BULLETIN EPIDEMIOLOGIQUE HEBDOMADAIRE
13 mars 2007 / n° 09-10


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Numéro thématique - Surveillance des cancers en France : état des lieux et perspectives en 2007
Special issue - Cancers surveillance in France: overview and perspective for 2007

Sommaire

- Éditorial - Vers une surveillance à la hauteur de l’enjeu / Editorial - Towards challenging surveillance [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Survie des patients atteints de cancer en France : étude à partir des données des registres du réseau Francim / Survival of cancer patients in France: the population-based “Francim Study” [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Variations géographiques des décès par cancers accessibles au dépistage dans les régions métropolitaines, France, 1998-2002 / Geographical variations of death by screen detectable cancers in French metropolitan regions, 1998-2002 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Incidence et survie des cancers de l’adolescent en France, 1988-1997 / Cancer incidence and survival among adolescents in France, 1988-1997 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Incidence et survie des hémopathies malignes : données générales et situation chez les plus de 75 ans, France, 1989-1997 / Incidence and survival of patients with haematological malignancies: focus on elderly patients, France, 1989-1997 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Étude de la répartition des « cancers de l’utérus, sans autre information » des certificats de décès en cancer du col et du corps de l’utérus / Survey on the distribution of “uterus cancer, cervix corpus cancer and not otherwise specified cancer” among death certificates for cervix cancer and corpus uteri cancer [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Renforcement du dispositif de surveillance épidémiologique nationale des cancers en France : la mise en place du système multi sources cancer (SMSC) / Strengthening of the national cancer surveillance system in France: the setting up of the multi-source cancer system (SMSC) [ Lire le résumé / Read the abstract ]

Coordination scientifique du numéro / Scientific coordination of the issue: Laurence Chérié-Chaline, Institut de veille sanitaire et pour le comité de rédaction : Najoua Mlika-Cabanne, Haute autorité de santé



Éditorial. Vers une surveillance à la hauteur de l’enjeu
Editorial. Towards challenging surveillance
Guy Launoy, président du Réseau français des registres de cancers (Francim), ERI3 Inserm « Cancers et populations », Centre hospitalier universitaire de Caen



Survie des patients atteints de cancer en France : étude à partir des données des registres du réseau Francim
Survival of cancer patients in France: the population based “Francim Study”
Nadine Bossard (nadine.bossard@chu-lyon.fr)1, Michel Velten2, Laurent Remontet1, Aurélien Belot1,3, Nabil Maarouf2, Anne-Marie Bouvier2, Anne-Valérie Guizard2, Brigitte Trétarre2, Guy Launoy2, Marc Colonna2, Arlette Danzon2, Florence Molinié2, Xavier Troussard2, Nicole Bourdon-Paule-Marie Carli2, Anne Jaffré2, Christophe Bessaguet2, Éric-André Sauleau2, Claire Schvartz2, Patrick Arveux2, Marc Maynadié2, Pascale Grosclaude2, Jacques Estève1, Jean Faivre2
1 / Hospices civils de Lyon, service de biostatistique, France 2 / Réseau français des registres des cancers (Francim), Toulouse, France 3 / Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France

Résumé
Introduction – Cet article rapporte quelques résultats de la première étude de survie portant sur l’ensemble des données des registres de cancers du réseau Francim.
Matériel et méthodes – Les données de 205 562 cas enregistrés entre 1989 et 1997 ont été analysées. La survie relative a été estimée en modélisant le taux de mortalité supplémentaire lié au cancer, pour 46 localisations.
Résultats – La survie relative à cinq ans standardisée pour l’âge était la suivante : 84 % pour le cancer du sein, 77 % pour le cancer de la prostate, et, chez l’homme et la femme respectivement, 55 et 57 % pour le cancer du côlon, 12 et 16 % pour le cancer du poumon. Un âge avancé au diagnostic s’accompagnait généralement d’une mortalité en excès plus importante que celle observée chez les sujets jeunes. Cet effet s'observait souvent au cours de la première année suivant le diagnostic et beaucoup moins au-delà. Pour certaines localisations, le pronostic était meilleur chez la femme, parfois de façon importante. Enfin, pour certains cancers, les cas les plus récents avaient un meilleur pronostic.
Conclusion – Les procédures élaborées grâce à cette première étude du réseau Francim permettent une mise à jour régulière des résultats. Un nouvel outil de surveillance épidémiologique du cancer est désormais disponible en France.
 
