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Numéro thématique - Impact sanitaire
du radon domestique : de la connaissance à l’action
Special issue - Health impact of radon: from knowledge to action
Sommaire
Éditorial
- Radon et cancer du poumon : appel à une politique de santé publique
/ Editorial - Radon and lung cancer: call for public health policy [ Lire
le résumé / Read the abstract ]
Risques
associés au radon : l’apport des études de mineurs
/ Radon-associated risks: contribution from miner studies [ Lire le résumé / Read
the abstract ]
Exposition
au radon dans les habitations et risque de cancer du poumon : analyse
conjointe des données individuelles de 13 études cas-témoins
européennes / Radon in homes and risk of lung cancer: 13 collaborative
analyses of individual data from European case-control studies [ Lire
le résumé / Read the abstract ]
Évaluation
de l’impact sanitaire de l’exposition domestique au radon
en France / Assessment of the health impact related to indoor exposure
to radon in France [ Lire
le résumé / Read the abstract ]
Caractérisation
des risques radon dans les régions : faire s’approprier
par les acteurs un problème de santé publique méconnu
/ Characterisation of radon risks in regions: Making stakeholders aware
of an underestimated public health issue [ Lire le
résumé / Read the
abstract ]
Le
contrôle des expositions au radon, France, Décembre 2006
/ Controlling exposure to radon, France, December 2006 [ Lire
le résumé / Read the abstract ]
La
politique de gestion du radon au Québec / Radon gas management
policy in Quebec [ Lire
le résumé / Read the abstract ]
Coordination scientifique du numéro / Scientific
coordination of the issue: Philippe Pirard, département santé environnement,
Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France - Co-coordination
: Olivier Catelinois, Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France
Editorial - Radon et cancer
du poumon : appel à une politique de santé publique
Editorial - Radon and lung cancer: call for public health policy |
Hajo Zeeb, Professeur d’Épidémiologie,
Institut de statistique médicale, d’épidémiologie
et d’informatique, Université de Mainz, Allemagne
Zhanat Carr, Chercheur, Organisation mondiale de la santé,
Unité « Rayonnements ionisants et santé environnementale »,
Genève, Suisse |
Risques associés au radon : l’apport
des études de mineurs
Radon-associated risks: contribution from miners studies |
Dominique Laurier (dominique.laurier@irsn.fr)1,
Blandine Vacquier1, Kleirvi Leuraud1, Sylvaine
Caër2, Alain
Acker2, Margot Tirmarche1
1 / Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire,
Fontenay-aux-Roses, France 2 / Conseil médical Groupe Areva,
Paris, France |
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Résumé
Cet article présente les études épidémiologiques
effectuées sur des populations
de mineurs pour analyser les risques associés à l’exposition
au radon.
Il recense les données disponibles, en détaillant plus particulièrement
l’étude française. Il résume les résultats
acquis et présente les questions
actuelles. Au total, une quinzaine d’études de cohorte ont été mises
en place
dans le monde depuis les années 1960, notamment sur des mineurs
d’uranium. Ces études ont apporté de nombreux résultats
sur le risque de cancer du poumon. Elles ont en particulier permis de quantifier
la relation
exposition-réponse et de mettre en évidence l’effet de facteurs
modifiants
de cette relation, tels que l’âge ou le délai depuis l’exposition.
Aujourd’hui, la qualité des données dosimétriques
individuelles et la possibilité de
reconstituer l’ensemble de leur l’historique professionnel font des études
de
mineurs un complément important aux études conduites en population
générale. Les projets de recherche en cours, en particulier au
niveau
européen, permettront de prendre en compte les expositions multiples
présentes dans les mines et d’analyser les risques pour d’autres
causes de
décès que le cancer du poumon.
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Abstract
This article presents epidemiological studies conducted among populations
of miners to analyse the risks associated to radon exposure. It reviews the
available data, and details the characteristics of the French cohort of miners.
It summarises the obtained results and introduces the current research issues.
In all, around fifteen cohort studies on miners, mainly uranium miners, have
been performed in the world since the 1960’s to analyse the risks associated
to radon exposure. These studies have provided many results on the risk of lung
cancer. More specifically, they allowed to quantify the exposure-risk relationship,
and to demonstrate the importance of modifying factors of this relationship,
such as age and time since exposure. Today, the quality of individual dosimetric
data and the possibility to reconstruct the miners professional history make
these studies a considerably important tool to complement surveys performed in
the general population. Ongoing research projects, at the European level in particular,
will allow to consider the multiple exposures existing in mines, and to analyse
the risks for causes of
death other than lung cancer.
