BULLETIN EPIDEMIOLOGIQUE HEBDOMADAIRE
4 décembre 2007 / n°48-49


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Numéro thématique - Mayotte : une problématique sanitaire particulière
Special issue - Mayotte: a specific health challenge

Sommaire

- Éditorial - Mayotte : les enjeux de la surveillance et de la veille sanitaire / Editorial - Mayotte: the stakes of surveillance and health monitoring

- État nutritionnel et activité physique à Mayotte, France : premiers résultats de l’étude NutriMay 2006 / Nutritional status and physical activity in Mayotte, France: First results of the NutriMay 2006 Survey [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Épidémie massive de fièvre chikungunya à Mayotte, France en 2005-2006 : description à partir des résultats de deux enquêtes épidémiologiques / Massive outbreak of chikungunya fever in Mayotte Island, France in 2005-2006: a description based on two epidemiological surveys [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Situation épidémiologique du paludisme à Mayotte, France en 2005 et 2006 / Epidemiological situation of malaria in Mayotte, France in 2005 and 2006 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Que sait-on de la chimiorésistance du paludisme à Mayotte, France en 2007 ? / What do we know about malaria resistance in Mayotte, France in 2007? [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Situation épidémiologique des infections invasives à méningocoque à Mayotte, France de 2001 à 2006 / Epidemiological activity of invasive meningococcal infections in Mayotte Island, France from 2001 to 2006 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- La cellule de veille épidémiologique du centre hospitalier de Mayotte, France / The epidemiological surveillance unit of the Mayotte Hospital Centre, France [ Lire le résumé / Read the abstract ]

Coordination scientifique du numéro / Scientific coordination of the issue: Vincent Pierre, Cellule interrégionale d’épidémiologie, Mayotte La Réunion, Institut de veille Sanitaire, France et pour le comité de rédaction : Bruno Morel, Cellule interrégionale d’épidémiologie, Lyon, France



Éditorial - Mayotte : les enjeux de la surveillance et de la veille sanitaire
Editorial - Mayotte: the stakes of surveillance and health monitoring
Vincent Pierre, Cellule interrégionale d’épidémiologie, Mayotte La Réunion,
Institut de veille sanitaire, France
 



État nutritionnel et activité physique à Mayotte, France : premiers résultats de l’étude NutriMay 2006
Nutritional status and physical activity in Mayotte, France: First results of the NutriMay 2006 Survey
Balthazar Ntab1, Pascal Gandin1, Katia Castetbon1, Daouda Sissoko2, Michel Vernay (m.vernay@smbh.univ-paris13.fr)1
1 / Usen, Institut de veille sanitaire, Université de Paris 13, Conservatoire national des arts et métiers, Bobigny, France 2 / Cellule interrégionale d’épidémiologie Réunion-Mayotte, Saint-Denis, France

Résumé
L’objectif de cette étude était de décrire l’état nutritionnel et l’activité physique de la population résidant dans l’île de Mayotte.
Méthodes – Une étude transversale descriptive a été réalisée en 2006 auprès de 993 individus. La sélection de l’échantillon a été effectuée à partir d’un sondage stratifié à deux degrés. Les données sociodémographiques des participants et les caractéristiques des ménages ont été recueillies par questionnaires. Des mesures anthropométriques (poids, taille, tours de taille et de hanches) et de la pression artérielle systolique et diastolique (individus >= 15 ans) ont été effectuées. L’activité physique chez les plus de 15 ans a été évaluée par l’International Physical Activity Questionnaire (IPAQ).
Résultats – Chez les enfants âgés de moins de cinq ans, la prévalence du retard statural (taille/âge) était de 6,7 %, et celle de la maigreur (poids/taille) de 8,1 %. Parmi les femmes, 28,1 % étaient en surpoids (25,0 <= IMC < 30), 27,4 % obèses (30,0 <= IMC) et 56,3 % présentaient un niveau d’activité physique faible selon les critères de l’IPAQ. Parmi les hommes, 24,8 % étaient en surpoids et 7,6 % obèses. L’hypertension artérielle touchait 15,6 % des femmes et 18,8 % des hommes.
Discussion – Les résultats de cette enquête suggèrent que Mayotte connaît actuellement une transition nutritionnelle avec la coexistence de situations de carence chez les enfants et de surpoids et d’obésité chez les adultes, en particulier les femmes.

