BULLETIN EPIDEMIOLOGIQUE HEBDOMADAIRE
10 mars 2009 / n° 10-11


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Numéro thématique - Femmes et addictions
Special issue - Women and addiction

Sommaire

- Éditorial / Editorial

- Femmes et addictions dans la littérature internationale : sexe, genre et risques / Women and addiction in the international literature: sex, gender and risks [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- La question du genre dans l’analyse des pratiques addictives à travers le Baromètre santé, France, 2005 / Gender issue in the analysis of addictive behaviours observed in the Baromètre santé study, France, 2005 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Genre et caractéristiques sociales des consommateurs de drogues à l’adolescence, France, 2000-2005 / Gender and social characteristics of drug users during adolescence, France, 2000-2005 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Femmes usagères de drogues et pratiques à risque de transmission du VIH et des hépatites. Complémentarité des approches épidémiologique et socio-anthropologique, Enquête Coquelicot 2004-2007, France / Women drug users and practices at risk of transmission of HIV and hepatitis. Complementary epidemiological and socio-anthropological approaches, Coquelicot Survey 2004-2007, France [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Ce que les femmes disent de l’abstinence d’alcool pendant la grossesse en France / What women say about alcohol abstinence during pregnancy in France [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Faisabilité de la surveillance du syndrome d’alcoolisation foetale, France, 2006-2008 / Feasability of fetal alcohol syndrome surveillance, France, 2006-2008[ Lire le résumé / Read the abstract ]

Coordination scientifique du numéro / Scientific coordination of the issue: Marie Jauffret-Roustide, Institut de veille sanitaire et Université Paris Descartes, Centre de recherches « Psychotropes, santé mentale, société » ( Cesames), France et pour le comité de rédaction : Hélène Therre, Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France



Éditorial
Editorial
France Lert
Directrice de recherche, Inserm U687 « Santé publique et épidémiologie des déterminants professionnels et sociaux de la santé », Villejuif



Femmes et addictions dans la littérature internationale : sexe, genre et risques
Women and addiction in the international literature: sex, gender and risks
Laurence Simmat-Durand (laurence.simmat-durand@parisdescartes.fr)
Université Paris Descartes, Cesames, Centre de recherches « Psychotropes, santé mentale, société » (CNRS UMR8136, Inserm U611), Paris, France

Résumé
La littérature internationale sur les femmes et les addictions permet d’une part de distinguer les publications ayant trait au sexe, c’est-à-dire aux différences physiologiques des effets de consommations de produits psychoactifs sur l’organisme des femmes ou des hommes, et d’autre part les publications portant sur des différences de genre, c’est-à-dire portant sur la différence des rôles sociaux attribués à l’un ou l’autre sexe. Parmi les différences liées au sexe, on trouve essentiellement des variations physiologiques, comme le volume de liquide corporel, ce qui entraîne un impact différent dans le métabolisme des substances, mais également des distinctions ayant trait à la santé mentale. Les différences de genre montrent une dépendance affective plus forte chez les femmes que les hommes, un impact plus marqué des évènements négatifs de l’enfance comme origine des addictions et des différences dans l’accès et l’utilisation des traitements. Les prises de risque dans les comportements addictifs sont également décrites comme plus importantes chez les femmes que chez les hommes. Enfin, deux problèmes plus spécifiquement féminins ont été approfondis, la prostitution et la maternité, car ces thématiques sont récurrentes dans la littérature examinée.

 

Abstract
The international literature on women and addictions is constituted by publications relating to sex, i.e. physiological differences on the effects of the use of psychoactive products on men or women, or publications on gender differences, i.e. on the social roles attributed to one gender or the other. Sex differences, consist mainly in physiological variations, such as corporal fluid volume, which causes a different impact of the substances on the metabolism, and also distinctions related to mental health. Gender differences reveal a stronger affective dependence among women, a greater impact of negative events from childhood as the origin of addictions and differences in accessing and using treatments. Risk-taking in addictive behaviours is also described as being more important in women than in men. Finally, two specific female problems are emphasised: prostitution and maternity, because these themes are recurrent in the literature reviewed.