Abstract
Introduction – We present here the main results of the first population-based survival study involving all the French cancer registries of the Francim network.
Material and methods – Survival data on 205 562 cancer cases registered between 1989 and 1997 were analyzed. The relative survival was estimated using an excess mortality rate model for 46 cancer sites.
Results – The age-standardized five-year relative survivals for breast and prostate cancers were 84% and 77%, respectively. The corresponding results were 55% and 57% for colon cancer, and 12% and 16% for lung cancer, in men and women, respectively. For most cancer sites, the excess mortality rate increased with age at diagnosis, but this effect was often limited to the first year after diagnosis. For some cancer sites, women had much better survivals than men. In addition, for some tumour types, more recently diagnosed tumours were of better prognosis.
Conclusion – Regular updates of the above-presented results can now be performed using the methodological and statistical procedures designed for this first survival “Francim study”. An interesting tool for epidemiological surveillance, health system performance evaluation, and preventive or therapeutic research is now available in France.

Mots clés / Key words
Cancer, épidémiologie, registres de cancers, survie, survie relative / Cancer, epidemiology, registries, survival, relative survival



Variations géographiques des décès par cancers accessibles au dépistage dans les régions métropolitaines, France, 1998-2002
Geographical variations of death by screen detectable cancers in French metropolitan regions, 1998-2002
Laurence Chérié-Challine (l.cheriechalline@invs.sante.fr), Marjorie Boussac-Zarebska
Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France

Résumé
Introduction – Dans le cadre du plan cancer gouvernemental, l’InVS a renforcé la surveillance des cancers au niveau régional pour orienter la prise de décision et le suivi des mesures locales, en procédant à une analyse des données de mortalité. Les variations géographiques des décès par cancers accessibles au dépistage (sein, prostate, colo-rectaux, col utérin, mélanomes de la peau) ont été étudiées dans ce cadre.
Méthodes – Les données analysées concernent les décès par cancer produites par le CépiDc de l’Inserrm pour la période 1998-2002. Les indicateurs utilisés sont les taux comparatifs de mortalité tous âges, le poids des décès avant 65 ans parmi la mortalité tous âges et les taux comparatifs d’années potentielles de vie perdue (APVP) avant 65 ans par région.
Résultats – Les différences régionales de mortalité tous âges sont importantes, globalement plus marquées chez les hommes que chez les femmes. Les plus grandes variations concernent les cancers de la prostate (de 8,9/100 000 personnes années en Corse à 17,9 en Bretagne) et les moins marquées, les cancers du sein (de 16,4 en Alsace et Auvergne à 24,4 dans le Nord-Pas-de-Calais). Ces différences sont également importantes pour les décès avant 65 ans (30 % des décès tous âges chez les femmes, 15 % chez les hommes) qui pourraient partiellement être évités par des actions de diagnostic et de prise en charge précoces. Les différences régionales des taux d’APVP sont également importantes. Ils sont significativement supérieurs à la moyenne nationale dans le Nord-Pas-de-Calais pour les cancers du sein, du col utérin et pour les cancers colo-rectaux chez les femmes, en Haute-Normandie pour les cancers du sein et en Bretagne pour les cancers de la prostate.
Discussion-Conclusion – Cette analyse doit permettre aux décideurs locaux de situer leur région par rapport à la moyenne nationale et aux autres régions métropolitaines et d’expliciter cette situation avec les acteurs locaux qui ont une bonne connaissance du terrain puis de mettre en place des mesures appropriées. Cette analyse vise plus globalement à les informer de l’existence sur le site de l’InVS d’indicateurs régionaux pour l’ensemble des cancers en vue de leur appropriation pour la prise de décision.
 