 

Abstract
The aim of this study was to describe the nutritional status and the physical activity of the population living on the Mayotte Island.
Methods – A cross-sectional descriptive survey was carried out in 2006 among 993 individuals. Sample selection was based on stratified, two-stage cluster design. Individual socio-demographic data and household characteristics were collected by administered questionnaires. Anthropometric (weight, height, waist and hip circumferences), systolic and diastolic blood pressure (for individuals aged >=15 years) measurements were performed. Physical activity was assessed for individuals aged >= 15 years using the International Physical Activity Questionnaire (IPAQ).
Results – In children aged under 5 years old, the prevalence of stunting (height for age) was 6.7%, while wasting (weight for height) prevalence was 8.1%. Among studied women, 28.1% were overweight (25.0 <= BMI < 30.0) and 27.4% obese (30.0 <= BMI). According to IPAQ criteria, 56.3% of them showed a low level of physical activity. In men, 24.8% were overweight, and 7.6% obese. High blood pressure concerned 15.6% of the women, and 18.8% of the men.
Discussion – The results of this study suggest that Mayotte is subject to a nutritional transition, characterized by simultaneously wasting and stunting situations in children, and overweight and obesity in adults, particularly among women.


Mots clés / Key words
Statut nutritionnel, Mayotte, malnutrition, activité physique, hypertension, obésité / Nutritional status, Mayotte, malnutrition, physical activity, hypertension, obesity



Épidémie massive de fièvre chikungunya à Mayotte, France en 2005-2006 : description à partir des résultats de deux enquêtes épidémiologiques
Massive outbreak of chikungunya fever in Mayotte Island, France in 2005-2006: a description based on two epidemiological surveys
Daouda Sissoko (daouda.sissoko@sante.gouv.fr)1, Gilles Delmas2, Claude Giry3, François Pettinelli3, Ramata Saidali4, Philippe Gabrié2,
Abdoulkarim Abaine4, Christophe Paquet2, Vincent Pierre1
1 / Cellule interrégionale d’épidémiologie Réunion-Mayotte, Saint-Denis, Mayotte, France 2 / Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France 3 / Centre hospitalier de Mamoudzou, Mamoudzou, Mayotte, France
4 / Conseil général de Mayotte, Mamoudzou, Mayotte, France

Résumé
Introduction – Une épidémie à virus chikungunya (v-CHIK) était rapportée aux Comores au début 2005. Elle s’est ensuite propagée à l’ensemble des î les du sud-ouest de l’Océan indien, entraînant ainsi une épidémie régionale massive et prolongée sur plus de 18 mois. Parallèlement au dispositif de surveillance passive renforcée, des enquêtes complémentaires ont été menées afin d’étayer la situation de l’épidémie à Mayotte.
Méthodes – Une enquête sérologique visant à déterminer la prévalence des anticorps anti-chikungunya a été conduite à partir d’échantillons de sérums congelés provenant de femmes enceintes et collectés en octobre 2005 (n=316) et entre mars et avril 2006 (n= 629). L’enquête communautaire clinique visant à mesurer l’incidence cumulée des cas de chikungunya présumé, s’est déroulée entre le 1er et le 10 mai 2006 (n= 2235).
Résultats – L’enquête sur les échantillons de sérums de femmes enceintes a révélé un taux d’infection récente (présence d’IgM) de 1,6 % en octobre 2005 et de 26 % en avril 2006. L’enquête communautaire a montré une incidence cumulée (du 1er janvier au 10 mai 2006) de chikungunya cliniquement présumé de 26 %. Rapportée à la population, elle correspond à près de 250 cas de chikungunya pour 1 000 habitants entre janvier 2006 et mai 2006.
Conclusion – Ces résultats suggèrent que l’introduction du virus chikungunya à Mayotte en 2005 a conduit à une épidémie massive en 2006 et d’ampleur comparable à celle de La Réunion. En raison de son extension rapide et importante à travers toute la région, le développement de programmes de surveillance et de prévention des arbovirus au niveau local et régional demeure d’importance considérable en santé publique.
 