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Mots clés / Key words
Radon, mineurs, épidémiologie, cancer du poumon, leucémie
/ Radon, miners, epidemiology, lung cancer, leukaemia |
Exposition au radon dans les habitations et
risque de cancer du poumon : analyse conjointe des données
individuelles de 13 études cas-témoins européennes
Radon in homes and risk of lung cancer: 13 collaborative
analyses of individual data from European case-control studies |
Sarah Darby ( sarah.darby@ctsu.ox.ac.uk) 1,
David Hill 1, Ansi Auvinen 2, Juan-Miguel Barros-Dios 3,
Hélène
Baysson 4, Francesco Bochicchio 5, Harz Deo 6,
Rolf Falk 7, Francesco Forastiere 8, Matti Hakama 9,
Iris Heid 10, Lothar Kreienbrock 11,
Mikaela
Kreuzer 12, Frédéric Lagarde 13,
Ilona Mäkeläinen 14,
Colin Muirhead 15, Wilhelm Oberaigner 16, Göran
Pershagen 13, Alberto Ruano-Ravina 3, Eeva Ruosteenoja 14,
Angelika Schaffrath Rosario 10,
Margot Tirmarche 4, Ladislav TomáBek 17, Élise
Whitley 18, Heinz-Erich Wichmann 10, Richard
Doll 1
1 / Radcliffe Infirmary, Royaume-Uni 2 / École de Santé Publique,
Tampere, Finlande 3 / Université de Santiago de Compostela,
Espagne 4 / Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire,
Fontenay-aux-Roses, France 5 / Institut National Italien de la Santé,
Rome, Italie 6 / Université de Reading, Reading, Royaume-Uni
7 / Autorité suédoise de radioprotection, Stockholm
8 / Département d’épidémiologie, Rome,
Italie 9 / Registre du cancer finlandais, Helsinki, Finlande 10 /
Centre de recherche GSF pour l’Environnement et la Santé,
Neuherberg, Allemagne 11 / Institut de Biométrie, d’Épidémiologie
et de Traitement de l’Information, Hannovre, Allemagne 12 /
Département de Radioprotection et de Santé, Neuherberg,
Allemagne 13 / Institut de Médecine Environnementale, Stockholm,
Suède 14 / Autorité de Sûreté Nucléaire
et de Radioprotection, Helsinki, Finlande 15 / Autorité Nationale
de Radioprotection, Chilton, Royaume-Uni 16 / Tumorregister Tirol,
Innsbruck, Autriche 17 / Institut National de Radioprotection, Prague,
République Tchèque 18 / Université de Bristol,
Bristol, Royaume-Uni |
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Résumé
Objectifs – Déterminer le risque de cancer du poumon
associé à l’exposition aux produits de désintégration
du radon, gaz d’origine naturelle, dans les habitations.
Conception – Analyse conjointe des données individuelles
de 13 études cas-témoins sur le radon domestique
et le cancer du poumon.
Contexte – Neuf pays européens.
Effectifs – 7 148 cas de cancer du poumon et 14 208 témoins.
Mesures principales – Les risques relatifs de cancer du
poumon et la concentration du gaz radon dans des habitations
occupées au cours des 5 à 34 dernières années
mesurée en becquerels (nombre de désintégrations
de radon par seconde) par mètre cube (Bq/m 3) d’air
domestique.
Résultats – La concentration moyenne de radon mesurée
dans les habitations du groupe témoin était de
97 Bq/m 3, dont 11 % était >200 et 4 % était > 400
Bq/m 3. Dans les habitations des individus atteints de cancer
du poumon, la concentration moyenne était de 104 Bq/m 3.
Le risque de cancer du poumon augmente de 8,4 % (intervalle de
confiance à 95 % de 3,0 % à 15,8 %) par accroissement
de 100 Bq/m 3 de radon mesuré (P=0,0007). Cela correspond à une
augmentation de 16 % (5 % à 31 %) par accroissement de
100 Bq/m 3 de radon domestique - c’est-à-dire après
correction de la dilution induite par les incertitudes aléatoires
de la mesure des concentrations en radon. La relation dose/effet
semble être linéaire sans seuil minimal et reste
significative (P=0,04) lorsque l’analyse se limite aux
individus occupant des habitations où la concentration
en radon est <200 Bq/m 3. L’excès de risque proportionnel
ne varie pas de manière significative en fonction de l’étude,
de l’âge, du sexe ou des habitudes tabagiques. En
l’absence d’autres causes de décès,
les risques absolus de cancer du poumon à l’âge
de 75 ans aux concentrations habituelles en radon de 0, 100 et
400 Bq/m 3 sont respectivement d’environ 0,4 %, 0,5 % et
0,7 % pour une personne n’ayant jamais fumé, et
environ 25 fois supérieurs (10 %, 12 % et 16 %) pour un
fumeur de cigarettes.