Mots clés / Key words
Femmes, genre, addictions, risques / Women, gender, addiction, risks



La question du genre dans l’analyse des pratiques addictives à travers le Baromètre santé, France, 2005
Gender issue in the analysis of addictive behaviours observed in the Baromètre santé study, France, 2005
François Beck1,2 (francois.beck@inpes.sante.fr), Stéphane Legleye3,4, Florence Maillochon5, Gaël de Peretti6
1 / Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), Saint-Denis, France 2 / Université Paris Descartes, Cesames, Centre de recherches « Psychotropes, santé mentale, société » (CNRS UMR8136, Inserm U611), Paris, France 3 / Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), Saint-Denis, France 4 / Inserm U669, Université Paris XI, France 5 / CNRS UMR 8097, Centre Maurice Halbwachs, Paris, France 6 / Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), Paris, France

Résumé
Objectifs – Évaluer l’influence du genre sur les usages de substances psychoactives parmi les adultes en France, suivant le niveau d’éducation, le statut face à l’emploi, la profession et catégorie sociale.
Méthode – Le Baromètre santé 2005 est une enquête téléphonique nationale représentative des 12-75 ans suivant un sondage à deux degrés (ménages, individus) incluant les téléphones portables. Cette étude est centrée sur les 24 674 individus âgés de 18 à 64 ans. Les données ont été analysées à l’aide de régressions logistiques ajustées sur l’âge et trois indicateurs de situation sociale.
Résultats – Les niveaux d’usage sont plus élevés parmi les hommes. Pour les deux sexes, une surconsommation de tabac est liée au chômage. La consommation d’alcool et l’ivresse alcoolique sont plus communes parmi les hommes sans emploi, mais pas parmi les femmes, chez qui la consommation d’alcool, l’ivresse et le cannabis sont plus fréquents chez les cadres que chez les ouvriers, ce qui n’est pas le cas pour les hommes. Des résultats similaires sont observés pour le niveau de diplôme, associé à des consommations plus élevées d’alcool, des ivresses plus fréquentes et un usage de cannabis plus répandu parmi les femmes, mais moins élevé parmi les hommes. Par conséquent, pour ces usages, les écarts entre les hommes et les femmes diminuent avec l’élévation du milieu social, quel que soit l’indicateur retenu.
Conclusion – Les hommes sont généralement plus consommateurs de drogues que les femmes, mais l’ampleur de la différence varie suivant le milieu social : lorsqu’ils occupent des positions plus favorables, les hommes tendent à adopter des comportements d’usages plus raisonnables, tandis que les femmes ont tendance à les « masculiniser ».
 
Abstract
Objectives – Assess the influence of gender on the use of psychoactive substances among adults in France depending on the level of education, and employment, occupational, and social status.
Method – The present study (Baromètre santé) is a national representative telephone survey conducted in 2005 (two stages sample, household and individuals, mobile phones included) among 12-75-years-old. It focuses on 24,674 subjects aged 18-64 years. The data were analyzed using logistic regression adjusted on age and three social status indicators.
Results – Psychoactive substances use is more prevalent in men. For both sexes, over-consumption of tobacco is related to unemployment. Alcohol consumption and drunkenness are more common among unemployed men but not among women, in whom along with cannabis, they are more frequent among senior executives than among unskilled workers, which is not the case for men. Similar results are observed about the level of education, which is linked to a greater level of alcohol and cannabis use among women, but lower among men. Therefore, the gap between genders narrows as the social status increases, whatever the indicator used.
Conclusion – Men generally consume more drugs than women, but the extent of differences varies depending on the social environment: when they have more favorable occupations, men tend to adopt more reasonable behaviours, whereas women’s behaviours tend to compare with men’s behaviours.


