invasive cervical cancer and CIN2/3, HPV 16 was the most prevalent type (73% and 62%, respectively) followed by HPV 18 (19%) in cancers and HPV 31 (15%) in CIN2/3. In LSIL, HPV 66 (25%) and HPV 16 (21%) were the most common types whereas in EAC, HPV 6 (68%) and HPV 11 (16%) were the most frequently encountered genotypes. Genotypes 16 and 18 were mainly observed in invasive cancers (82%) and precursor lesions (64% in CIN2/3, 28% in LSIL) whereas genotypes 6 and 11 were highly associated with EAC (83%). In France, considering a hypothetical 100% vaccine coverage, a quadrivalent HPV 6/11/16/18 vaccine could prevent between 71% to 82% of cervical cancers, 45%-64% of CIN2/3, 14%-34% of low-grade lesions, and 63%-88% of EAC.


Mots clés / Key words
Papillomavirus humains, HPV, cancer du col de l’utérus, néoplasie cervicale intra-épithéliale, CIN, vaccin quadrivalent / Human papillomavirus, HPV,
cervical cancer, cervical intra-epithelial neoplasia, CIN, quadrivalent vaccine



Troubles psychiatriques chez les étudiants universitaires de première année : prévalence annuelle, retentissement fonctionnel et recours aux soins en région Paca, France
Psychiatric disorders among first year university students: 12-month prevalence, impairment and help-seeking in Paca region, France
Valérie Guagliardo (valerie.guagliardo@inserm.fr)1, 2, 3, Fabien Gilbert4, Frédéric Rouillon5, Viviane Kovess-Masfety4, Pierre Verger1, 2, 3
1/ Inserm, U912 (SE4S), Marseille, France
2/ Université Aix-Marseille, IRD, UMR-S912, Marseille, France
3/ Observatoire régional de santé Provence-Alpes-Côte d’Azur, Marseille, France
4/ Fondation MGEN pour la santé publique, Université Paris V, Paris, France
5/ Clinique des maladies mentales et de l’encéphale, Hôpital Sainte-Anne, Paris, France

Résumé
Objectifs – La prévalence des troubles psychiatriques (TP) chez les étudiants universitaires a été peu étudiée. Cet article porte sur la prévalence annuelle des TP chez des étudiants universitaires, leur retentissement fonctionnel et le recours aux soins. Méthode – Étude transversale d’un échantillon aléatoire de 1 723 étudiants de première année d’université, âgés de 18-24 ans, inscrits en 2005-2006 dans l’une des six universités de la région Paca. Le Composite International Diagnostic Interview Short Form a été utilisé pour produire des diagnostics (critères DSM-IV) et l’échelle de Sheehan pour évaluer le retentissement fonctionnel.
Résultats – Les prévalences annuelles de dépression caractérisée (DC),troubles anxieux (TA) et troubles liés à l’utilisation de substances (TUS) étaient respectivement 8,9 % [IC95 % :7,2-10,9], 15,7 % [IC95 % :13,5-18,2] et 8,1 % [IC95 % :6,7-9,8]. Un retentissement fonctionnel important dans au moins un des domaines étudiés était observé chez 51,7 % des étudiants avec un TP ; il était encore plus fréquent en présence d’une comorbidité DC/TA (76,6 %). Enfin, seulement 30,5 % des étudiants avec un TP avaient consulté un professionnel de santé au moment de l’enquête pour ces problèmes.
Conclusion – Ces résultats suggèrent un retentissement des troubles psychiatriques caractérisés dans les études et d’un lien avec l’échec académique.La prévention et la prise en charge des TP chez les étudiants universitaires devraient être renforcées en France.

 

Abstract
Objective – Few studies have explored the prevalence of psychiatric disorders (PD) among university students. This article aims to study 12-month prevalence of PD in university students, impairment in daily life and helpseeking behaviours.
Methods – Cross-sectional study of randomly selected 1,723 first-year students aged 18-24 years, enrolled in one of the six universities in southeastern France in 2005-2006. We used the Composite International Diagnostic Interview Short Form to derive DSM-IV diagnoses and the Sheehan disability scale to evaluate impairment.
Results – The 12-month prevalence of major depression (MD), anxiety disorders (AD), and substance use disorders was respectively 8.9% (95% CI:7.2-10.9), 15.7% (95% CI:13.5-18.2) and 8.1% (95% CI:6.7-9.8). "Marked" or "extreme" impairment for at least one of the domains of the Sheehanv scale were noted for 51.7% of students presenting a PD, and were even more frequent in the presence of MDD/AD comorbidity (76.6%). Only 30.5% of the students with a PD had sought professional help at the time of the study.
Conclusion – These results suggest that psychiatric disorders may be associated to an important impairment in the studies raising the hypothesis as to whether they might contribute to academic failure. These results should
be used to improve prevention and care of PD in university students in France.


