BULLETIN EPIDEMIOLOGIQUE HEBDOMADAIRE
10 juin 2008 / n°23-24


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Numéro thématique - Santé des voyageurs et des expatriés
Special issue - Travelers’ and expatriates’ health

Sommaire

- Éditorial - Le meilleur qu’on puisse ramener de voyages, c’est soi-même, sain et sauf (Proverbe persan) / Editorial - The best thing one can bring from travels is oneself, safe and sound (Persan proverb)

- Surveillance épidémiologique du paludisme dans les armées françaises en 2006 / Epidemiological surveillance of malaria in the French Armed Forces in 2006 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Paludisme chez les militaires français en Côte-d’Ivoire de 1998 à 2006 / Malaria in French soldiers in the Ivory Coast from 1998 to 2006 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Militaires français en opérations extérieures : avantages et limites de la surveillance en temps réel / French Armed Forces operating abroad: advantages and limits of real time surveillance [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Risques infectieux chez les travailleurs humanitaires expatriés : enquête exploratoire auprès de 78 expatriés de « Médecins du Monde » / Infectious risks in humanitarian workers: Exploratory survey in 78 expatriates of « Médecins du Monde » [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- L’émergence de la trypanosomose humaine américaine (maladie de Chagas) se confirme en France métropolitaine / Confirmation of the emergence of human American trypanosomiasis (Chagas disease) in metropolitan France [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Expositions par répulsifs antimoustiques enregistrées par les Centres antipoison et de toxicovigilance, France, 2000-2006 / Mosquito repellent poisoning: cases recorded in French Poison Control Centers, 2000-2006 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

 



Éditorial - Le meilleur qu’on puisse ramener de voyages, c’est soi-même, sain et sauf (Proverbe persan)
Editorial - The best thing one can bring from travels is oneself, safe and sound (Persan proverb)
Jean-Paul Boutin, Directeur-adjoint de l’IMTSSA-Le Pharo, membre du Haut conseil de la santé publique
 



Surveillance épidémiologique du paludisme dans les armées françaises en 2006
Epidemiological surveillance of malaria in the French Armed Forces in 2006
Lénaïck Ollivier (imtssa.use@wanadoo.fr)1, Olivier Romand1, Vincent Pommier de Santi1, Alain Todesco1, Frédéric Pages1, Rachel Haus-Cheymol2, Catherine Verret2, Franck Berger2, Antoine Mayet2, Benjamin Queyriaux1, Rémy Michel1, Gaétan Texier1, Xavier Deparis2, André Spiegel2,
Bruno Massit3, René Migliani1, Jean-Paul Boutin1
1 / Institut de médecine tropicale du Service de santé des armées, Marseille, France 2 / École du Val-de-Grâce, îlot Bégin, Saint-Mandé, France 3 / Direction centrale du Service de santé des armées, Paris, France

Résumé
En zone intertropicale, le paludisme est l’une des principales menaces infectieuses naturelles auxquelles sont confrontés les militaires français. Une surveillance spécifique est mise en place dans les forces armées françaises depuis 1987.
Méthodes – Un cas de paludisme est défini comme toute manifestation pathologique avec preuve parasitologique ou immunologique de Plasmodium. Les cas survenant chez un militaire français sont notifiés, qu’ils surviennent en France ou à l’étranger. Les taux d’incidence annuels ont été calculés avec les effectifs moyens et les effectifs des militaires déployés en zone d’endémie palustre.
Résultats – En 2006, 558 paludismes ont été notifiés au système de surveillance des forces armées françaises. Le taux annuel d’incidence était de 1,4 pour 100 personnes déployées en zone d'endémie palustre. Le taux moyen d’incidence annuel était de 3,4 pour 100. La moitié des cas était des paludismes d’importation. La proportion de formes graves était plus élevée pour les paludismes d’importation que pour ceux survenus en zone d’endémie palustre (p=0,04). Les trois pics de survenue étaient les mois de mars, juin-juillet et octobre. Plasmodium falciparum était responsable de 60,5 % des cas déclarés. Dans 56,9 % des cas, les militaires malades étaient non observants pour la chimioprophylaxie antipaludique.
Discussion – Avec l’augmentation des paludismes d’importation dans les armées depuis 2002, les médecins civils en France ont dorénavant plus de chance de prendre en charge un militaire présentant un accès palustre. Contrairement aux données portant sur la population civile, aucune augmentation n’a été constatée après les vacances d’été. Le diagnostic de paludisme doit systématiquement être envisagé chez un militaire consultant pour fièvre d’autant que l’observance de la chimioprophylaxie antipaludique n’est pas bonne.