Abstract
Introduction – An outbreak of chikungunya fever was reported in the Comoros early 2005, and spread widely across the southwestern islands of the Indian Ocean, resulting in a large-scale and long-running regional outbreak lasting over 18 months. Concurrently to an enhanced passive case surveillance system, complementary investigations were conducted to assess the epidemiological situation on Mayotte Island.
Methods – A serosurvey was conducted to detect specific chikungunya antibodies in samples collected from pregnant women in October 2005 (n=316) and between March and April 2006 (n=629). A cross-sectional community survey carried out from 1 May to 10 May 2006 among 2235 residents was designed to determine the cumulative incidence of suspected chikungunya cases.
Results – The rate of recent infection (presence of specific IgM) among pregnant women was 1.6% in October 2005, and rose up to 26% in April 2006. The community survey showed that between January and May 2006, 26% of the subjects questioned had presumptive chikungunya infection. Thus, it corresponded to an estimate cumulative incidence of nearly 250 per 1000 population as of early May 2006.
Conclusion – These results suggest that the introduction of chikungunya virus in Mayotte in 2005 resulted in a massive outbreak in 2006, with the same magnitude as in the Reunion Island. Given its rapid extension, developing surveillance and prevention programmes for arboviruses at country and regional levels remain of considerable public health importance.


Mots clés / Key words
Mayotte, chikungunya, épidémie, enquête communautaire, enquête sérologique / Mayotte, chikungunya, outbreak, community survey, serosurvey



Situation épidémiologique du paludisme à Mayotte, France en 2005 et 2006
Epidemiological situation of malaria in Mayotte, France in 2005 and 2006
Jean-Louis Solet (jean-louis.solet@sante.gouv.fr)1, Elsa Balleydier1, Isabelle Quatresous2, Marie-Anne Sanquer3, Philippe Gabrié4, Nohal Elissa3,
Aboubacar Achirafi3, Vincent Pierre1
1 / Institut de veille sanitaire, Cellule interrégionale d’épidémiologie, Saint-Denis, La Réunion, France 2 / Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France
3 / Direction des affaires sanitaires et sociales, Mayotte, France 4 / Centre hospitalier de Mayotte, Mamoudzou, France

Résumé
Introduction – L’objectif de cette étude est de décrire la tendance de l’évolution é pidémiologique du paludisme à Mayotte, à partir des données acquises entre janvier 2005 et décembre 2006 et au regard des études antérieures.
Méthode – La surveillance a reposé sur le signalement par les médecins des cas de paludisme répondant à une définition clinique et présentant un test Optimal® positif, et sur le recueil des données d’hospitalisations et de décès imputables à un accès palustre.
Résultats – Sur la période de l’étude, 996 cas ont été rapportés, ce qui représentait une incidence annuelle de 3,1 ‰. La classe d’âge des 15-24 ans chez les hommes était la plus touchée (7,4 ‰). La commune de Bandraboua présentait le taux d’incidence le plus élevé avec plus de 31 ‰. Parmi ces 996 cas, 185 étaient importés (19 %), essentiellement en provenance des autres îles de l’archipel des Comores, 111 cas ont été hospitalisés (11 %) et 1 décès par neuro-paludisme est survenu.
Discussion – Le paludisme reste un problème de santé publique à Mayotte, bien que l’on observe une diminution globale du taux d’incidence annuelle au cours de ces dernières années. La surveillance épidémiologique et la pression de la lutte antivectorielle doivent être encore renforcées dans le contexte d’une nécessaire collaboration avec les pays voisins.
 
Abstract
Introduction – This study aimed at describing the epidemiological trends of malaria in Mayotte based on data gathered in 2005 and 2006, and with the input of former studies.
Method – Surveillance was based on reports of malaria cases by physicians between January 2005 and December 2006. Case definition was based on clinical presentation compatible with malaria, and a positive Optimal® test. Data on hospital admissions and malaria related deaths were also collected.
Results – Over the study period, 996 cases were reported, representing an annual incidence of 3,1%. Men in the 15-24 years age group were the most affected (7,4‰). While the municipality of Bandraboua showed the highest incidence rate with more than 31‰. Among these 996 cases, 185 (19%) were imported, primarily from the other islands of the Comoros archipelago, 111 cases (11%) were admitted to hospital, and 1 death was attributed to neuromalaria.
Discussion – Despite the global decrease of malaria incidence these last years in Mayotte, it remains a considerable public health issue. Strengthening epidemiological surveillance and fighting against vector at country and intercountry levels should be encouraged.

