BULLETIN EPIDEMIOLOGIQUE HEBDOMADAIRE
18 décembre 2007 / n°50


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Sommaire

- Portage de pneumocoques dans les établissements d’accueil du jeune enfant des départements des Alpes-Maritimes et du Nord, France, 1999-2006 / Pneumococcal carriage trends among children attending day-care centres in France, 1999-2006 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Connaissances, attitudes et comportements vis-à-vis des risques liés à l’exposition aux ultraviolets, France, 2004 / Knowledge, attitudes and practice towards risks due to ultraviolet exposure, France, 2004 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Usages de cannabis chez des étudiants d’une université parisienne, France, 2003-2004 / Marijuana use among students in a Parisian university, France, 2003-2004 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

 



Portage de pneumocoques dans les établissements d’accueil du jeune enfant des départements des Alpes-Maritimes et du Nord, France, 1999-2006
Pneumococcal carriage trends among children attending day-care centres in France, 1999-2006
Brigitte Dunais (dunais.b@chu-nice.fr)1, Caroline Laurans2, Pascale Bruno1, Pia Touboul1, Marion Lelieur-Piérard2, Géraldine Mancini1, Michèle Sabah1,
Hélène Carsenti-Dellamonica1, Micheline Roussel-Delvallez2, Pierre Dellamonica1, Christian Pradier1
1 / Centre hospitalier universitaire de Nice, France 2 / Centre hospitalier universitaire de Lille, France

Résumé
Introduction – Les enfants fréquentant les crèches collectives, aujourd’hui appelées établissements d’accueil du jeune enfant, constituent un réservoir de pneumocoques (SP) pour la communauté, justifiant d’étudier l’influence du vaccin conjugué anti-pneumococcique (Pn7) introduit en 2003 sur la colonisation bactérienne du nasopharynx dans cette population.
Méthodes – Des enquêtes transversales ont été réalisées entre janvier et mars 1999, 2002, 2004 et 2006 dans les crèches collectives des départements des Alpes-Maritimes et du Nord. Pour chaque période, la sensibilité aux antibiotiques, le sérotype des souches et le statut vaccinal vis-à-vis du vaccin Pn7 ont été étudiés.
Résultats – Le portage de SP est demeuré stable, alors que la proportion de SP de sensibilité diminuée à la pénicilline (PSDP) a baissé entre 1999 et 2006, de 62,7 % à 33,9 % dans les Alpes-Maritimes (p<10-3), et de 71,8 % à 56,2 % dans le Nord (p<10-3). La sensibilité des souches aux antibiotiques a globalement augmenté. Parallèlement, le pourcentage des sérotypes vaccinaux a diminué, en faveur des sérotypes apparentés et non vaccinaux. Plus des deux tiers des enfants dans chaque département avaient reçu au moins une dose vaccinale en 2006.
Conclusion – L’introduction du vaccin Pn7 s’est accompagnée d’une modification de la répartition des souches, et la proportion des souches non vaccinales de PDSP a augmenté. Seule l’utilisation prudente des antibiotiques permettra de préserver les sérotypes de remplacement d’une pression de sélection génératrice de nouvelles résistances.
 

Abstract
Introduction – Children attending day-care centres are a major reservoir for pneumococcal strains (SP) in the community. This warrants surveying the impact of immunisation with the 7-valent conjugate vaccine (Pn7), introduced in France in 2003, on nasopharyngeal colonization among these children.
Methods – Cross-sectional surveys were conducted in the Alpes-Maritimes and Nord districts between January and March 1999, 2002, 2004, and 2006 on a random sample of children attending group day-care. For each study period, penicillin-susceptibility and serotype distribution of isolates from nasopharyngeal aspirates were recorded, as well as immunization status.
Results – Nasopharyngeal carriage of SP remained stable, while the proportion of SP with diminished susceptibility to penicillin (PDSP) decreased significantly in both areas between 1999 and 2006, from 62.7% to 33.9% in the Alpes-Maritimes (p<10-3), and from 71,8% to 56.2% in the Nord (p<10-3). Overall susceptibility of strains to antibiotics increased. A shift from Pn7 serotypes towards Pn7 cross-reactive and non-vaccine types was observed. Over two-thirds of the children had received at least one vaccine dose in 2006.
Conclusion
– The distribution of nasopharyngeal carriage of SP has changed since the introduction of Pn7 and the proportion of non-vaccine types has increased among PDSP. Replacement strains must be protected from selective pressure resulting from inappropriate antibiotic use in order to uphold the benefit provided by the vaccine.


Mots clés / Key words
Pneumocoque, portage nasopharyngé, surveillance, établissements d’accueil du jeune enfant, vaccin conjugué antipneumococcique / Pneumococcus, nasopharyngeal carriage, surveillance, children’s day-care centres, pneumoccal conjugate vaccine



Connaissances, attitudes et comportements vis-à-vis des risques liés à l’exposition aux ultraviolets, France, 2004
Knowledge, attitudes and practice towards risks due to ultraviolet exposure, France, 2004
Julie Bottéro, Christophe Léon, Cécile Fournier (cecile.fournier@inpes.sante.fr)
Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, Saint-Denis, France