 

Abstract
Malaria represents one of the main natural infectious threats for French soldiers in intertropical areas. In the French Armed Forces, a malaria specific surveillance has been ongoing since 1987.
Methods – A case is defined as any symptom with parasitic or immunologic evidence of Plasmodium. Every malaria case occurring in a French soldier was notified, wherever the place of diagnosis, France or overseas. The number of exposed soldiers was notified as the weekly deployed number in a malaria endemic area.
Results – In 2006, 558 cases were notified to the surveillance of French Armed Forces. The annual incidence rate was 1.4 per 100 deployed persons/year. The average annual incidence rate was 3.4 per 100. Half of the malaria cases were imported. The proportion of severe malaria cases was higher for imported cases than cases occurring in endemic area (p=0.04). There were three peaks of onset : March, June-July and October. Plasmodium falciparum caused 60.5% of reported cases. In 56.9%, sick soldiers were not compliant with the malaria chemoprophylaxis.
Discussion – Since 2002, the proportion of imported malaria cases was significantly increasing in the French Forces. The likelihood for civilian French doctors to see a soldier with malaria was higher than before. Contrary to civilian data, there was not an increase after the summer holidays. Otherwise, malaria chemoprophylaxis was bad. So, malaria diagnosis must be considered for all soldiers with fever.


Mots clés / Key words
Paludisme, surveillance épidémiologique, armées françaises / Malaria, health surveillance, French Armed Forces



Paludisme chez les militaires français en Côte-d’Ivoire de 1998 à 2006
Malaria in French soldiers in the Ivory Coast from 1998 to 2006
René Migliani (desp.valecole@wanadoo.fr)1, Lénaïck Ollivier2, Olivier Romand2, Catherine Verret1, Rachel Haus-Cheymol1, Alain Todesco2, Frédéric Pagès2, Bruno Pradines2, Benjamin Queyriaux2, Gaetan Texier2, Rémy Michel2, André Spiegel1, Jean-Paul Boutin2
1 / École du Val-de-Grâce, Paris, France 2 / Institut de médecine tropicale du Service de santé des armées, Marseille, France

Résumé
Entre 1998 et 2006, 1 400 cas de paludisme (56,8 %) survenus en Côte d’Ivoire et 1 064 (43,2 %) au retour d’un séjour en Côte-d’Ivoire ont été déclarés dans les armées dans le cadre de missions de maintien de la paix. Le taux annuel d’incidence des cas survenus en Côte-d’Ivoire a diminué entre 1998 et 2001, passant de 294,7 à 44,7 pour 1 000 hommes/an. Avec l’opération Licorne à partir de septembre 2002, on notait une augmentation de 2001 à 2002 (134,5). Le taux diminuait ensuite pour se stabiliser en 2005 (27,5) et 2006 (28,0). Les mêmes tendances étaient observées au retour. Plasmodium falciparum était responsable de 78,9 % des cas, P. malariae 2 %, P. ovale 8 %, P. vivax 1,8 %, les formes mixtes 2,7 % et Plasmodium sp 6,6 %. Tous les isolats testés in vitro de P. falciparum sont sensibles à la quinine, la luméfantrine, la dihydroartémisinine et l’atovaquone. Quarante pour cent des isolats sont résistants in vitro à la chloroquine, 29 % à la méfloquine et 41 % de sensibilité diminuée au cycloguanil. Pour améliorer la prévention du paludisme, il est indispensable de renforcer les activités d’éducation sanitaire, de réaliser des enquêtes comportementales, de mettre à disposition des médecins des moyens de contrôle de l’observance et d’évaluer une chimioprophylaxie de courte durée au retour.
 