Conclusions – L’analyse conjointe, mais pas individuelle,
de ces études indique que l’exposition au radon
domestique présente un risque significatif, en particulier
chez les fumeurs et les anciens fumeurs récents, et démontre
qu’il est à l’origine d’environ 2 %
de tous les décès attribuables au cancer en Europe. |
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Abstract
Objective – To determine the risk of lung cancer associated with exposure
at home to the radioactive disintegration products of naturally occurring radon
gas.
Design – Collaborative analysis of individual data from 13 case-control
studies of residential radon and lung cancer.
Setting – Nine European countries.
Subjects – 7 148 cases of lung
cancer and 14 208 controls.
Main outcome measures – Relative risks of lung cancer and radon gas concentrations
in homes inhabited during the previous 5-34 years measured in becquerels (radon
disintegrations per second) per cubic metre (Bq/m3) of
household air.
Results – The mean measured radon concentration in homes of people in the
control group was 97 Bq/m3, with 11% measuring > 200 and 4%
measuring > 400 Bq/m3. For cases of lung cancer the mean concentration was
104 Bq/m3. The risk of lung cancer increased by 8.4% (95% confidence interval
3.0% to 15.8%) per 100 Bq/m3 increase in measured radon (P=0.0007). This corresponds
to an increase of 16% (5% to 31%) per 100 Bq/m3
increase in usual radon – that is, after correction for the dilution caused
by random uncertainties in measuring radon concentrations. The dose-response
relation seemed to be linear with no threshold and remained significant (P =
0.04) in analyses limited to individuals from homes with
measured radon < 200 Bq/m3. The proportionate excess risk did not differ significantly
with study, age, sex, or smoking. In the absence of other causes of death, the
absolute risks of lung cancer by age 75 years at usual radon concentrations of
0, 100, and 400 Bq/m3 would be about 0.4%, 0.5%, and 0.7%, respectively, for
lifelong non-smokers, and about 25 times greater (10%, 12%, and 16%) for cigarette
smokers.
Conclusions – Collectively, though not separately, these studies show appreciable
hazards from residential radon, particularly for smokers and recent ex-smokers,
and indicate that it is responsible for about 2% of all deaths from cancer in
Europe.
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Mots clés / Key words
Radon, problèmes environnementaux, tabagisme, cancer du
poumon / Radon, environmental issues, smoking, lung cancer |
Évaluation de l’impact sanitaire
de l’exposition domestique au radon en France
Assessment of the health impact related to indoor exposure
to radon in France |
Olivier Catelinois (o.catelinois@invs.sante.fr)1,
Agnès Rogel2, Dominique Laurier2, Solène
Billon2, Denis Hémon3, Pierre Verger4,
Margot Tirmarche2
1 / Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France 2 / Institut
de radioprotection et de sûreté nucléaire, Fontenay-aux-Roses,
France 3 / Inserm IFR69, villejuif, France 4 / Observatoire régional
de la santé PACA, Marseille, France |
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Résumé
Le radon est un gaz radioactif d’origine naturelle qui se concentre dans
l’habitat mal ventillé. C’est un agent cancérigène
pulmonaire certain chez
l’homme. L’exposition de l’ensemble de la population française à des
concentrations très variées de radon pose la question de son impact
en
termes de santé publique. Afin de fournir des éléments de
réponse, cette é tude propose l’évaluation prédictive
de l’impact sanitaire
de l’exposition
domestique au radon en France métropolitaine. Utilisant l’ensemble
des
données disponibles sur la relation entre l’exposition et le risque
de cancer
du poumon et sur l’estimation des expositions de la population française,
cette étude est basée sur la démarche de l’évaluation
quantitative des
risques sanitaires ; elle comprend une analyse de la variabilité et des
incertitudes qui permet le calcul d’un intervalle d’incertitude autour
de la
prédiction. Le nombre annuel de décès par cancer du poumon
qui serait
attribuable à l’exposition domestique au radon en France métropolitaine
varie de 1 234 (Intervalle d’incertitude à 90 % : 593 - 2 156) à 2
913 (Intervalle
d’incertitude à 90 % : 2 763 - 3 221) en fonction des relations
exposition-
réponse utilisées. Ces chiffres montrent que l’exposition
domestique
au radon constitue un enjeu majeur de santé publique en France.