Résumé
Objectifs – Apprécier les connaissances, attitudes et comportements de prévention des Français vis-à-vis des risques liés à l’exposition aux ultraviolets (UV), afin d’adapter les campagnes de prévention et secondairement de les évaluer.
Méthode – En 2004, un sondage (méthode des quotas) a été réalisé par téléphone auprès d’un échantillon de 1 002 personnes, représentatif de la population française.
Résultats – Une majorité de Français (55 %) aime être bronzée et s’exposer au soleil, 17 % utilisent des produits accélérateurs de bronzage et 3 % réalisent des séances d’UV artificiels. Les jeunes et les travailleurs en extérieur s’exposent plus aux UV et se protègent moins que la population générale. L’enfance est identifiée comme la période de la vie la plus vulnérable aux UV par 52 % des personnes, mais 44 % pensent que les coups de soleil de l’enfance sont sans gravité s’ils sont soignés. Parmi les risques liés à l’exposition aux UV, 90 % des Français identifient les risques de cancers cutanés et 6 % les pathologies oculaires.
Conclusion – Les cibles prioritaires des campagnes de prévention sont les enfants, les jeunes et les hommes, notamment les travailleurs en extérieur. La détection précoce des pathologies cutanées doit être renforcée.

 

Abstract
Aims – To determine general knowledge, attitude and behaviour of French people towards the risk of ultraviolet (UV) exposure in order to adapt prevention campaigns on one hand, and assess them, on the other hand.
Method – In 2004, a telephone survey, using the quota method, was conducted with a representative sample of the French population (1002 persons).
Results – A majority of French people (55%) enjoy being tanned and exposing themselves to sunlight, 17% of them use suntan lotions and products, and 3% participate in artificial UV tanning. Younger people and outdoor workers are more exposed, but less protected, to UV rays than the general population. Childhood was reported as the most vulnerable period in life as regards ultraviolet rays by 52% of the participants; nevertheless 44% of respondents thought that childhood sunburns could cause no damage if properly cared for. Skin cancer and ophtalmological diseases were identified as the most frequent risks associated to UV exposure for respectively 90% and 6% of the French respondents.
Conclusion – Priority targets of preventive campaigns are children, young people and men, especially outdoor workers. Awareness of skin disease detection must be reinforced.


Mots clés / Key words
Mélanome, cancer cutané, rayonnement ultraviolet, prévention, comportement / Melanoma, skin cancer, ultraviolet rays, prevention, health behaviour



Usages de cannabis chez des étudiants d’une université parisienne, France, 2003-2004
Marijuana use among students in a Parisian university, France, 2003-2004
Laurence Simmat-Durand (laurence.simmat-durand@paris5.sorbonne.fr)
Inserm U811, CNRS UMR 8136, Paris, France

Résumé
Introduction – Les jeunes adultes, en particulier les 18-25 ans, sont peu décrits pour leurs consommations de substances psychoactives en France, encore moins quand ils sont étudiants d’université. Pourtant, l’étude de ces groupes d’âges situés entre l’adolescence, période d’expérimentation des produits - et la vie adulte, avec éventuellement l’ancrage de ces usages dans le quotidien - est indispensable à la compréhension des usages intégrés de ces substances.
Méthodes – Un échantillon d’étudiants d’une université parisienne a été enquêté par auto-questionnaire pendant la durée des cours, soit 869 étudiants de première et deuxième année, selon cinq grandes disciplines : médecine, pharmacie, droit, psychologie et sociologie.
Résultats – Un étudiant sur deux a déjà expérimenté le cannabis, avec des différences significatives entre les hommes et les femmes, respectivement 55,2 % versus 45,7 %, selon la section du baccalauréat : 39 % des bacs S versus 59 % des bacs ES et 63 à 72 % des bacs professionnels, et selon les filières d’études universitaires : 25,9 % en pharmacie, 37,3 % en médecine et 41 % en droit contre 72 % en sociologie et 65,2 % en psychologie. L’âge à l’expérimentation du cannabis est proche de 16 ans, avec des différences significatives selon le baccalauréat d’origine et la profession et catégorie socio-professionnelle du père. Un étudiant sur 3 a consommé du cannabis l’année précédant l’enquête (33,4 %), un sur 6 dans le mois écoulé (16,3 %) et 13,6 % des étudiants ont connu un usage problématique de cannabis au cours de leur vie.
 
Abstract
Introduction – The psychoactive drug use of young adults, aged between 18 and 25 is poorly described in France, especially in university students. However, the description of these age groups, between teenagers who may experiment and adults who may use drugs daily, is most important to understand the social uses of such substances.
Methods – A sample of students from a Paris university was surveyed with self-administered questionnaires during classes, representing 869 first or second year students, in five major subjects: medicine, pharmacy, law, psychology and sociology.
Results – One out of two student had experimented marijuana, with significant differences between males and females, respectively 55.2% versus 45.7%, and depending on the Baccalauréat (A levels) section: 39% in scientific versus 59% in economic sections, and 63 to 72% in professional sections; and on the subjects they studied at university: 25.9% in pharmacy, 37.3% in medicine, 41% in law versus 72% in sociology and 65.2% in psychology. The age of experimentation was close to 16, with significant differences depending on the Baccalauréat they passed and the social positions of their fathers. One student out of three had consumed marijuana in the year preceding our survey (33.4%), one out of six in the preceding month (16.3%), and 13.6% of total sample had a problematic use during their lives.


Mots clés / Key words
Cannabis, étudiants, abus, usages à risque, prévalence / Marijuana, university students, abuse, risk use, prevalence











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Mise en ligne le 18 décembre 2007
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