Abstract
Between 1998 and 2006, 1,400 malaria cases (56.8%) were registered in French soldiers in peace-keeping mission in the Ivory Coast and 1,064 (43.2%) after returning to France. The annual rate of malaria incidence in the Ivory Coast (for 1,000 individuals per year) significantly decreased from 1998 (294.7) to 2001 (44.7). This rate significantly increased from 2001 to 2002 (134.5) during the Licorne operation. Then, it decreased again and stabilized in 2005-2006 (27.5 and 28.0, respectively). The same trends were observed for imported malaria. Plasmodium falciparum was identified in 78.9% of malaria cases, P. malariae in 2%, P. ovale in 8%, P. vivax in 1.8% and Plasmodium sp. in 6.6%. The P. falciparum isolates assessed in vitro were susceptible to quinine, lumefantrine, dihydroartemisinin and atovaquone. Forty per cent of the isolates were resistant in vitro to chloroquine, 29% to mefloquine and 41% had reduced susceptibility to cycloguanil. It is essential to reinforce health education, to achieve behavioral studies, to give tools to army medical officer to control drug observance and to evaluate chemoprophylaxis with reduced time intake after returning to France, in order to improve malaria prevention.

Mots clés / Key words
Paludisme, Côte-d’Ivoire, armées, France / Malaria, Ivory Coast, French army



Militaires français en opérations extérieures : avantages et limites de la surveillance en temps réel
French Armed Forces operating abroad: advantages and limits of real time surveillance
Jean-Baptiste Meynard (jbmeynard@pasteur-cayenne.fr)1, Hervé Chaudet2, Gaetan Texier3, Bruce Dupuy1, Benjamin Queyriaux3, Liliane Pellegrin2, Julien Renner1, Xavier Deparis3, René Migliani4, André Spiegel1, Jean-Paul Boutin3
1 / Institut Pasteur de la Guyane, France 2 / Université de la Méditerranée, Marseille, France 3 / Institut de médecine tropicale du Service de santé des armées, Marseille, France
4 / École du Val de Grâce, Paris, France

Résumé
Introduction – Afin d’assurer la surveillance épidémiologique des militaires en opération et de détecter précocement un phénomène inhabituel, le Service de santé des armées a développé une approche de surveillance en temps réel. L’objectif était de faire la synthèse des avantages et des inconvénients de cette approche.
Méthodes – Un prototype de surveillance en temps réel a été mis en oeuvre en Guyane depuis 2004. Son évaluation a identifié ses forces et ses faiblesses. Ce retour d’expérience a permis d’élargir le concept à la surveillance des forces françaises stationnées à Djibouti et de développer une approche globale pour l’ensemble des forces en opération.
Résultats – La surveillance en temps réel a montré son utilité pour l’alerte précoce au cours de différentes situations réelles ou simulées. Les choix fonctionnels et architecturaux ont permis d’assurer l’interopérabilité avec les nations alliées. Cependant, les informations produites ne constituaient qu’une des premières étapes du diagnostic de situation épidémiologique, nécessairement suivies d’autres investigations.
Discussion – Cette première phase de développement a souligné la complémentarité avec la surveillance épidémiologique traditionnelle. Elle a également identifié le fait que des outils devaient continuer à être développés pour permettre de prendre en compte les spécificités de la surveillance pour les forces en opération.
 

Abstract
Introduction – To perform epidemiological surveillance within the Armed Forces on duty areas and to permit the early detection of unusual events, the military health service has developed a real time surveillance approach. The objective was to synthesize the benefits and drawbacks of this approach. Methods – A prototype of real time surveillance has been set up in French Guiana since 2004. Its evaluation has identified strengths and weaknesses. The experience has permitted to enlarge the concept to French forces in Djibouti, and also to develop a global approach for the whole Armed Forces on duty areas.
Results – Real time surveillance has shown its usefulness for early warning during the different real and simulated situations. Functional and architectural choices have permitted to insure interoperability with allied nations. However, the information produced constituted only one of the first step towards the diagnosis of the epidemiological situation, which would necessarily be followed by other investigations.
Discussion – This first step of development has highlighted the complementarity with traditional epidemiological surveillance. It also permitted to conclude that tools had to be developed to take into account the specificities of surveillance for operational forces.


