BULLETIN EPIDEMIOLOGIQUE HEBDOMADAIRE
29 avril 2008 / n°18


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Sommaire

- Estimation quantitative du risque de contamination d’un don de sang par le Chikungunya lors de l’épidémie survenue à La Réunion, France, en 2005-2007 / Estimated risk of Chikungunya viremic blood donation during an epidemic on Reunion Island, France, 2005-20071 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Investigation et prise en charge d’une épidémie de gale dans une maison de retraite. Pyrénées-Atlantiques, France, novembre 2005-janvier 2006 / Investigation, prevention, and control of a scabies outbreak in a retirement home. Pyrénées-Atlantiques, France, November 2005-January 2006 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Journées de veille sanitaire, novembre 2008



Estimation quantitative du risque de contamination d’un don de sang par le Chikungunya lors de l’épidémie survenue à La Réunion, France, en 2005-2007
Estimated risk of Chikungunya viremic blood donation during an epidemic on Reunion Island, France, 2005-2007
Cécile Brouard (c.brouard@invs.sante.fr)1,2, Pascale Bernillon1, Isabelle Quatresous1, Josiane Pillonel1, Azzedine Assal3, Henriette De Valk1,
Jean-Claude Desenclos1 pour le groupe de travail « Estimation quantitative du risque de contamination d’un don de sang par des agents infectieux »a
1 / Institut de veille sanitaire (InVS), Saint-Maurice, France 2 / Programme de formation à l’épidémiologie de terrain (Profet), InVS, Saint-Maurice, France 3 / Établissement français du sang, Tours, France

Résumé
Introduction – Entre 2005 et 2007, le virus Chikungunya (CHIKV) a été responsable d’une épidémie massive à La Réunion, qui a atteint son maximum en février 2006. La collecte de sang total a été interrompue sur l’île en janvier 2006.
Méthodes – Des estimations du risque de contamination d’un don de sang par le CHIKV à La Réunion ont été réalisées pour différentes phases de l’épidémie à partir des données d’incidence, de la durée moyenne de virémie asymptomatique et de la proportion de formes asymptomatiques. Le risque estimé a été comparé aux résultats du dépistage génomique viral mis en place sur les dons plaquettaires. Résultats – Le risque moyen était estimé à 132 pour 100 000 dons pour l’ensemble de l’épidémie, atteignant 1 500 pour 100 000 au maximum de l’épidémie. Au total, 47 dons auraient pu être contaminés si la collecte n’avait pas été interrompue. Parallèlement, le nombre estimé d’habitants infectés par transmission vectorielle était de 312 500. Les risques estimé (0,7 %) et observé sur les dons plaquettaires (0,4 %) étaient proches.
Conclusion – Le risque de contamination d’un don était élevé, mais faible au regard du risque de contamination par transmission vectorielle. Les résultats concordants avec le risque observé confortent ces estimations.
 

Abstract
Background – Between 2005 and 2007, Chikungunya virus (CHIKV) caused a massive outbreak on Reunion Island, with a major peak in February 2006. Blood donation was interrupted on the island in January 2006.
Methods – Estimates of the mean risk of viremic blood donation on Reunion Island were computed for different phases of the epidemic, using incidence data, mean duration of viremia, and frequency of asymptomatic infection. The estimated risk was compared to the results of CHIKV nucleic acid testing implemented for platelet donations screening.
Results – The mean risk was estimated at 132 per 100,000 donations over the course of the outbreak, peaking at 1,500 per 100,000 donations at the height of the outbreak. In total, 47 blood donations could have been viremic if blood collection was not interrupted. During this period, an estimated 312,500 inhabitants were infected by mosquito-borne transmission. The estimated mean risk (0.7%) and observed risk on platelets donations (0.4%) were of the same order of magnitude.
Conclusion – The estimated risk of viremic blood donation was high, but low compared to the risk of mosquito-borne CHIKV transmission. The estimated risk was corroborated by the concordant results with the observed risk.


