BULLETIN EPIDEMIOLOGIQUE HEBDOMADAIRE
1er juillet 2008 / n°27


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Sommaire

- Estimation nationale de la mortalité associée et imputable à l’hépatite C et à l’hépatite B en France métropolitaine en 2001 / National assessment of mortality associated and attributable to hepatitis C and hepatitis B viruses in Metropolitan France in 2001 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Transsexuel(le)s : conditions et style de vie, santé perçue et comportements sexuels. Résultats d’une enquête exploratoire
par Internet, 2007 / Transsexuals: lifestyles, subjective health status, and sexual behaviour. Findings of an exploratory Internet survey, 2007
[ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Erratum BEH n° 19, mai 2008, p. 163 (Tedlaouti M. et coll.) [ Lire / Read ]

- Congrès international d’épidémiologie Adelf-Epiter [ Lire / Read ]



Estimation nationale de la mortalité associée et imputable à l’hépatite C et à l’hépatite B en France métropolitaine en 2001
National assessment of mortality associated and attributable to hepatitis C and hepatitis B viruses in Metropolitan France in 2001
Françoise Péquignot (Francoise.Pequignot@vesinet.inserm.fr)1, Patrick Hillon2, Denise Antona3, Nathalie Ganne4, Jean-Pierre Zarski5, Murielle Méchain1, Martine Bovet1, Élisabeth Delarocque-Astagneau3, Tarik Asselah6, Jean-Claude Desenclos3, Éric Jougla1, Patrick Marcellin6
1 / Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc-Inserm), Le Vésinet, France 2 / Centre hospitalier universitaire Bocage, Dijon, France 3 / Institut de veille sanitaire (InVS), Saint-Maurice, France 4 / Centre hospitalier universitaire Jean Verdier, Clichy, France 5 / Centre hospitalier universitaire Albert Michalon, Grenoble, France 6 / Centre hospitalier universitaire Beaujon, Clichy, France

Résumé
Introduction – En 2001, il n’existait pas de données sur la mortalité en rapport avec le virus du VHC et du VHB en France métropolitaine. Le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc-Inserm) a initié une étude à partir des certificats de décès avec enquête complémentaire auprès des médecins certificateurs et retour au dossier médical du cas.
Matériel et méthodes – Tirage aléatoire d’un échantillon de 1 000 certificats de décès parmi 65 000 certificats mentionnant, d’une part, des maladies du foie pouvant évoquer un lien avec le VHC et le VHB, d’autre part le VIH ou une infection sans précision. Pour chaque décès sélectionné, un questionnaire a été adressé au médecin certificateur du décès. Les questionnaires ont été analysés de manière indépendante par les experts hépatologues.
Résultats – Le nombre annuel de décès associés au virus du VHC et du VHB était 3 618 et 1 507 (respectivement 6,1 et 2,5 décès pour 100 000 habitants). Le nombre annuel de décès imputables au VHC et au VHB était 2 646 et 1 327 (respectivement 4,5 et 2,2 décès pour 100 000 habitants). Pour les sujets infectés par le VHC, 95 % avaient une cirrhose et 33 % un carcinome hépatocellulaire. Dans le groupe infecté par le VHB, 93 % avaient une cirrhose et 35 % un carcinome hépatocellulaire. Quel que soit le groupe, un cas sur 10 était co-infecté par le VIH et une alcoolisation excessive indiquait un âge au décès plus précoce.
Discussion-Conclusion – En France, 4 000 à 5 000 décès ont un lien avec le virus du VHC et du VHB en 2001. La consommation d’alcool et la co-infection par le VIH sont des co-facteurs importants. Ces données confirment la gravité de l’infection et la nécessité d’entreprendre des programmes de dépistage et de prise en charge des sujets infectés par le VHC et le VHB.
 

Abstract
Introduction – In 2001, data on mortality due to HCV and HBV was inexistent in Metropolitan France. The Centre of Epidemiology for Medical Causes of Death (CépiDc-Inserm) initiated a study based on death certificates together with a complementary survey involving reporting physicians and including data from the case’s medical file.
Material and method – A random sample of 1,000 death certificates was obtained from all death certificates (n=65,000) listing liver disease suggesting a link with HBV and HCV on one hand, and HIV or any other unprecised infection, on the other hand. Physicians who reported the deaths were sent a questionnaire, which were independently analyzed by a panel of hepatologists.
Results – The annual number of deaths associated with HCV and HBV infection was 3,618 and 1,507, respectively (6.1 and 2.5 deaths per 100,000 inhabitants, respectively). The annual number of deaths attributable to HCV or HBV infection was 2,646 and 1,327, respectively (4.5 and 2.2 deaths per 100,000 inhabitants, respectively). In the HCV infection group, 95 percent of cases were cirrhotic; 33 percent had hepatocellular carcinoma (HCC). In the HBV infection group, 93 percent were cirrhotic; 35 percent had HCC. Regardless of the group, 10 per cent of patients were HIV co-infected. Deaths related to HBV or HCV infection occurred at an earlier age in patients with a history of excessive alcohol consumption.
Discussion-Conclusion – In France, 4,000 to 5,000 deaths related to HCV and HBV infection occurred in 2001. Alcohol consumption and HIV infection were the main aggravating cofactors. These data confirm the severity of the disease and highlight the need for implementing efficient public health programs that include screening, management, and counseling for HCV- and HBV- infected individuals.