Mots clés / Key words
Genre, alcool, tabac, cannabis, drogue, addictions / Gender, alcohol, tobacco, cannabis, drugs, addictive behaviours



Genre et caractéristiques sociales des consommateurs de drogues à l’adolescence, France, 2000-2005
Gender and social characteristics of drug users during adolescence, France, 2000-2005
Stéphane Legleye (stleg@ofdt.fr)1, 2, 3, François Beck4, 5, 6, Stanislas Spilka1, Olivier Le Nézet1
1/ Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), Saint-Denis La Plaine, France 2/ Inserm U669, Paris, France 3/ Université Paris-Sud et Paris Descartes, UMR-S0669, Paris, France 4/ Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), Saint-Denis, France 5/ Université Paris Descartes, Cesames, Centre de recherches « Psychotropes, santé mentale, société » (CNRS UMR8136, Inserm U611), Paris, France 6/ Inserm U611, Paris, France.

Résumé
Introduction – Des travaux récents en population adulte suggèrent que la position sociale détermine différemment les usages de produits psychoactifs licites et illicites des hommes et des femmes, aussi bien parmi les actifs occupés que les jeunes adultes, étudiants, chômeurs ou exerçant un emploi. Ce travail prolonge ces analyses auprès des jeunes de 17 ans en examinant plus précisément leur situation scolaire.
Matériel et méthodes – Une enquête nationale représentative des jeunes de 17 ans de nationalité française menée régulièrement entre 2000 et 2005 permet de mesurer les évolutions des usages des principaux produits psychoactifs suivant le sexe, et de mettre en évidence leurs déterminants sociaux.
Résultats – Le tabagisme quotidien a baissé, la consommation régulière d’alcool est restée stable, mais les ivresses alcooliques ont progressé, ainsi que la plupart des expérimentations de produits illicites, qui présentent une tendance à la féminisation, parfois marquée comme celles du crack et des amphétamines. Tous ces usages apparaissent plus unisexes au sein des jeunes scolarisés en collège et lycée qu’au sein des jeunes en apprentissage ou des déscolarisés, qui s’avèrent plus masculins.
Conclusion – Les usages sont modulés par la situation scolaire et le milieu social des parents, mais seule la situation scolaire influence leur plus ou moins forte masculinité, plus marquée au sein des filières d’enseignement professionnelle ou parmi les jeunes sortis du système scolaire.
 
Abstract
Introduction – Recent general population surveys among adults suggest that the link between social status (being employed, unemployed or being a student) and legal and illegal uses of psychoactive substances varies with gender. This article presents similar analyses among adolescents aged 17, focusing on their educational situation.
Material and methods – A national representative cross-sectional survey among French adolescents aged 17, carried out regularly between 2000 and 2005 contributed to measure the trends of the main types of use of psychoactive substances by sex, and to highlight their social characteristics.
Results – Daily tobacco smoking decreased, regular alcohol consumption remained stable, but acute alcoholism increased, as well as most experiences with illicit substances, which showed a tendency towards feminization, more marked for crack and amphetamines. Moreover, gender disparities for drug uses appeared lower, and more feminine in nature, among students attending secondary and high schools than among those attending vocational schools or school-dropouts.
Conclusion – Consumption of psychoactive substances is variable depending on the youths’ family background and their educational situation. However, the gender gap varies mostly depending on their educational situation, being less prominent in regular schools than in vocational schools or school-dropouts.

Mots clés / Key words
Adolescents, drogues, France, situation scolaire, rapports sociaux de sexe, genre / Adolescents, drugs, France, educational situation, social gender relationships, gender



Femmes usagères de drogues et pratiques à risque de transmission du VIH et des hépatites. Complémentarité des approches épidémiologique et socio-anthropologique, Enquête Coquelicot 2004-2007, France
Women drug users and practices at risk of transmission of HIV and hepatitis. Complementary epidemiological and socio-anthropological approaches, Coquelicot Survey 2004-2007, France
Marie Jauffret-Roustide1, 2 (m.jauffret@invs.sante.fr), Lila Oudaya1, Marc Rondy 2, Yann Le Strat1, Elisabeth Couturier1, Chantal Mougin2, Julien Emmanuelli1, Jean-Claude Desenclos1
1/ Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France 2/ Université Paris Descartes, Cesames, Centre de recherches « Psychotropes, santé mentale, société » (CNRS UMR8136, Inserm U611), Paris, France