Mots clés / Key words
Troubles psychiatriques, prévalence, universités, étudiants / Mental disorders, prevalence, universities, students



L’endémie lépreuse en Guadeloupe de 1999 à 2007
The leprosy endemic in Guadeloupe from 1999 to 2007
Micheline Frédéric1, Nalin Rastogi2 (nrastogi@pasteur-guadeloupe.fr)
1 / Service anti-hansénien, Direction des actions de solidarité départementale, Conseil général de la Guadeloupe (1999-2006) et Centre de lutte anti-hansénienne, Mission santé publique lèpre, CHU de Pointe-à-Pitre/Abymes, France
2 / Unité de la tuberculose et des mycobactéries, Institut Pasteur de Guadeloupe, Abymes, France

Résumé
La détection des cas de lèpre en Guadeloupe connaît une lente décroissance au fil des décennies, avec une incidence globale de nouveaux cas passant de 24/100 000 en 1970 à 11/100 000 en 1984, puis de 9,05/100 000 à 1,6/100 000 entre 1985 et 1998. Ce travail a porté sur les cas de lèpre détectés de 1999 à 2007 (50 nouveaux cas), et a montré que l’incidence varie peu pour cette période (1,1/100 000 en 2007). Les formes multibacillaires (MB) et paucibacillaires (PB) étaient quasiment en nombre égal : 26 versus 24, pourtant leur répartition variait entre les femmes et les hommes avec un sex-ratio (homme/femme) de 1,6 pour les cas MB et de 0,4 pour les cas PB. Peu de cas de lèpre ont été diagnostiqués chez les patients de moins de 24 ans. Les trois-quarts des cas détectés actuellement se situent entre 25 et 74 ans. Ainsi, nous assistons à une baisse importante du nombre de nouveaux cas entre 1999-2007, baisse au détriment des formes PB, faisant apparaître une forme MB persistante. La découverte de nouveaux cas de lèpre en Guadeloupe nécessite le maintien d’une lutte contre cette affection. La sensibilisation des soignants à la persistance de la maladie sur un mode endémique et aux signes précoces doit être entretenue.
 
Abstract
Detection of leprosy cases in Guadeloupe showed a slow decline over time with an overall decrease in the incidence of new cases from 24/100,000 in 1970 to 11/100,000 in 1984, then 9.05 /100,000 to 1.6/100,000 between 1985 and 1998. This study focused on leprosy cases detected from 1999 to 2007 (50 new cases). During this period, the incidence was stable (1.1/100,000 in 2007). Multibacillary (MB) and paucibacillary (PB) leprosy cases were detected in almost equal numbers: 26 versus 24, yet their distribution varied between women and men with a sex ratio (male/female) of 1.6 per MB cases and 0.4 for PB cases. Only a few cases of leprosy were diagnosed in patients less than 24 years. More than 70% of detected cases concerned patients aged between 25 and 74 years. In conclusion, we observed a decline in the number of new leprosy cases in Guadeloupe during the period 1999- 2007, although the incidence was stable within the period. This decline mainly concerned PB forms, whereas MB cases persisted. The persistence of new cases of leprosy in Guadeloupe requires a continued fight against this disease. Awareness of caregivers to the early signs of leprosy in a setting where it persists as an endemic disease should be maintained.

Mots clés / Key words
Lèpre, incidence, diagnostic, Guadeloupe / Leprosy, incidence, diagnosis, Guadeloupe



Errata - BEH n° 20-21 - 19 mai 2009

Résumé
- Dans le BEH n° 20-21 du 19 mai 2009, p. 208 : dans l’article Perception et connaissances des hépatites virales : résultats de l’enquête Nicolle,
France, 2006 - Introduction, 1er paragraphe, 5e ligne, il fallait lire « En 2004, on estime que 0,53 % de la population est porteuse chronique du
virus de l’hépatite C », au lieu de « En 2004, on estime que 0,84 % de la population est porteuse chronique du virus de l’hépatite C ».
- Dans le même n°, p. 212 :
L’adresse électronique correcte de Christine Jestin (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé) est : Christine.jestin@inpes.sante.fr



- Télécharger le BEH au format Acrobat Reader (pdf - 355 Ko)

 

 

-Numéros précédents du BEH

-Page précédente

-Télécharger Acrobat Reader


Institut de veille sanitaire
Mise en ligne le 7 juillet 2009
Contactez nous Contactez l'InVS