BULLETIN EPIDEMIOLOGIQUE HEBDOMADAIRE
3 avril 2007 / n° 12-13


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Numéro thématique - Surveillance et perception des infections nosocomiales en France
Special issue - Surveillance and perception of nosocomial infections in France

Sommaire

- Éditorial - Surveillance des infections nosocomiales en France : de la prévention à la communication / Editorial - Surveillance of nosocomial infection in France: from prevention to communication [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Infections du site opératoire : limites de la surveillance pour des comparaisons entre services et établissements de santé / Surgical site infections: the limits of surveillance for comparisons between health care facilities [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Surveillance des infections du site opératoire : résultats de la base de données nationale ISO-Raisin 1999-2004 / Surveillance of surgical-site infections: results of the RAISIN 1999-2004 national database [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Perception du risque nosocomial dans la population française, 2005-2006 / Perception of nosocomial risk among the French population, 2005-2006 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Les indicateurs du tableau de bord des infections nosocomiales / French nosocomial infection control indicators for public reporting [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Perception de l’Indice composite des activités de lutte contre les infections nosocomiales par les patients et les professionnels de santé : enquête en Haute-Normandie, 2005, France / Patients and health professionals’ perception of a score concerning organization and activities against nosocomial infections (ICALIN): A survey carried out in Haute-Normandie, 2005, France [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Enquêtes de prévalence répétées dans l’inter-région Sud-Ouest, France, 1993-2004 / Annual repeated prevalence studies of nosocomial infections in South-western France, 1993-2004 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Signalement de méningites nosocomiales après acte invasif sur le rachis, France, 2001-2005 / Notification of nosocomial meningitis after lumbar puncture, France, 2001-2005 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

Coordination scientifique du numéro / Scientific coordination of the issue:Bruno Coignard, Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France, et pour le comité de rédaction : Christine Jestin, Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, Saint-Denis-la-Plaine, France



Éditorial. Surveillance des infections nosocomiales en France : de la prévention à la communication
Editorial. Surveillance of nosocomial infections in France: from prevention to communication
Bernard Régnier, Service de réanimation médicale et infectieuse, hôpital Bichat, Université Paris 7, France



Infections du site opératoire : limites de la surveillance pour des comparaisons entre services et établissements de santé
Surgical site infections: the limits of surveillance for comparisons between health care facilities
Sandrine Danet (sandrine.danet@sante.gouv.fr)1, Bernard Régnier2, pour le groupe de travail Anaes
1 / Haute autorité de santé, Saint-Denis-la-Plaine, France 2 / Hôpital Bichat-Claude Bernard, Paris, France

Résumé
Les taux d’ISO pourraient être considérés comme un indicateur de la qualité des établissements de santé permettant aux usagers de s’informer de leurs performances lorsqu’ils seraient amenés à les fréquenter. Il convient donc de s’interroger sur la validité des taux d’ISO issus des programmes actuels de surveillance.
Cet article résume les principales conclusions d’un rapport publié en juin 2003 par l’Agence nationale d’évaluation et d’accréditation en santé (ANAES) sur les limites de l’interprétation des taux d’ISO issus de la surveillance.
La surveillance des ISO lorsqu’elle s’inscrit dans une démarche globale de prévention est utile pour l’amélioration de la qualité des soins car elle a pour objectif la réduction du nombre des ISO. En revanche, l’hétérogénéité et la subjectivité des critères diagnostiques des ISO, la sensibilité du recueil très dépendante des possibilités de suivi des patients après leur sortie de l’hôpital ainsi que le nombre de facteurs de risque (liés aux patients et aux procédures chirurgicales notamment) à prendre en compte pour autoriser des comparaisons, limitent l’utilisation de ces données à des fins de comparaisons entre services ou établissements de soins.
 
Abstract
The goal of nosocomial infection surveillance is to reduce the number of infections and, in so doing, improve the quality of care. We asked whether surgical site infection (SSI) rates issued from surveillance programmes can be used by patients as indicators for quality of care in health care facilities (HCFs). We examined the methods used to measure SSI rates and determined the limits on the interpretation of these rates in the light of the factors likely to influence them.
Variations in SSI rates depend on (i) data collection modalities: criteria and diagnostic methods used to define SSI, length of follow-up especially after hospital discharge; (ii) risk factors for SSI related to patients, surgical procedures, and environmental and/or administrative factors.
Epidemiological data need to be produced on a continuous basis to monitor SSI, perform research, implement initiatives for corrective and preventive action and generally improve quality of care. SSI rates issued from surveillance programmes based on voluntary reporting should be used with great caution as indicators to compare quality of care in HCFs.