Résumé
Contexte – En France, les femmes usagères de drogues sont essentiellement étudiées sous l’angle de la grossesse et des conséquences de l’usage de drogues de la mère sur l’enfant à naître. Peu d’études françaises se sont attachées à étudier les profils et les pratiques des femmes usagères de drogues. Entre 2004 et 2007, l’enquête Coquelicot a permis de décrire les profils de ces femmes, les situations à risque vis-à-vis du VIH, du VHB et du VHC auxquelles elles sont exposées lors de la consommation de drogues, et de comprendre le contexte des prises de risque, en prenant en compte la dimension sexuée.
Méthode – L’enquête Coquelicot est une enquête épidémiologique transversale multivilles (Lille, Strasbourg, Paris, Bordeaux et Marseille) menée auprès de 1 462 usagers de drogues ayant sniffé ou injecté au moins une fois dans la vie. Un volet socio-anthropologique complémentaire a été mené auprès de 99 usagers.
Résultats – Les femmes consomment plus de crack/free-base, de sulfates de morphine et de solvants que les hommes et rapportent globalement plus de pratiques à risque. Les entretiens mettent en évidence la place centrale du partenaire sexuel lors du contexte de l’initiation et dans la trajectoire de consommation des femmes, et les stratégies de protection différenciées selon les partenaires de partage.
Discussion-Conclusion - La prévention des risques chez les femmes usagères de drogues doit aller au-delà d’une simple approche individuelle, en intégrant la dimension du couple, et plus globalement la dimension sociale des rapports hommes/femmes.
 
Abstract
Context – In France, women who use drugs are essentially studied in terms of pregnancy and consequences of drug use on the unborn child. Few French studies attempted to study the profiles and the practices of the women DUs. Between 2004 and 2007, the Coquelicot Study, allowed to describe the profile of these women, risk practices towards HIV, HBV and HCV linked to drug use, and understand the context of risk-practices, taking into account the sexual dimension.
Method – A cross-sectional epidemiological survey was performed among 1,462 DUs who injected or snorted drugs at least once in their life in five cities (Lille, Strasbourg, Paris, Bordeaux, Marseilles). Complementary socioanthropological research was conducted among 99 DUs.
Results – Women consume more crack/free-base, morphine sulfates and solvents than men and report globally more at-risk practices. Interviews highlight the central place of the sexual partner during the initiation of drug use, and during the path of consumption of women. The protective strategies toward HIV and hepatitis are differentiated according to type of sharing partners.
Discussion-Conclusion – The prevention of at-risk practices among female DUs should go beyond a simple individual approach, by integrating the couple dimension, and more generally the social dimension of relationships between men and women.


Mots clés / Key words
Usage de drogues, femmes, genre, vulnérabilité, épidémiologie, socio-anthropologie, comportements à risque / Drug use, women, gender, vulnerability, epidemiology, socio-anthropology, risk behaviours



Ce que les femmes disent de l’abstinence d’alcool pendant la grossesse en France
What women say about alcohol abstinence during pregnancy in France
Stéphanie Toutain (stephanie.toutain@parisdescartes.fr)
Université Paris Descartes, Cesames, Centre de recherches « Psychotropes, santé mentale, société » (CNRS UMR8136, Inserm U611), Paris, France

Résumé
Introduction – L’exposition prénatale à l’alcool peut être responsable d’un ensemble plus ou moins complet d’anomalies malformatives et dysmorphiques et de troubles du développement chez l’enfant à naître, allant du syndrome d’alcoolisation foetale à des effets plus subtils. Malgré la mise en oeuvre d’une politique de prévention contre les dangers de la consommation d’alcool pendant la grossesse, de nombreuses femmes continuent d’en consommer. Il importait de faire le point sur l’état des connaissances et des opinions des femmes enceintes afin de comprendre comment elles se représentent les risques de la consommation d’alcool pendant la grossesse et la façon dont elles perçoivent les messages qui leur sont destinés.
Méthode – Une approche qualitative issue de discussions de quarante deux femmes enceintes échangeant sur trois forums Internet en 2007 a été mobilisée pour répondre aux questions posées.
Résultats – La recommandation de l’abstinence est mal comprise par les femmes, qui connaissent peu les conséquences de la consommation d’alcool sur l’enfant à naître. Enfin, les sources d’informations de ces femmes concernant la consommation d’alcool pendant la grossesse sont diverses, mais leur propre mère demeure la source qu’elles estiment la plus digne de confiance.
 