Mots clés / Key words
Paludisme, surveillance épidémiologique, Mayotte, Océan indien / Malaria, epidemiological surveillance, Mayotte, Indian Ocean



Que sait-on de la chimiorésistance du paludisme à Mayotte, France en 2007 ?
What do we know about malaria resistance in Mayotte, France in 2007?
Isabelle Quatresous (iquatresous@hotmail.com)1, François Petinelli2, Jacques Le Bras3, Jean Louis Solet4, Jean François Lepère5, Claude Giry2,
Christophe Paquet1
1 / Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France 2 / Centre hospitalier de Mamoudzou, Mayotte, France 3 / Centre national de référence du paludisme, Paris, France
4 / Cellule interrégionale d’épidémiologie, Saint-Denis, La réunion, France 5 / Service extra hospitalier de Bandraboua, Mayotte, France

Résumé
Le paludisme sévit à Mayotte à l’état endémique avec un potentiel épidémique. On observe une diminution progressive de l’incidence depuis 2001. Les recommandations thérapeutiques émises par la Direction des affaires sanitaires et sociales reposent, depuis avril 2002, sur l’association en première intention de chloroquine et de sulfadoxine-pyriméthamine (Fansidar®). Une revue des études conduites à Mayotte concernant la chimiorésistance a été réalisée, ainsi qu’une revue de la littérature. L’ensemble des informations dont on dispose aujourd’hui sur la chimiorésistance à Mayotte montrent que, si la prise en charge actuelle des patients reste efficace, il est nécessaire de mener une réflexion urgente quant à l’émergence potentielle et maintenant attendue de la résistance au traitement de première ligne. L’OMS recommande depuis plusieurs années aux pays qui ont documenté une chimiorésistance avérée d’adopter une stratégie durable fondée sur des combinaisons à base de dérivés d’artéméther. La levée récente en 2007 d’une partie des contraintes réglementaires constituant un obstacle à l’utilisation du Riamet® (combinaison artéméther/ luméfantrine) sur le territoire français devrait permettre de mettre en place des stratégies thérapeutiques solides et durables concernant les traitements de première ligne des accès palustres simples à Mayotte.
 
Abstract
Malaria transmission in Mayotte remains endemic, with a real risk for the occurrence of limited outbreaks, although a decrease in incidence has been observed since 2001. Therapeutic recommendations issued by health authorities since 2002 rely on the association of chloroquine and sulfadoxine pyrimethamine (Fansidar®) as first line treatment. A review of the studies performed in Mayotte on malaria resistance was conducted, together with a literature review. Although the currently available information on malaria resistance is in favour of the effectiveness of the malaria regimen in Mayotte, there is a need for considering the potential and expected emergence of resistance to the first line treatment. For several years, WHO has recommended to countries where malaria resistance is documented to adopt sustainable control strategies based on combinations derived from artemisinin. Recently in 2007, the regulatory constraints which hindered the use of Riamet® (artemether/lumefantrine combination) on the French territory were lifted. This might lead to the implementation of strong and durable therapeutic strategies concerning first line treatments for malaria in Mayotte.

Mots clés / Key words
Paludisme, chimiorésistance, études in vivo, études in vitro, Mayotte / Malaria, chemoresistance, in vivo studies, in vitro studies, Mayotte



Situation épidémiologique des infections invasives à méningocoque à Mayotte, France de 2001 à 2006
Epidemiological activity of invasive meningococcal infections in Mayotte Island, France from 2001 to 2006
Marie-Anne Sanquer (marie-anne.sanquer@sante.gouv.fr)
Direction des affaires sanitaires et sociales, Mayotte, France

Résumé
Introduction – Les infections invasives à méningocoque font l’objet d’une surveillance par la Direction des affaires sanitaires et sociales de Mayotte.
Méthode – La présente analyse s’appuie sur les données archivées à la Dass pendant la période 2001-2006 : fiches de déclaration, confirmations biologiques et fiches d’interventions. La population de référence est celle du recensement de 2002.
Résultats – Le nombre de cas pour la période s’élève à 62. L’incidence annuelle était de 5,0/105 en 2001 ; 3,1/105 en 2002 ; 13,1/105 en 2003 ; 5,0/105 en 2004 ; 8,7/105 en 2005 ; 3,8/105 en 2006, beaucoup plus élevée que celle rencontrée en France, dans les départements français d’Amérique (DFA) ou à l’île de La Réunion. Le taux d’incidence avant l’âge de 1 an est de 57/105. L’évolution a été favorable dans 93 % des 57 dossiers documentés et la létalité é tait de de 7 %. La majorité des cas est issue de deux communes (p<0,0001) et de quartiers à forte population migrante. Les souches sérogroupées (n=57) étaient pour 70 % du sérogroupe B, 26 % du sérogroupe W135. Les phénotypes B:4:P1-4 ; B:NT:P1-4 et W:2a:P1-2,5 ont représenté respectivement 43 %, 22,2 % et 20 % des souches phénotypées. L’incidence de la souche W:2a:P1-2,5 s’est réduite depuis 2003.
Discussion – La densité de population et la pyramide des âges sont des facteurs favorisants. Les souches circulant à Mayotte semblent d’une virulence modérée et de nature différente de celles circulant aux Comores.
 