Mots clés / Key words
Infection nosocomiale, infection du site opératoire, surveillance, indicateur, méthodologie, qualité des soins / Cross infection, surgical site infection, surveillance, indicator, methodology, healthcare quality



Surveillance des infections du site opératoire : résultats de la base de données nationale ISO-Raisin 1999-2004
Surveillance of surgical-site infections: RAISIN 1999-2004 national database
Pascal Astagneau (p.astagne@bhdc.jussieu.fr), Marion Olivier pour le groupe de travail ISO/Raisin1
1 / liste des membres du groupe de travail ISO/Raisin – Cclin Paris-Nord : Pascal Astagneau, Bruno Grandbastien, Marion Olivier – Cclin Sud-Est : Anne Savey, Claude Bernet, Emmanuelle Caillat-Vallet – Cclin Ouest : Bernard Branger, Nadine Gareau – Cclin Est : Christophe Hommel, Mounir Jebabli – Cclin Sud-Ouest : Pierre Parneix , Emmanuelle Reyreaud – Institut veille sanitaire : Bruno Coignard, Agnès Lepoutre

Résumé
Introduction – Les infections du site opératoire (ISO) font partie des infections nosocomiales cibles du programme national de lutte. Depuis 1999, une base de données a été créée à partir des réseaux de surveillance inter-régionaux dans le cadre du réseau national d’alerte, d’investigation et de surveillance des infections nosocomiales (Raisin).
Méthodes – Chaque année, chaque service de chirurgie volontaire participant au réseau de surveillance devait inclure 200 patients opérés et recueillir des informations individuelles comprenant en particulier les composants de l’index de risque NNIS (durée opératoire, ASA, classe de contamination) et d’autres facteurs péri-opératoires. Tous les patients inclus devaient si possible être suivis jusqu’au 30ème jour postopératoire. Les ISO étaient définies selon les critères standard usuels.
Résultats – Parmi 620 176 interventions chirurgicales surveillées entre 1999 et 2004, 10 349 ISO ont été identifiées (taux d’incidence brut : 1,7 %) dont 42 % étaient profondes. L’incidence des ISO variait avec l’index de risque NNIS de 0,9 % pour les patients à faible risque jusqu’à 14 % pour les patients les plus à risque. Pour les interventions chirurgicales les plus souvent surveillées, l’incidence des ISO variait de 0,2 % à 9,2 % selon la procédure. Le caractère urgent de l’intervention et la vidéochirurgie étaient des facteurs de risque en plus de l’index NNIS pour certaines interventions spécifiques. Sur la période d’étude, l’incidence des ISO en NNIS-0 diminuait pour certaines interventions telles que les hernies de paroi (- 50 %).
Conclusion – Le système de surveillance des ISO basé sur des réseaux de services de chirurgie volontaires est un bon outil pour estimer le risque infectieux chez les patients opérés, et fournit des données pertinentes pour évaluer l’impact de la politique nationale de lutte contre les infections nosocomiales.
 
Abstract
Introduction – Surgical-site infections (SSI) are one of the nosocomial infections targeted by the national control programme. A database has been set up since 1999 derived from the regional surveillance networks which contribute to the national Nosocomial Infection Alert, Investigation and Surveillance Network (Raisin).
Methods – Every year, each volunteer surgery unit taking part in the surveillance network included 200 operated patients and collected individual data including NNIS risk index components (surgery duration, ASA, wound class) and other peri-operative factors. All the patients included had to be followed up to D30 following surgery, whenever possible. SSI were defined according to usual standard criteria.
Results – Of the 620,176 surgical procedures surveyed between 1999 and 2004, 10,349 SSI were identified (crude incidence rate: 1.7%), including 42% with deep or organ-space infection. SSI incidence varied according to risk NNIS index from 0.9% for lower risk to 14% for higher risk category. For the most commonly surveyed surgical operations, crude SSI incidence varied from 0.2% to 9.2% depending on procedures. Emergency conditions and video-surgery were considered as risk factors in addition to the NNIS risk index for specific procedures. NISS-O SSI incidence decreased for certain operations such as hernioraphia during the study period (- 50%).
Conclusion – SSI surveillance system based on volunteer networks is an interesting tool to estimate the risk of infection in surgery patients, and could provide relevant data to evaluate the impact of the national nosocomial infection control policy.

