BULLETIN EPIDEMIOLOGIQUE HEBDOMADAIRE
4 septembre 2007 / n°34


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Sommaire

- Le choléra importé en France métropolitaine de 1973 à 2005 / Cholera cases imported to France from 1973 to 2005 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- La consommation de cannabis des jeunes dans la région Ile-de-France : évolution et facteurs associés, 1997-2005 / Cannabis consumption among young people in the Paris Ile-de-France region: trends and risk factors, 1997-2005 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Perception du risque épidémique dans la population générale de la région Rhône-Alpes, France, 2006 / Perception of epidemiological risk among the general population in the Rhône-Alpes region, France, 2006 [ Lire le résumé / Read the abstract ]



Le choléra importé en France métropolitaine de 1973 à 2005
Cholera cases imported to France from 1973 to 2005
Arnaud Tarantola (a.tarantola@invs.sante.fr)1, Sophie Ioos1, Brice Rotureau1, Christophe Paquet1, Marie-Laure Quilici2, Jean-Michel Fournier2
1 / Département international et tropical, Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France 2 / Centre national de référence des vibrions et du choléra, Institut Pasteur, Paris, France

Résumé
Les manières de voyager et la vulnérabilité des voyageurs se modifient : nombre de déplacements croissant, voyages aux âges extrêmes de la vie, tourisme au contact étroit de la population. Quel est le bilan épidémiologique des cas de choléra importés en France métropolitaine ? Une étude rétrospective descriptive a été menée sur tous les cas confirmés de choléra importés en métropole et déclarés du 01/01/1973 au 31/12/2005, à l’aide des fiches de déclaration obligatoire et des dossiers archivés au Centre national de référence des vibrions et du choléra. Un total de 129 cas de choléra importés a été déclaré entre 1973 et 2005 (3,9 cas/an en moyenne). La provenance des cas a évolué en fonction des décennies : 94 % des patients étaient contaminés au Maghreb (Maroc et Algérie) dans les années 1980 mais aucun en 2000. En revanche, l’Asie et l’Afrique de l’Ouest ont progressivement émergé et prédominent actuellement. Malgré certaines données mal renseignées et une possible sous-détection, le nombre de cas d’importation apparaît faible et en diminution. Le profil des patients évolue vers des personnes aux âges extrêmes, vivant hors des principaux bassins d’immigration et pris en charge dans des hôpitaux non-universitaires. Les leçons susceptibles d’aider les cliniciens sont discutées.
 

Abstract
The ways of traveling and travelers’ vulnerability to infection are changing: increasing numbers of travelers, travels at the extreme ages of life, “backpacker” tourism in close contact with local populations. What is the epidemiological situation and what are the trends of imported cholera in Metropolitan France? A descriptive retrospective study was undertaken on all the confirmed cases of cholera imported to France, and notified from 01/01/1973 to 12/31/2005, using compulsory notification data from local health departments and information from the National Reference Centre for Vibrio cholerae. A total of 129 imported cases of cholera were notified between 1973 and 2005 (3.9 cases/year on average). The geographical sources of infection have changed with time: in the eighties, 94 % of the patients were infected in Maghreb (Morocco and Algeria), but none were in 2000. On the other hand, Asia and West Africa progressively emerged and are now predominant. In spite of some poorly informed data and possible underdetection, the number of imported cholera cases appears to be low and falling. The patients’ profile seems to have evolved, and increasingly concerns people at the extreme ages of life, who live elsewhere than in the principal basins of immigration, and diagnosis is increasingly made in non-academic hospitals. Lessons likely to help clinicians will be discussed.


Mots clés / Key words
Choléra, importé, France, Vibrio cholerae O1 / Cholera, imported, France, Vibrio cholerae O1



La consommation de cannabis des jeunes dans la région Ile-de-France : évolution et facteurs associés, 1997-2005
Cannabis consumption among young people in the Paris Ile-de-France region: trends and risk factors, 1997-2005
Catherine Embersin (c.embersin@ors.idf.org), Isabelle Grémy
Observatoire régional de santé d’Ile-de-France, Paris, France

Résumé
Introduction – L’article présente, à partir de deux exploitations régionales d’enquêtes transversales en population générale, les niveaux de la consommation de cannabis des jeunes en Ile-de-France en 2005, les évolutions depuis 1997 et les déterminants de cette consommation, avec l’objectif de repérer les spécificités de la région.
Méthode – Le Baromètre jeunes 97/98 et le Baromètre santé 2005 ont é té réalisés en population générale auprès d’échantillons aléatoires représentatifs de la population de la France métropolitaine. Un sur-échantillon francilien de jeunes de 12-25 ans a été réalisé en 2005.
Résultats – Les niveaux de consommation de cannabis sont, en 2005, comparables entre l’Ile-de-France et la province mais les jeunes sont plus nombreux en Ile-de-France qu’en province à avoir un usage problématique de cannabis. A consommations d’alcool et de tabac comparables, les jeunes en Ile-de-France ont un risque plus élevé qu’en province d’avoir consommé du cannabis au moins 10 fois au cours des 12 derniers mois.
Conclusion – La région Ile-de-France est comparable à la province pour le niveau de consommation de cannabis et pour les déterminants de cette consommation : être un garçon, vivre dans une famille monoparentale ou recomposée, avoir connu des événements familiaux malheureux dans la jeunesse (séparation ou divorce des parents, maladie du père ou de la mère, etc.). En revanche, l’Ile-de-France est différente de la province compte tenu d’un usage problématique de cannabis plus élevé et d’un risque de consommation de cannabis plus important après ajustement sur la consommation d’alcool et de tabac.