Abstract
Introduction – Prenatal exposure to alcohol may be responsible for a series of malformations and dysmorphic disorders, as well as dysfunctions in the foetuses’ development. These can be as severe as fetal alcohol syndrome (FAS) or in their less severe form as fetal alcohol spectrum disorders (FASD). In spite of the implementation of a prevention policy on the dangers of alcohol consumption during pregnancy, many pregnant women continue to consume alcohol. It was therefore important to review the state of knowledge and opinions of the pregnant women concerned to understand how they consider the risks of alcohol consumption during pregnancy, and their perception of messages intended to them.
Method – A qualitative approach based on discussions with forty-two pregnant women, exchanging on three Internet chat groups during 2007 was used to answer questions of interest for our study.
Results – The recommendation for total abstinence is poorly understood by women, who know little about the consequences of alcohol consumption on unborn children. Finally, the sources of information of these women about the consumption of alcohol during pregnancy are varied, but their mothers remain their most credible source.


Mots clés / Key words
Alcool, grossesse, abstinence, représentations sociales, syndrome d’alcoolisation foetale / Alcohol, pregnancy, abstinence, social representations, fetal alcohol syndrome



Faisabilité de la surveillance du syndrome d’alcoolisation foetale, France, 2006-2008
Feasability of fetal alcohol syndrome surveillance, France, 2006-2008
Juliette Bloch (j.bloch@invs.sante.fr)1, Christine Cans2, Catherine De Vigan3, Ludivine de Brosses4, Bérénice Doray5, Béatrice Larroque6, Isabelle Perthus7
1/ Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France 2/ Registre des handicaps de l’enfant et observatoire périnatal (Rheop), Centre hospitalier universitaire, Grenoble, France 3/ Inserm, UMR S149, IFR 69, Paris, France 4/ Registre des malformations en Rhône-Alpes, Faculté de médecine Laennec, Lyon, France 5/ Registre des malformations congénitales d’Alsace, Faculté de médecine, Strasbourg, France 6/ Inserm U149, IFR69, Université Pierre et Marie Curie-Paris 6, Paris, France 7/ Centre d’études des malformations congénitales en Auvergne, Chamalières, France

Résumé
Une étude de faisabilité de la surveillance à la naissance du syndrome d’alcoolisation foetale (SAF) a été mise en place dans les régions et départements français couverts par des registres de malformations congénitales ou de handicap de l’enfant pendant deux années. Les cas étaient inclus s’ils présentaient un retard de croissance intra-utérin portant sur le poids, la taille ou le périmètre crânien, des éléments dysmorphiques caractéristiques du SAF. La consommation d’alcool était recherchée au moyen d’un questionnaire alimentaire. Au total 34 cas ont été inclus, dont 21 ont été classés comme SAF à la naissance, mais seuls 12 cas ont été considérés comme des SAF confirmés
par un suivi à neuf mois. Tous les cas confirmés ont été inclus en Alsace et dans le Rhône. Les taux de prévalence calculés varient d’un département à l’autre et d’une année d’étude à l’autre, suggérant une sous-déclaration importante, très opérateur dépendante.

 

Abstract
A feasibility study on the surveillance of fetal alcohol syndrome (FAS) at birth was set up in the French regions and districts covered by registries of congenital malformations or child disabilities for two years. Cases were included if they presented with an intrauterine growth delay related to the weight, size or head circumference, and dysmorphic features of the FAS. Alcohol consumption was searched using a dietary questionnaire. A total of 34 cases was included, of whom 21 were classified as FAS at birth, but only 12 cases were considered as confirmed FAS through a ninemonth follow-up. All confirmed cases were included in the Alsace and Rhône districts. The prevalence rates calculated varied from one district, as well as from one study year to the other, suggesting significant underreporting, which is very operator-dependent.


Mots clés / Key words
Syndrome d’alcoolisation foetale, surveillance, faisabilité / Fetal alcohol syndrome, surveillance, feasability



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Mise en ligne le 10 mars 2009
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