Mots clés / Key words
Infection nosocomiale, infection du site opératoire, chirurgie, surveillance / Cross infection, surgical site infection, surgery, surveillance



Perception du risque nosocomial dans la population française, 2005-2006
Perception of nosocomial risk among the French population, 2005-2006
Isabelle Poujol (i.poujol@invs.sante.fr)1, Christine Jestin2, Arnaud Gautier2, Marie Jauffret-Roustide1, Bruno Coignard1
1 / Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France 2 / Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, Saint-Denis, France

Résumé
Introduction – Depuis 15 ans en France, la lutte contre les infections nosocomiales (IN) a été promue activement par les pouvoirs publics. La loi du 4 mars 2002 a renforcé les droits des patients et concrétisé la volonté de transparence vis-à-vis des usagers du système de santé.
Méthodes – L’Inpes s’est associé à l’InVS début 2006 afin d’évaluer par enquête téléphonique la perception du grand public vis-à-vis du risque nosocomial.
Résultats – Parmi les maladies les plus craintes, les IN se situaient au 7e rang (3,63 % des réponses) ; 46 % des personnes interrogées estimaient que le risque de contracter une IN était en augmentation depuis 10 ans.
Discussion – La perception d’un risque nosocomial croissant par le grand public est en contradiction avec les résultats des données de surveillance. Le mode de construction de cette perception doit être étudié pour mieux adapter les messages destinés aux usagers du système de santé.
 
Abstract
Introduction – For more than 15 years, infection control has been actively promoted by public health authorities. A bill from 4 March 2002 specifically reinforced patients’ rights and demonstrated a will of transparency towards users of the health system.
Methods – Early in 2006, the INPES and InVS assessed the perception of nosocomial risk among the French population by telephone interviews.
Results – Nosocomial infections ranked seventh (3.63% of the answers) among the most feared diseases; 46% of interviewed persons considered that this risk had been increasing over the last 10 years.
Discussion – The perception of an increased nosocomial risk is in contradiction with surveillance data. It would be interesting to study how this perception is elaborated in order to adapt educational messages towards users of the health system.

Mots clés / Key words
Infection nosocomiale, perception, risque, France / Cross infection, perception, risk, France



Les indicateurs du tableau de bord des infections nosocomiales
French nosocomial infection control indicators for public reporting
Pierre Parneix (pierre.parneix@chu-bordeaux.fr)1, Valérie Salomon2, Philippe Garnier3, Valérie Drouvot2,3, Béatrice Tran3
1 / CClin Sud-Ouest, CHU de Bordeaux, France 2 / Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins, Paris, France 3 / Direction générale de la santé, Paris, France

Résumé
En février 2006 a eu lieu la première diffusion publique d’un Indicateur composite des activités de lutte contre les infections nosocomiales par le ministère de la santé. Produire et diffuser des indicateurs relève d’une démarche scientifique et pragmatique : il s’agit de transmettre des informations sur la qualité du système de santé, pertinentes et de compréhension simple. Le développement des indicateurs sur les infections nosocomiales repose sur une expertise placée auprès du ministère de la santé et un système d’information pré-existant. Les points forts sont l’inscription des indicateurs dans un programme national, un but affiché dès le début (transparence et amélioration de la qualité des soins), des objectifs quantifiés ainsi qu’une définition basée sur l’expertise associée à un test de faisabilité dans le cadre d’un projet de recherche national. Définir des méthodes consensuelles de mesures et d’affichage de la performance nécessite une importante démarche de concertation.
 
Abstract
In February 2006, the French Health Ministry reported publicly for the first time a score and a rating system about nosocomial infection control organisation for each public or private hospital. The purposes of the project, combining scientific and pragmatic approaches, are to provide public information, both accurate and accessible, about the health system quality. The development of nosocomial infection control indicators is based on the Ministry of Health expertise and a pre-existent computerised mandatory data collection network. The winning cards of the approach are a national program including the indicators and the related quantified objectives to reach, an announced search by health authorities for transparency and quality improvement and a national research program to support the project. Defining consensual indicators to assess and report publicly about hospital performance required a huge amount of consultation.