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Abstract
Radon is a naturally occurring radioactive gas which concentrates in deficiently
ventilated habitations. Radon is a well-established human pulmonary
carcinogen agent. The exposition of the overall French population to various
radon concentrations led scientists to assess its public health impact. This
study proposes a predictive assessment of health impact attributable to
indoor radon exposure in metropolitan France. Using all available data on
the exposure-response between radon exposure and lung cancer mortality risk
and on the assessment of indoor radon exposure in France, this study is based
on quantitative safety risk assessment method associated to an analysis of
both variability and uncertainty, which allows to measure an uncertainty
interval related to the prediction. The estimated annual number of lung
cancer deaths attributable to indoor radon exposure ranges from 1 234 (90%
uncertainty interval, 593-2 156) to 2 913 (90% UI, 2 763-3 221), depending
on the model considered. This result shows that indoor radon exposure is a
serious public health problem in France.
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Mots clés / Key words
Radon, cancer du poumon, évaluation des risques, impact sanitaire
/ Radon, lung cancer, risk assessment, health impact |
Caractérisation des risques radon dans
les régions : faire s’approprier par les acteurs un
problème de santé publique méconnu
Characterisation of radon risks in regions: raising stakeholders’ awareness
of an underestimated public health issue |
Philippe Pirard (p.pirard@invs.sante.fr)1,
Florian Franke2, Claude Thillier1
1 / Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France 2 / Cellule
interregionale d’épidémiologie, Marseille, France |
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Résumé
Nous passons 90 % de notre vie dans les bâtiments et le caractère
cancérogène
du radon est reconnu. En France pourtant, même parmi les acteurs potentiels
de la gestion, un débat persiste quant à son impact
sur la santé publique. Dans les régions définies comme étant à potentiel
radon, l’enjeu
est de faire connaître aux différents acteurs (dont le public),
l’état des connaissances scientifiques sur ce polluant et ses effets,
d’illustrer
l’impact
de l’exposition sur la santé de la population et de guider l’orientation
des
actions, tout en permettant aux acteurs du domaine d’apprécier les
incertitudes
associées. Les Cellules interrégionales d’épidémiologie
(Institut de
veille sanitaire) sont appelées à réaliser ce travail. Au
travers de la synthèse
des deux études déjà réalisées dans des régions à potentiel élevé de
radon,
cet article présente la démarche, sa méthode, ses limites
et intérêts pour la
gestion, ainsi que les voies d’amélioration de celle-ci. Les deux études
ont é té réalisées en Bretagne et en Corse sur la
base des mesures
de la campagne
réalisée dans l’habitat par l’Institut de radioprotection
et de sureté nucléaire et le ministère chargé de
la Santé. La
fraction de risque et le nombre
de décès annuels par cancer du poumon attribuables à une
exposition
vie entière au radon ont été estimés pour les distributions
brutes et redressées
en se basant sur un modèle proposé par le BEIR VI qui fait consensus
actuellement auprès des experts. On observe ainsi pour des expositions
moyennes à 98 Bq/m 3 et à 197 Bq/m 3, une fraction de risque attribuable
respectivement
de l’ordre de 20 % et de 30 %. Les résultats montrent dans ces
régions à potentiel radon qu’au moins 50 % du risque est
attribuable aux
concentrations supérieures à 100 Bq/m 3 et que réduire l’exposition
lorsque
les concentrations sont supérieures à 200 ou 400 Bq/m 3 à des
niveaux plus
faibles a une efficacité notable sur l’impact sanitaire au sein
de la population dans les zones à fort potentiel radon. Sur la base de
tels modèles, les
options d’actions politiques pourraient être scénarisées
et quantifiées en
intégrant des hypothèses réalistes sur les principaux facteurs
déterminant
le succès des stratégies d’actions destinées à réduire
les niveaux de radon
dans l’habitat. Il serait ainsi plus facile d’optimiser les choix
politiques et
techniques d’action contre le radon.
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Abstract
We spend 90 per cent of our life in buildings and radon is a proven carcinogen
agent. However, in France a debate is ongoing among potential stakeholders
as to whether radon has a public health impact or not. In the regions where
radon is a potential issue, the stake is to inform the various actors (including
the population) of the scientific level of evidence on the effects of radon
exposure, to assess its public health impact, to target actions while at the
same time giving the opportunity to those actors to assess the remaining
uncertainties. This task is incumbent upon the “Cellules interrégionales
d’épidémiologie” (Interregional Epidemiology Centres).
