Résumé
Contexte – Le 24 janvier 2007, alors que des intempéries de neige ont provoqué de nombreuses coupures d’électricité, plusieurs cas d’intoxication au monoxyde de carbone (CO) sont signalés à la cellule de crise de la Préfecture de la Creuse, tous liés à l’usage d’un groupe électrogène. Une investigation a été menée par la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales de la Creuse afin de préciser les circonstances de l’exposition et décrire les symptômes observés chez les personnes intoxiquées.
Méthode – Une enquête médicale et environnementale a été effectuée pour toutes les intoxications au monoxyde de carbone survenues en Creuse au cours de la période du 22 au 28 janvier 2007 et correspondant à la totalité de la période de coupure d’électricité.
Résultats – Douze foyers d’intoxication au CO ont été recensés sur une période de trois jours affectant 32 personnes au total. Parmi les causes d’intoxications, 9 foyers sont liés à l’utilisation d’un groupe électrogène, 2 à l’usage d’un poêle à pétrole et 1 à l’usage d’une gazinière.
Discussion-Recommandations – Ces intoxications à répétition liées à l’usage de groupes électrogènes doivent faire porter l’attention sur les risques liés à l’usage de ce type d’appareil, qui sont de plus en plus utilisés par des particuliers lors de coupures d’électricité, en toute saison.

Abstract
Background – On 24 January 2007, as winter snowstorms caused many power cuts, several cases of carbon monoxide (CO) poisoning are reported to the crisis cell of the Creuse Prefecture, all related to the use of a power generating unit. An investigation was carried out by the Creuse local health authorities (Direction départementale des affaires sanitaires et sociales – DDASS), in order to identify the exposure circumstances, and describe the symptoms observed in poisoned subjects.
Method – A medical and environmental investigation was performed for all carbon monoxide poisonings which occurred in the Creuse district between 22 to 28 January 2007, and corresponding to the whole power cuts period. Results – Twelve intoxication clusters with CO were registered over a three-day period, affecting a total of 32 people. Among the poisoning causes, 9 clusters are related to the use of a power generating unit, 2 to the use of a kerosene stove, and 1 to the use of a gas cooker.
Discussion-Recommendations – It is necessary to raise the awareness on risks linked with the use of power generating units, as shown by repeated poisoning occurrences related this type of device, and which are increasingly used by private individuals in case of power cuts, whatever the season.

Résumé
Introduction – Depuis 1995, aucune donnée sur la prévalence de la tuberculose en prison n’a été publiée en France et aucune évaluation du dépistage systématique à l’entrée n’a été réalisée. La présente étude contribue à une meilleure connaissance de cette maladie, son dépistage et son traitement dans les maisons d’arrêt d’Ile-de-France.
Matériel-Méthodes – Une étude prospective a été menée dans les neuf maisons d’arrêt d’Ile-de-France du 1er juillet 2005 au 30 juin 2006.
Résultats – Sur les 22 450 personnes incarcérées sur cette période, 26 cas de tuberculose ont été identifiés. La prévalence de la tuberculose dans ces é tablissements est de 106,9 pour 100 000 détenus. Cette prévalence a diminué de plus de moitié en 10 ans. Le diagnostic et le traitement des malades tuberculeux en prison se font selon les bonnes pratiques cliniques. Par contre, la plupart des patients sont perdus de vue après leur libération. Le dépistage systématique par radiographie pulmonaire réalisé chez toute personne arrivant de liberté souffre de nombreuses anomalies, le taux de dépistage variant de 58 % à 99 % selon les maisons d’arrêt. Seule une moitié des détenus a bénéficié d’un dépistage réalisé dans les délais prévus par la réglementation.
Discussion-Conclusion – Une articulation plus étroite entre équipes de soins à l’intérieur des prisons et équipes de lutte contre la tuberculose en population générale, se traduisant en particulier par une consultation médicale et sociale de ces dernières auprès des détenus tuberculeux, devrait permettre d’améliorer le dépistage autour de chaque cas et le suivi à la sortie de prison.

Abstract
Introduction – Since 1995, no data on tuberculosis prevalence in prison have been published in France, and no evaluation on the systematic screening for tuberculosis was performed. This study contributes to increase this disease knowledge, its treatment and its screening in prisons in the Ile-de- France region.
Material-Methods – A prospective study was carried out from 1 July 2005 to 30 June 2006 in the nine prisons in the Paris area for persons on probation or serving short-term sentences.
Results – A total of 26 cases of tuberculosis were recorded among the 22,450 inmates admitted during the period. The overall prevalence of tuberculosis found with new arrivals was estimated at 106.9 for 100,000 detainees. This prevalence was divided by two in 10 years. The management of the disease was satisfactory while detainees were in custody, but it was very difficult to monitor the cases and treatment compliance once the prisoners were released. Organisation for screening was often problematic; the mean coverage rate ranged from 58% to 99% in the different centres. Only half of the screened inmates were tested and given the results in the time frame set by regulations.
Discussion-Conclusion – Appropriate strategies must be developed jointly with the medical teams in the prisons and anti-TB centres in order to improve the screening around cases and the follow-up of each patient once released.