Mots clés / Key words
Indicateur, infection nosocomiale, diffusion publique, France / Indicator, cross infection, public reporting, France



Perception de l’Indice composite des activités de lutte contre les infections nosocomiales par les patients et les professionnels de santé : enquête en Haute-Normandie, 2005, France
Patients and health professionals’ perception of a score concerning organization and activities against nosocomial infections (ICALIN): A survey carried out in Haute-Normandie
Marie-Pierre Tavolacci (marie-pierre.tavolacci@chu-rouen.fr)1, Véronique Merle1, Jeanne-Marie Germain2, Pierre Czernichow1
1 / Centre Hospitalier universitaire-Hôpitaux de Rouen, France 2 / Centre de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales Paris Nord - antenne de Haute-Normandie, France

Résumé
Objectif – Évaluer la compréhension, la perception et l’impact de l’Indice composite des activités de lutte contre les infections nosocomiales (Icalin) auprès de professionnels, de patients et d’usagers des établissements de santé.
Méthodes – Enquête par questionnaire auprès d’institutionnels, de médecins, infirmiers et cadres de santé tirés au sort, et de patients et usagers sélectionnés par discipline d’hospitalisation, genre, et classe d’âge dans 18 établissements de Haute-Normandie.
Résultats – 293 professionnels, 133 patients hospitalisés et 157 sortis de l’hôpital, et 91 visiteurs de patients ont participé ; 86 % des professionnels et 61 % des usagers savaient que l’Icalin n’informe pas sur la fréquence des infections ; l’indice était compris par les professionnels et les patients, mais les classes étaient mal interprétées par les patients ; 39 % des professionnels déclaraient modifier leurs pratiques au vu de l’Icalin, 30 % pensaient que la diffusion de l’Icalin inciterait les patients infectés à porter plainte, et 70 % pensaient que l’Icalin influencerait le choix d’un établissement par les patients ; 78 % des patients jugeaient important de connaître l’Icalin d’un établissement, mais ne le citaient qu’en 6e position sur 7 comme motifs de choix ; 57 % se réfèreraient à l’avis de leur médecin devant un Icalin faible.
Conclusion – L’Icalin semble perçu favorablement par les patients, les usagers, et les professionnels. L’impact réel de la diffusion de cet indice sur les attitudes et les pratiques reste à évaluer.
 
Abstract
Objective – To assess understanding, opinion, and potential impact of a score concerning organization and activities against nosocomial infections (ICALIN) in health care workers, inpatients and consumers.
Methods – A questionnaire survey of hospital officials and randomly selected doctors, nurses and head nurses, and of inpatients and consumers selected according to their age, gender, and hospital ward in 18 facilities located in Haute-Normandie.
Results – 293 health care workers, 133 inpatients, 157 recently discharged inpatients, et 91 patient’s visitors agreed to participate in the study; 86% health care workers and 61% patients/visitors knew that ICALIN does not give information about infection rates; ICALIN score was correctly understood by both health care workers, and patients, whereas ranking was poorly understood by patients/visitors; after discovering their hospital’s ICALIN, 39% health care workers intended to modify their practice, 30% felt that public reporting of ICALIN would lead patients to sue hospitals, and 70% thought that knowing ICALIN would influence patients’ choice of hospital; 78% patients/ visitors declared that ICALIN was an important piece of information but ICALIN was ranked in 6th position among 7 reasons for choosing a hospital; 57% would ask their doctor’s advice if a hospital had a low ICALIN.
Conclusion – ICALIN seems to be well accepted by patients and health care workers. However, its impact on their atttitude and practice will have to be assessed.

Mots clés / Key words
Indicateur, qualité des soins, infection nosocomiale, perception, professionnel de santé, usager, patient / Indicator, healthcare quality, cross infection, perception, healthcare workers, consumer, inpatient



Enquêtes de prévalence répétées dans l’inter-région Sud-Ouest, France, 1993-2004
Annual repeated prevalence studies of nosocomial infections in South-western France, 1993-2004
Anne-Gaëlle Venier (anne-gaelle.venier@chu-bordeaux.fr)1, Christophe Gautier1, Xavier Verdeil2, Thomas Tombrey1, Emmanuelle Reyreaud1, Pierre Parneix1
1 / Centre de coordination de lutte contre les infections nosocomiales du Sud-Ouest, Bordeaux, France 2 / Centre hospitalier universitaire Toulouse-Purpan, France

Résumé
Contexte – Parallèlement aux enquêtes nationales de prévalence des infections nosocomiales, le centre de coordination de lutte contre les infections nosocomiales du Sud-Ouest propose annuellement une enquête de prévalence aux établissements de santé de son inter-région afin de sensibiliser l’ensemble du personnel à la réalité de ce phénomène infectieux.
Méthode – Cette enquête transversale se déroule un jour donné dans tous les services des établissements volontaires. Un enquêteur interne à l’établissement et externe au service recueille pour chaque patient la présence ou non d’une infection nosocomiale et renseigne un questionnaire simplifié par rapport aux enquêtes nationales.
Résultats – Entre 1993 et 2004 la participation des établissements a progressé de 15 % à 48 %. Les taux de prévalence d’infectés et d’infections sont passés respectivement de 5,7 % à 4,2 % et de 6,3 % à 4,6 %, pour rester stable depuis 2000. Le taux d’infectés en réanimation est passé de 20 % à 16 %. Les infections urinaires représentent en moyenne 30,5 % des infections nosocomiales. Le taux de patients infectés sur sonde urinaire est stable depuis 2000 (9,4 % en 2004).
Conclusion – La réalisation régulière d’enquêtes de prévalence est un moyen simple pour chaque établissement de faire en toute transparence le point sur l’évolution des infections nosocomiales.
 