 

Abstract
Introduction – Based on the analysis of two regional transversal surveys carried out in the general population, this article presents the levels of cannabis use in the Paris Ile-de-France region in 2005, the trends since1997, and the risk factors of this cannabis use, with the aim to describe the Ile-de- France area specificities.
Method – The two surveys, the “Youth Barometer 97/98” and the “Health Barometer 2005”, were carried out in the general population from random samples representative of the French population. In 2005, a sample of youths from Ile-de-France aged 12-25 years was added.
Results – Although the levels of cannabis use in 2005 are comparable between the Ile-de-France area and the rest of the country, more youths from Ile-de-France have a problematic use of cannabis than elsewhere in France. Furthermore, with similar levels of alcohol and tobacco consumption, youths from Ile-de-France have a higher risk of having consumed cannabis at least 10 times over the last 12 months than in the rest of France.
Conclusion – The Paris Ile-de-France region can be compared to the rest of France in terms of cannabis use and risk factors of this consumption which are: to be a male, to live in a single-parent or recombined family, to have experienced unhappy family events during childhood (parents’ separation or divorce, sick parents, etc.). The region is however different from the rest of France since problematic use of cannabis and the risk of cannabis consumption after control on alcohol and tobacco use are higher.


Mots clés / Key words
Cannabis, adolescents, Ile-de-France, enquête en population générale / Cannabis, Adolescents, Ile-de-France, Survey in the general population



Perception du risque épidémique dans la population générale de la région Rhône-Alpes, France, 2006
Perception of epidemiological risk among the general population in the Rhône-Alpes region, France, 2006
Mitra Saadatian-Elahi1,2, Francoise Facy3, Corinne Del Signore2, Philippe Vanhems (philippe.vanhems@chu-lyon.fr)1,2
1 / Institut d’Épidémiologie, Lyon, France 2 / Université de Lyon 1, France 3 / Inserm, Umrette, Lyon, France

Résumé
Introduction – Les enquêtes sur les craintes et les attitudes de la population face au risque épidémique sont peu fréquentes. Une enquête a été conduite dans la population générale de la Région Rhône-Alpes pour décrire la perception de ce risque en général mais aussi ciblé sur les épidémies actuelles.
Méthodes – Un échantillon représentatif de 600 personnes a été interrogé par téléphone. Les données concernant les principales craintes, la connaissance des maladies infectieuses, les réactions dans l’éventualité d’une nouvelle épidémie, le niveau de confiance envers les différents acteurs, et le rôle du Conseil Régional Rhône-Alpes dans les questions de santé publique ont été recueillies.
Résultats – Les épidémies n’étaient pas perçues comme une menace majeure. Le SRAS était la maladie la moins connue. Seul 20 % des personnes interrogées ont déclaré avoir changé de comportement au moment de l’épizootie de la grippe aviaire. La majorité des personnes suivrait les consignes et accepterait d’être mise en quarantaine si une épidémie se déclarait. Environ 90 % des individus ont déclaré que le Conseil Régional devrait être impliqué dans des questions de santé publique comme la grippe aviaire.
Conclusion – Les résultats de ce travail pourront être le point de départ d’autres études de plus grande envergure dans d’autres régions et au niveau national afin d’avoir une vision plus large de la perception du risque épidémique dans la population française. Ils pourront également ê tre utilisés par les décideurs comme par les professionnels de santé pour planifier des actions spécifiques.
 
Abstract
Introduction – Surveys in the general population on fears and attitudes related to outbreaks are rare in France. A cross-sectional epidemiological study was conducted in the Rhône-Alpes region to investigate the general risk perception in the population with particular reference to current outbreaks.
Methods – A representative sample of 600 subjects was interviewed by telephone. Data on the main fears, the knowledge of infectious diseases, reactions in the likelihood of a new epidemics, the level of confidence in actors concerned, and the role of the Rhône-Alpes Regional Council in public health matters were collected.
Results – Epidemics were not perceived as a major threat. SARS was the least known disease. Only 20% of the persons questioned stated that they had changed their behaviour at the time of the avian influenza epizooty. The majority of subjects would follow official instructions and would agree to be quarantined in case of outbreak. Approximately 90% of subjects declared that the Regional Council should be involved in public health problems such as avian influenza.
Conclusions – The results of this study could be the starting point of further studies in other French regions and at the national level in order to have a broader vision of the perception of the epidemic risk in the French population. They could also be used by decision makers and by health professionals to plan specific actions.


Mots clés / Key words
Enquête d’opinion, épidémie, grippe aviaire, Rhône-Alpes, France / Opinion survey, epidemic, avian influenza, Rhône-Alpes, France




 


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Mise en ligne le 4 septembre 2007
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