Mots clés / Key words
Transfusion sanguine, virus Chikungunya, épidémiologie, Ile de la Réunion, estimation de risque / Blood transfusion, Chikungunya virus, epidemiology, Reunion Island, risk assessment



Investigation et prise en charge d’une épidémie de gale dans une maison de retraite. Pyrénées-Atlantiques, France, novembre 2005-janvier 2006
Investigation, prevention, and control of a scabies outbreak in a retirement home. Pyrénées-Atlantiques, France, November 2005-January 2006
Christine Castor (christine.castor@sante.gouv.fr)1, Florence Perret1, Benoît Huc2, Laurent Filleul1
1 / Institut de veille sanitaire, Cellule interrégionale d’épidémiologie Aquitaine, Bordeaux, France 2 / Service d’hygiène hospitalière inter-établissements Béarn-Soule, France

Résumé
Introduction – Fin 2005, une maison de retraite des Pyrénées-Atlantiques signalait à la Direction départementale de l’action sanitaire et sociale (Ddass) plusieurs cas de gale touchant les résidents et le personnel. Parallèlement à la mise en place de mesures prophylactiques, une enquête épidémiologique a été réalisée pour rechercher d’éventuels facteurs de risque et surveiller l’évolution de l’épidémie. L’efficacité de cette prise en charge a également été évaluée.
Matériel et méthodes – Une étude de cohorte a été réalisée parmi l’ensemble des résidents (n=107) et du personnel (n=65). Un cas de gale certain était défini par la survenue, après le 15 septembre 2005, d’une gale confirmée par un médecin. La surveillance des cas s’est poursuivie jusqu’au 15 janvier 2006.
Résultats – Cette étude a confirmé l’existence de 24 cas certains de gale (taux d’attaque =14 %), survenus sur une période d’environ 2 mois. Le taux d’attaque chez les résidents (10,3 %) était 2 fois moins important que chez le personnel (25,5 %). Pour le personnel, la profession d’aide-soignante (RR=5,9 ; p 0,04) et la fréquentation d’un vestiaire particulier (RR=5,9 ; p 0,02) représentaient des facteurs de risque. Chez les résidents, l’utilisation d’un fauteuil roulant (RR=4,4 ; p 0,03) et la participation à certaines activités étaient significativement associées à la maladie. Une cellule de crise, coordonnée par le service d’hygiène et rassemblant les compétences en terme de décisions, soins et logistiques a été constituée. Un traitement global pour toute la collectivité a été organisé par une prise orale d’ivermectine suivie d’une deuxième prise à J8. Discussion-Conclusion – Cette prise en charge a nécessité d’importants moyens. Si le signalement du premier cas a été réalisé trop tardivement, les différentes recommandations ont bien été appliquées dans l’établissement. Le suivi des contacts extérieurs a été plus difficile. Le traitement par ivermectine, du fait de son administration ponctuelle, a facilité grandement la gestion de l’épidémie et aucun cas n’a été signalé par la suite.

 

Abstract
Introduction – At the end of 2005, a retirement home in the Pyrénées- Atlantiques district reported several cases of scabies affecting residents and staff to the local health authorities (DDASS). While implementating preventive measures, an epidemiological investigation was conducted to look for possible risk factors and monitor the evolution of the outbreak. Care efficiency was also estimated.
Material and methods – A cohort study was performed among all residents (n=107) and staff (n=65). A case was defined as scabies confirmed by a doctor after 15 September 2005. The surveillance continued until 15 January 2006.
Results – This study confirmed the existence of 24 confirmed cases of scabies (attack rate=14%) over a 2 month-period. Among residents, the attack rate (10.3%) was twice less important than among staff (25.5%). For staff, the fact of being a nursing assistant (RR=5.9; p 0.04) and using one of the changing rooms (RR=5.9; p 0.02) represented risk factors. For residents, using a wheelchair (RR=4.4; p 0.03) and participating in specifics activities were significantly associated with the disease. A crisis cell, coordinated by the service of hygiene and collecting the skills in terms of decisions, care and logistics was constituted. A global treatment for the whole community was organized, which consisted of one oral dose of ivermectine, followed by a second dose at D8.
Discussion-Conclusion – This medical care service required important means. Despite the late reporting of the first case, the various recommendations were applied appropriately in the facility. The follow-up of outside contacts was more difficult. Ivermectine treatment, because of its punctual administration, highly facilitated the management of the epidemic, and no case was further reported.


Mots clés / Key words
Gale, épidémie, maison de retraite, ivermectine / Scabies, outbreak, retirement home, ivermectine






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Mise en ligne le 29 avril 2008
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