Abstract
Context – In addition to national prevalence studies on nosocomial infections in French South-western was performed in 1996 and 2001. The French South-West coordination centre for control of nosocomial infections performed annual prevalence studies in the South-western region of France, in order to raise awareness of this problem among health care staff.
Methods – Studies were designed as a point-prevalence survey on a voluntary basis. For each patient, presence of active nosocomial infection and associated factors at the day of the study were recorded on standardised forms by an interviewer working in the facility but from a different department.
Results – Participation of medical centres in the survey increased from 15% in 1993 to 48% in 2004. Crude prevalence rates of infected patients and of nosocomial infections decreased respectively from 5.7% to 4.2% and 6.3 % to 4.6%, and is stable since 2000. Crude prevalence rate of infected patients in intensive care unit decreased from 20% to 16%. The most frequent nosocomial infections were urinary tract infections (average of 30.5%). Crude rate of infections on urinary catheter has been stable since 2000 (9.4% in 2004).
Conclusion – Regular prevalence studies help medical centers to increase their awareness of nosocomial infections.

Mots clés / Key words
Infection nosocomiale, enquête de prévalence / Cross infection, prevalence study



Signalement de méningites nosocomiales après acte invasif sur le rachis, France, 2001-2005
Notification of nosocomial meningitis after lumbar puncture, France, 2001-2005
Harold Noël, Aures Chaib, Isabelle Poujol (i.poujol@invs.sante.fr), Jean-Michel Thiolet, Bruno Coignard
Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France

Résumé
Introduction – Les méningites nosocomiales sont des infections graves et exceptionnelles, dont le signalement est indiqué depuis août 2001 pour tous les établissements de santé, publics ou privés.
Méthodes – Les signalements de ces infections reçus à l’Institut de veille sanitaire entre août 2001 et décembre 2005 ont été étudiés de manière rétrospective.
Résultats – Sur 3 110 signalements, 26 concernaient des cas isolés de méningites consécutives à un geste invasif sur le rachis, le plus souvent lors d’une anesthésie en chirurgie ou obstétrique. Les micro-organismes responsables étaient majoritairement des germes commensaux de la peau ou des muqueuses oropharyngées. Deux décès liés à l’infection sont survenus. Dans 12 cas, un défaut de port de masque a été rapporté et dans sept cas la préparation cutanée était jugée inadéquate. Deux cas dans un même é tablissement étaient liés à un même personnel soignant.
Discussion – La rareté de ces infections fait qu’il est difficile d’expliquer avec certitude leur(s) mécanisme(s) de survenue. Les données du signalement des infections nosocomiales montrent toutefois que ces infections sont graves, surviennent surtout chez des sujets sans terrain à risque infectieux et que la plupart sont évitables en respectant strictement les recommandations d’hygiène existantes.
 
Abstract
Introduction – Nosocomial meningitis is a rare but severe infection that public and private healthcare facilities should notify since August 2001.
Methods – Notifications of such infections received by the national public health surveillance institute from August 2001 to December 2005 were studied retrospectively.
Results – Among 3 110 notifications, 26 were single cases of meningitis occurring after lumbar puncture, mostly during anaesthesia in surgical or obstetrical wards. Most of the isolated micro-organisms were commensal pathogens of the skin or oropharyngeal tract. Two deaths were related to the infection. For 12 cases, face masks were not or inadequately used, and for seven cases, skin preparation and antisepsis was not done thoroughly. Two cases in the same hospital were related to the same healthcare personnel.
Discussion – Such infections are rare and their origin may therefore be difficult to ascertain. However, nosocomial infection notification data show that they are severe, that they mostly occur among patients without infection risk and that most of them are preventable when proveded existing infection control recommendations are strictly followed.

Mots clés / Key words
Méningite, infection nosocomiale, anesthésie, France / Meningitis, cross infection, anaesthesia, France


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Mise en ligne le 3 avril 2007
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