Mots clés / Key words
Certificat de décès, VHC, VHB, taux de décès, cirrhose, carcinome hépatocellulaire / Death certificates, HCV, HBV, death rate, cirrhosis, hepatocellular carcinoma



Transsexuel(le)s : conditions et style de vie, santé perçue et comportements sexuels. Résultats d’une enquête exploratoire par Internet, 2007
Transsexuals: lifestyles, subjective health status, and sexual behaviour. Findings of an exploratory Internet survey, 20072
Kayigan d’Almeida Wilson (kayialmeida@hotmail.com)1, France Lert2, François Berdougo3, Hélène Hazera3
1 / Centre régional d’information et de prévention du sida (Crips) Ile-de-France, Paris, France 2 / Inserm U687, IFR69, Villejuif, France 3 / Act Up-Paris, France

Résumé
Introduction – Peu de travaux ont été publiés sur les minorités sexuelles lesbiennes, bisexuelles ou transsexuelles qui restent mal connues alors que depuis l’ère du sida, la connaissance de la population homosexuelle masculine s’est améliorée. Les associations de transsexuels et de lutte contre le sida et le Centre régional d’information et de prévention du sida (Crips) ont réalisé une première étude exploratoire auprès des personnes trans afin de décrire leur situation sociale, leurs comportements sexuels et leur recours aux soins.
Matériel-Méthodes – Un questionnaire a été élaboré par le Crips et Act Up-Paris puis diffusé via Internet de mai à juin 2007.
Résultats – Au total, 179 personnes ont répondu en ligne au questionnaire.
Les informations recueillies mettent en évidence des caractéristiques socio-économiques proches de la population générale, mais avec des modes de vie marqués par moins de vie de couple, moins d’activité sexuelle, plus de rapports sexuels associés à des échanges d’argent, des prises de risques
plus importantes, davantage de consommation de substances psychoactives. Par rapport aux homosexuels masculins, on observe des similitudes dans le comportement sexuel (peu de vie de couple) et préventif (prise de risque lors des fellations), et des différences (moins d’activité sexuelle). L’expérience des discriminations est fréquente.
Discussion-Conclusion – Il est probable que cette première étude exploratoire n’a pas réussi à inclure des groupes très vulnérables comme les étrangers et les travailleurs sexuels que les associations rencontrent sur le terrain. Il est nécessaire de poursuivre et d’enrichir les connaissances sur la population transsexuelle afin de construire une offre de prévention et de soins adaptée et pour soutenir le mouvement de reconnaissance de ses besoins spécifiques.

 

Abstract
Introduction – With Aids epidemic, public health has begun to address the concerns of gay populations. Nevertheless, there remains a lack of data on sexual minorities such as lesbian, bisexual and transgender populations.
Transsexual organisations fighting against AIDS as well as the CRIPS (Information and documentation center on AIDS) have carried out a first exploratory survey on the French transgender population, in order to describe their sociodemographic characteristics, risk behaviours and health care use.
Material-Methods – A questionnaire was written by members of the CRIPS and Act Up-Paris. It was then made available via websites dedicated to transsexuals from May to June 2007.
Results – During that period, 179 persons filled the questionnaire online. The data collected show that transgender individuals share socio-economic characteristics that are close to those found in the general population. However, transgender individuals are more often single, have less sexual relationships, except for relationships associated with money, take more risks, and consume more drugs than the heterosexual population. Compared to gay males, their sexual behaviours (more single) and prevention behaviour (risk behaviour in oral sex) show some similarities, as well as some differences (less sexual relationships). They also experience discrimination frequently.
Discussion-Conclusion – This first exploratory study has probably failed to include the highly vulnerable groups that associations work with on the field, such as migrants and sexual workers. There is a need for further studies to describe the transgender populations in order to bring their issues into public health focus and provide them a better access to health care and specific approaches to health promotion or disease prevention.


Mots clés / Key words
Genre, transidentité, comportements sexuels, caractéristiques sociodémographiques / Gender, transidentity, sexual behaviours, sociodemographic characteristics



Erratum BEH n°19, 6 mai 2008
L’incapacité totale de travail chez les victimes de violences en Seine-Saint-Denis, France, 2006
Menouar Tedlaouti et coll.

Résumé
Page 163 dans les Nota bene (NB) des tableaux 1 et 2, il faut lire : « Ainsi 27% des femmes victimes d’un agresseur inconnu ont eu une ITT comprise entre 0 et 2 jours. »
Une version corrigée du PDF est consultable librement sur le site internet de l’Institut de veille sanitaire : BEH N°19 / 2008

 



Congrès international d’épidémiologie Adelf-Epiter - 10-11-12 septembre 2008 à Paris 5e (Maison de la Mutualité)


Organisé par le Pôle de Santé Publique Ile-de-France-Sud, en partenariat avec l’ensemble des organismes d‘épidémiologie française et francophone, le Congrès international d’épidémiologie de l’Adelf (Association des épidémiologistes de langue française) et d’Epiter (Association pour le développement de l’épidémiologie de terrain) rassemble tous les deux ans les épidémiologistes des pays francophones (France, Belgique, Luxembourg, Suisse, Canada, Afrique).
L’épidémiologie connaît un très fort développement : ce congrès sera l’occasion de présenter ses avancées récentes au plan des méthodes et ses applications dans les principaux secteurs de la santé publique. Le programme scientifique abordera tous les grands problèmes d’actualité scientifique et de santé publique.
 



 



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Mise en ligne le 1er juillet 2008
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