Through the synthesis of studies conducted in two French regions with a high
potential for radon, this article presents the approach, its methodology, its
limitations and interests in management and delineates ways of improvements.
The two studies were conducted in Brittany and in Corsica on the basis of results
of a terms of campaign related to indoor radon by the Institute of Radioprotection
and Nuclear Safety and the Ministry of Health. The risk fraction as well as the
annual number of lung cancer deaths attributable to lifelong radon exposure were
estimated for crude adjusted distributions based on the BEIR VI model, which
is a reference for experts. For mean exposures of 98 Bq/m3 and of 197 Bq/m3 an
attributable risk fraction of respectively 20% and 30% was observed. Results
show that in regions with a real radon potential, at least 50% of the attributable
risk is due to concentrations above 100 Bq/m3. When reducing exposure in case
levels exceed 200 or 400 Bq/m3 to lower levels, a significant efficiency on the
safety health impact in those regions is observed. On the basis of such models,
policy choices could be drafted and quantified while introducing more realistic
hypotheses on the main factors that can determine the success of action policies
intended to reduce indoor radon levels. It would be easier to optimize policy
and technical choices in terms
of
actions against radon.
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Mots clés / Key words
Radon, évaluation des risques, régions françaises,
expo domestiques / Radon, risk assessment, French areas, home exposure |
Le contrôle des expositions au radon,
France, Décembre 2006
Controling exposure to radon, France, December 2006 |
Jean-Luc Godet (jean-luc.godet@asn.fr), Marie-Line
Perrin, Eric Dechaux, Cyril Pineau
Autorité de sureté nucléaire, Paris, France |
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Résumé
Pour la population française, l’exposition au radon constitue, avec
l’exposition
médicale, la première source d’exposition aux rayonnements
ionisants.
Le radon est un cancérigène pulmonaire certain pour l’homme
: il est classé dans le groupe I dans la Classification du centre international
de recherche sur le cancer (Circ). Selon les estimations disponibles, le nombre
estimé de cancers du poumon attribuable à une exposition au radon
en France se situe loin derrière celui dû au tabac. Cependant, selon
une dernière étude européenne, environ 9 % des cancers du
poumon en Europe seraient dus au radon. Ainsi, le nombre de personnes exposées
fait du radon un problème de santé publique sur lequel il est nécessaire
d’agir, d’autant plus que les expositions peuvent être nettement
diminuées par des moyens souvent simples. A partir de 2002, l’Autorité de
sureté nucléaire (ASN) s’est attachée à mettre
en place le nouveau cadre réglementaire relatif à la gestion du
risque lié au radon dans les lieux ouverts au public. Le nouveau dispositif
mis en place est maintenant totalement opérationnel.
De plus, en s’appuyant sur les actions retenues par le Gouvernement en
juin 2004 dans le plan national santé environnement (PNSE), l’ASN
a élaboré en 2005, en concertation avec le ministère chargé de
l’urbanisme et de la construction, un plan d’actions interministériel
2005-2008 destiné à coordonner les actions des différents
organismes nationaux engagés dans ce domaine.
Ce plan est organisé autour de 3 axes :
- construire une nouvelle politique pour la gestion du risque lié au radon
dans l’habitat existant et les constructions neuves ;
- accompagner et contrôler la mise en oeuvre de la réglementation
pour la gestion du risque lié au radon dans les lieux ouverts au public
;
- améliorer et diffuser les connaissances sur les expositions et le risque
lié au radon.
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Abstract
Exposure to radon, along with medical exposure, is the leading source of the
French population’s exposure to ionizing radiation. Radon is a confirmed
cause of lung cancer in man (classified in group I by the international Agency
for research on Cancer (IARC)).
According to available estimates, the numbers of lung cancers attributable to
radon exposure in France are far fewer than those caused by tobacco. However,
according to a recent European study, around 9% of lung cancers in Europe may
be caused by radon1. Thus, due to the number of people exposed, radon has become
a public health issue which calls for action, considering that exposure can be
significantly reduced by implementing measures which are often simple.
Since 2002, the Nuclear Safety Authority (ASN) has proceeded in implementing
a new regulatory framework for the risk management related to the presence of
radon in public places. The new system is now fully operational. In addition,
based on the initiatives adopted by the government in June 2004 in the context
of the National Health and Environment Plan (PNSE), the ASN drew up a plan in
2005, in collaboration with the Ministry for Urban Planning and Construction,
to coordinate the actions of various national bodies involved in this field.