Mots clés / Key words
Surveillance syndromique, temps réel, alerte précoce, forces armées, évaluation / Syndromic surveillance, real time, early warning, Armed Forces, evaluation



Risques infectieux chez les travailleurs humanitaires expatriés : enquête exploratoire auprès de 78 expatriés de
« Médecins du Monde »
Infectious risks in humanitarian workers: Exploratory survey in 78 expatriates of « Médecins du Monde »
Thierry Brigaud (brigaud-t@ch-valenciennes.fr)1, Sophie Fantoni2, Joëlle Drouart1, Brigitte Tilmont3, Pascal Chaud3, Paul Frimat2
1 / Centre hospitalier, Valenciennes, France 2 / Centre hospitalier régional universitaire, Lille, France 3 / Cellule interrégionale d’épidémiologie Nord Pas-de-Calais, Lille, France

Résumé
Les travailleurs humanitaires sont confrontés à un risque infectieux important, du fait d’une exposition potentielle prolongée et des conditions de vie difficile. Pendant le premier trimestre 2007, un questionnaire concernant la survenue des maladies infectieuses contractées et les vaccinations a été rempli par 78 expatriés humanitaires de l’Organisation non gouvernementale française Médecins du Monde. Nous présentons l’incidence des maladies infectieuses les plus courantes calculée à partir de cet échantillon. Pour les épisodes diarrhéiques, nous avons trouvé une incidence de 183 pour 1 000 personnes année ; pour le paludisme, de 116 pour 1 000 personnes année ; pour la fièvre typhoïde de 30 pour 1 000 personnes année et pour la tuberculose de 12 pour 1 000 personnes année. Les taux de couverture vaccinale déclarée étaient de 100 % pour le tétanos, de 98 %, pour la diphtérie et la poliomyélite de 91 % pour l’hépatite B, mais seulement de 86 % pour la typhoïde et de 78 % pour l’hépatite A. En se conformant à l’obligation faite aux employeurs de réaliser une évaluation des risques en consignant les résultats dans le « document unique », Médecins du Monde pourrait par la mise en place d’un plan d’action améliorer la prévention et la prise en charge du risque infectieux chez les travailleurs humanitaires.
 
Abstract
Humanitarian workers are at higher risk of getting infectious diseases, because of potential prolonged exposure and adverse living conditions. During the first three months of 2007, a questionnaire on infectious diseases outbreaks and vaccinations was completed by 78 humanitarian expatriates of a French non-governmental organisation: Médecins du Monde. We present the incidence of the most common infectious diseases calculated from this sample survey: for diarrheal episodes, the incidence was 183 per 1,000 person- years, for malaria, 116 per 1,000 person-years, for typhoid, 30 per 1,000 person-years, and for tuberculosis, 12 per 1,000 person-years. The reported rates vaccination coverage were 100% for tetanus, 98% for polio and diphtheria, 91% for hepatitis B, and only 86% for typhoid and 78% for hepatitis A. While abiding by the legal duty for employers to assess the risks and record the results in a « document unique » (unique document), Médecins du Monde could improve the prevention and management of infectious risk in humanitarian workers by implementing an action plan.

Mots clés / Key words
Expatriés, travailleurs humanitaires, risque infectieux, vaccinations / Expatriates, humanitarian workers, infectious risk, vaccination



L’émergence de la trypanosomose humaine américaine (maladie de Chagas) se confirme en France métropolitaine
Confirmation of the emergence of human American trypanosomiasis (Chagas disease) in metropolitan France
François-Xavier Lescure (xavier.lescure@tnn.aphp.fr)1, Stéphane Jauréguiberry2, Dominique Jeannel3, Frédéric Gay2, Michel Develoux1,4, Guillaume Le Loup1, Marie-Hélène Elghouzzi5, Martin Danis2, Gilles Pialoux1
1 / Hôpital Tenon, AP-HP Paris, France 2 / Hôpital La Pitié Salpêtrière, AP-HP Paris, France 3 / Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France 4 / Hôpital Saint-Antoine, AP-HP Paris, France
5 / Établissement français du sang, Rungis, France

Résumé
Prévalence et incidence de la trypanosomose humaine américaine (THAm) ont diminué en Amérique latine depuis les initiatives inter-pays de la région encadrées par l’Organisation panaméricaine de la santé (PAHO) et l’Organisation mondiale de la santé (1991-2004). En Europe et jusqu’en 2004, la THAm était rarement rencontrée. Depuis 2004, 18 cas importés ont été recensés en Ile-de-France (38 % symptomatiques, 95 % venant de Bolivie). Les problèmes rencontrés ont été : disponibilité des tests sérologiques, accessibilité des traitements spécifiques, risque de transmission maternofoetale. Le nombre de personnes originaires de zones d’endémie vivant en France est supérieur à 60 000 ce qui laisse supposer davantage de cas. En dehors du problème diagnostique sous-estimé, le risque de transmission verticale existe en France et doit être évalué. Le risque transfusionnel est géré depuis 2007 avec un dépistage ciblé.
 