Abstract
Background – In Mayotte, the epidemiological surveillance of invasive meningococcal infections is performed by the local health authorities (Dass).
Method – The present analysis is based on data stored by the local health department over the period 2001-2006: notification reporting data, laboratory confirmation data by the National Reference Centre for Meningococci (CNRM), and response data. The reference population is from the 2002 census.
Results – During this period, 62 cases were reported. The annual incidence rate was 5,0/105 in 2001; 3,1/105 in 2002; 13,1/105 in 2003; 5,0/105 in 2004; 8,7/105 in 2005; 3,8/105 in 2006, much higher than in France, in the French overseas departments or in the Réunion. The incidence rate under one year of age [0-1] was 57/105. Out of 57 documented cases, the issue was favourable in 93% cases, and the case-fatality was 7%. Most cases were from two municipalities (p. value<0,0001), mainly from suburbs with a high proportion of migrants. Within the 57 Nm known serogroups, serogroups NmB and NmW135 represented respectively 70% and 26% of them. The main strains identified were B:4:P1-4 (43%); B:NT:P1-4 (22,2%), and W:2a:P1-2,5 (20%). The incidence of the strain W:2a:P1-2,5 has declined since 2003.
Discussion – The high population density and the age grouping distribution are favourable factors. Strains circulating in Mayotte have a moderate virulence; and are different than those circulating in the neighbouring Comoros islands.


Mots clés / Key words
Mayotte, situation épidémiologique, infection invasive à méningocoque / Mayotte, epidemiology, invasive meningococcal infection



La cellule de veille épidémiologique du centre hospitalier de Mayotte, France
The epidemiological surveillance unit of the Mayotte Hospital Centre, France
Philippe Gabrié (p.gabrie@chmayotte.fr)1, Stéphanie Durand1, Daouda Sissoko2, Vincent Pierre2
1 / Centre hospitalier de Mayotte, Mayotte, France 2 / Cellule interrégionale d’épidémiologie, Institut de veille sanitaire, Saint-Denis, La Réunion, France

Résumé
Mayotte est une collectivité départementale française située dans l’Océan indien. Le dispositif sanitaire y repose pour l’essentiel sur l’hôpital et des centres de soins. La réglementation relative aux maladies à déclaration obligatoire ne s’y applique pas.
En 2005, la Cire de La Réunion et Mayotte a publié un rapport préconisant la mise en place d’un dispositif de surveillance des maladies infectieuses et parasitaires spécifique à Mayotte. La même année, l’InVS a passé convention avec le centre hospitalier de Mayotte pour créer une cellule de veille é pidémiologique, chargée de la mise en oeuvre de cette surveillance à partir de l’hôpital et des centres de santé.
Ce dispositif, mis en oeuvre depuis janvier 2007, mérite d’être renforcé mais déjà, la participation des médecins, même perfectible, permet la surveillance des principales pathologies intéressant l’île.

 

Abstract
Mayotte is a French overseas Departmental Collectivity located in the Indian Ocean. The health system is mainly based on hospital and health centres. Regulations on mandatory notification diseases are not applicable in Mayotte.
In 2005, the Interregional Epidemiological Unit of Reunion and Mayottte (CIRE) published a report recommending the implementation of a surveillance system for infectious and parasitic diseases specific to Mayotte. The same year, the InVS agreed on a convention with the Mayotte Hospital Centre to create an epidemiological surveillance unit in charge of monitoring from hospitals and health centres.
This system, set up since January 2007, needs to be reinforced. However, thanks to the physicians participation, surveillance of the main diseases of importance for the island has started, even though it still needs to be improved.


Mots clés / Key words
Surveillance épidémiologique, Mayotte / Epidemiological surveillance, Mayotte



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Mise en ligne le 4 décembre 2007
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