This three-pronged strategy is as follows:
- Creation of a new risk management policy related to the presence of radon in
existing homes and in new buildings;
- Supporting and controlling the implementation of regulations for managing radon
related risks in public places;
- Improvement and dissemination of knowledge on radon exposure and its related
risks.
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Mots clés / Key words
Exposition au radon, cancers du poumon, PNSE et plan d’actions /
Exposure to radon, lung cancers, PNSE and action plan |
La politique de gestion du radon au Québec
Radon gas management policy in Quebec |
Jean-Claude Dessau (Jean-Claude_Dessau@ssss.gouv.qc.ca)1,
Fabien Gagnon1, Benoît Lévesque1,
Claude Prévost2,
Jean-Marc Leclerc1
1 / Institut national de santé publique du Québec 2
/ Institut national de santé publique du Québec |
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Résumé
En l’absence d’une politique provinciale sur le radon, la Direction
générale
de la santé publique du ministère de la Santé et des Services
sociaux du
Québec (MSSS) a mandaté l’Institut national de santé publique
du Québec
(INSPQ) pour procéder à l’évaluation de ce dossier à l’échelle
provinciale.
Le groupe de travail qui fut formé avait principalement pour tâche à travers
une démarche d’analyse de risque, de faire le point sur le risque à la
santé attribuable au radon résidentiel au Québec.
Le présent article fait état, entre autres, des principaux aspects
traités dans l’avis publié en 2004 par ce groupe de travail.
Il décrit d’abord les concentrations de radon mesurées dans
les domiciles au Québec. Il expose ensuite une analyse de risque en se
basant sur un des modèles conçus par le comité du BEIR VI.
Selon cette analyse, le radon expliquerait environ 10 % des décès
par cancer du poumon, soit environ 430 des 4 101 décès attribuables
chaque année au Québec à ce type de cancer. Par la suite
il porte un regard sur les différentes stratégies d’intervention
mises de l’avant à travers le monde. Il procède ensuite à l’analyse
des stratégies d’intervention qui sont envisageables pour le Québec
et les recommandations que le groupe de travail a tiré de cette analyse,
en particulier deux d’entre elles qui étaient jugées les
plus prometteuses, soit l’adoption de mesures préventives dans le
Code de construction du Québec et le dépistage du radon dans les
bâtiments publics (établissements scolaires, garderies, etc.).
Enfin, il expose les travaux effectués au niveau fédéral
sur la révision de la ligne directrice canadienne qui était fixée à 800
Bq/m 3 depuis 1988. Cette ligne directrice a été remise en question
et le Bureau fédéral de radioprotection a fait une proposition
au ministre de la santé du Canada de l’abaisser à 200 Bq/m 3.
On prévoit que l’annonce de cette mesure sera faite au printemps
2007.
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Abstract
In the absence of a provincial policy on radon, the Direction générale
de la
santé publique du ministère de la Santé et des Services
sociaux du Québec (MSSS) gave the mandate to the Institut national de
santé publique du
Québec (INSPQ) to carry out the evaluation of this issue on a provincial
scale. The formed working group had the main task to assess health risks associated
to residential radon through a risk analysis approach. This article presents
the principal aspects treated in the scientific report published in 2004 by this
working group. It starts with the description of radon concentrations measured
in residences in Quebec. Then it carries out a risk analysis based on one of
the models designed by the BEIR VI Committee. According to this analysis, radon
would explain approximately 10% of the deaths by lung cancer, that is approximately
430 of the 4 101 deaths associated each year to this type of cancer in Quebec.
Thereafter, it glances at the various intervention strategies implemented throughout
the world. It follows the analysis of intervention strategies which are possible
for Quebec and the recommendations that the working group drew from this analysis,
in particular two of them which were considered to be most promising: the adoption
of preventive measures in the Quebec Code of Construction and radon screening
in public buildings (schools, day care centres, etc). Lastly, it presents the
work carried out at the federal level on the revision of the Canadian guideline
which was fixed at 800 Bq/m3 since 1988. The Federal Radioprotection Bureau made
a proposal to the Canadian Minister of Health to set the guideline down to 200
Bq/m3. This modification should be announced in the
spring 2007.
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Mots clés / Key words
Radon, cancer du poumon, analyse de risque, stratégies d’intervention
/ Radon, lung cancer, risk analysis, intervention policies |
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