Abstract
The prevalence and incidence of human American trypanosomiasis (HAT) dramatically decreased in South America since initiatives of the Pan American Health Organization and World Health Organisation (1991-2004). Since 2004, the disease has rarely been observed in Europe. Since then, 18 imported cases of Chagas disease in France (38% symptomatic, 95% coming from Bolivia) have been recorded. The problems met were: availability of the serological tests, accessibility of the specific treatments, risk of mother-tochild transmission. The number of persons coming from endemic areas living in France regularly is higher than 60,000, which probably indicates more cases. Except for the problem of under-estimated diagnosis, the risk of vertical transmission exists in France and must be assessed. Since 2007, transfusion risk is managed with targeted screening.


Mots clés / Key words
Trypanosomose humaine américaine, maladie de Chagas, Trypanosoma cruzi, émergence, Amérique latine, maladies d’importation / Human American trypanosomiasis, Chagas disease, Trypanosoma cruzi, emergence, South America, imported diseases



Expositions par répulsifs antimoustiques enregistrées par les Centres antipoison et de toxicovigilance, France, 2000-2006
Mosquito repellent poisoning: cases recorded in French Poison Control Centers, 2000-2006
Philippe Saviuc (psaviuc@chu-grenoble.fr)1, Robert Garnier2, Amandine Cochet3, pour le Comité de coordination de toxicovigilance
1 / Centre de toxicovigilance Grenoble, France 2 / Centre antipoison et de toxicovigilance, Paris, France 3 / Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France

Résumé
Pour décrire la toxicité aiguë des répulsifs antimoustiques, les cas d’expositions par répulsifs enregistrés dans la base nationale de cas des centres antipoison et de toxicovigilance français (5 centres au moment de l’étude) ont été recensés : 396 cas d’exposition ont été étudiés. Les circonstances rassemblaient une intoxication volontaire, 12 mésusages, 13 effets indésirables et 370 expositions accidentelles (93,4 %). Il s’agissait dans la quasitotalité de répulsifs à usage corporel ; ils contenaient principalement de l’IR3535 (46,2 %) et du DEET (33,8 %), souvent en mélange (23 %), fréquemment associés à des terpènes (70,5 %). Des symptômes étaient présents dans 29,8 % des cas, moins fréquemment lorsque le répulsif était ingéré, plus fréquemment lors d’un contact oculaire. Les enfants de moins de 5 ans ne constituaient pas une population sensible, sauf quand le répulsif contenait du DEET (fréquence accrue de symptômes). La toxicité des principales substances actives est résumée. Il ressort comme principal résultat de cette étude une conséquence très modérée des expositions aux répulsifs dans des conditions d’exposition accidentelle.

 

Abstract
To describe mosquito repellents toxicity, exposure cases to repellents were recorded in the French Poison Control Center database were analyzed (5 Poison Control Centers recorded 396 cases at the time of the study). Circumstances were 1 voluntary intoxication, 12 misuses, 13 adverse reactions and 370 accidental poisonings (93.4%). In almost all cases, the mosquito repellent was for body use. The repellent formulation contained mainly IR3535 (46.2%) and DEET (33.8%), often mixed with other active agents (23%), and frequently associated with terpenes (70.5%). Symptoms were present in 29.8% of the cases, appearing less frequently when the repellent was swallowed, and more frequently when there was ocular contact. Children under 5 years old did not constitute a sensitive population, except when the repellent contained DEET (increased symptom occurrence). Toxicity of the main active substances is summarized. The main result of this study was the very moderate repellent exposure consequence for accidental exposure conditions.


Mots clés / Key words
Toxicovigilance, répulsifs antimoustiques / Toxicovigilance, mosquito repellents



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Mise en ligne le 10 juin 2008
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