Abstract
Introduction – In the frame of the governmental cancer program, InVS strengthened cancer surveillance at the regional level with the objective of improving decision making and follow up of measures implemented in this field. Geographical variations of death by screen detectable cancers (breast, prostate, colo-rectal, cervix cancers and skin melanoma) have been studied.
Methods – Mortality data for the period 1998-2002 are producted by CepiDc-Inserm. This analysis is based on comparative mortality rates for all ages, the proportion of the deaths among people aged under 65 years and comparative rates of potential years (PYLL) before 65 by region.
Results – Overall regional differences of mortality for all ages are more important in males than females. The highest differences concern prostate cancer (from 8,9/100 000 person years in Corse to 17,9 in Bretagne) and the lowest for breast cancer (from 16,4 in Alsace and Auvergne to 24,4 in Nord- Pas-de-Calais). The differences are also important for deaths among those under than 65 years, which could be partially avoided by early diagnose and treatment. Those deaths represent approximatively 30% of cancer deaths in females and 15% males. Regional variations of comparative rates of PYLL are important too. They are signivicatively higher than of the national mean in Nord-Pas-de-Calais for breast, cervix and colo-rectal cancers in females, in Haute-Normandie for breast cancers and in Bretagne for prostate cancers.
Discussion-Conclusion – This study must allow local decision makers to compare the epidemiological situation of their own region to other regions and the national average. It will also help them to identify the reasons for this situation with local actors who are aware of the issue and to implement appropriate health measures. This analysis arms at informing them of the existences of regional indicators for all cancers on the InVS website so as to use them for decision making.

Mots clés / Key words
Cancer, surveillance, mortalité, régions métropolitaines, épidémiologie / Cancer, survey, mortality, metropolitan regions, epidemiology



Incidence et survie des cancers de l’adolescent en France, 1988-1997
Cancer incidence and survival among adolescents in France, 1988-1997
Emmanuel Désandes (emmanuel.desandes@medecine.uhp-nancy.fr)1, Brigitte Lacour1, Danièle Sommelet1, Michel Velten2, Brigitte Trétarre3, Nabil Maarouf4, Anne-Valérie Guizard5, Pascale Grosclaude6, Patricia Delafosse7, Arlette Danzon8, Antoine Buémi9, Nicole Bourdon-Raverdy10, Laurence Brugières11
1 / Registre national des tumeurs solides de l’enfant, Vandoeuvre-lès-Nancy, France 2 / Registre des cancers du Bas-Rhin, Strasbourg, France 3 / Registre des cancers de l’Hérault, Montpellier, France 4 / Registre des cancers de la Manche, Cherbourg, France 5 / Registre des cancers du Calvados, Caen, France 6 / Registre des cancers du Tarn, Albi, France 7 / Registre des cancers de l’Isère, Grenoble, France 8 / Registre des tumeurs du Doubs, Besançon, France 9 / Registre des cancers du Haut-Rhin, Mulhouse, France 10 / Registre des cancers de la Somme, Amiens, France 11 / Institut Gustave Roussy, Villejuif, France

Résumé
Introduction – En France, les cancers chez les adolescents sont rares. Cependant, ils représentent la troisième cause de mortalité. L’objectif de cette étude était d’étudier l’incidence et la survie chez les adolescents français atteints de cancer.
Méthode – Tous les cas de cancers (exceptés les carcinomes basocellulaires cutanés) enregistrés chez les 15-19 ans par les registres généraux des cancers de neuf départements (représentant 10 % du territoire français) de janvier 1988 à décembre 1997 ont été inclus.
Résultats – Le taux d’incidence était de 172,9 par million d’adolescents. Aucune variation significative des taux d’incidence n’a été décelée entre 1988 et 1997. La survie spécifique était de 81 % à deux ans, 74,5 % à cinq ans, et 73 % à sept ans. La survie à cinq ans a augmenté au cours du temps, passant de 70,3 % durant la période 1988-1992 à 78,4 % durant la période 1993-1997 (p = 0,02).
Discussion – Nos résultats sont comparables à ceux observés en Europe et en Amérique du Nord. La survie était inférieure à celle observée chez les enfants pour les leucémies aiguës lymphoïdes, les lymphomes malins non hodgkiniens, les tumeurs osseuses et mésenchymateuses malignes. Il serait nécessaire de connaître la cause de ces disparités (différences biologiques ou de pratiques de prise en charge).
 
Abstract
Introduction – In France, there are few cancers in adolescents. They represent the third significant cause of mortality in this age group. The aim of this study was to investigate incidence and survival rates of French adolescents with cancer.
Method – All cases of cancer diagnosed in 15-19 years, recorded by nine population- based registries (10 % of the French population) over a 20-year period (1978-1997) were included. Skin Basal cell carcinomas were excluded.
Results – Overall incidence rate was 172.9/106 in adolescents. During the 1988-97 period, the incidence rates seemed to be stable annually. Specific survival rates were 81.0% at 2 years, 74.5% at 5 years and 73.0% at 7 years. The 5-year survival rate for 15-19 years improved from 70.3% in 1978-82 to 78.4% in 1993-97 (p = 0.02).
Discussion – Our results in incidence and survival are similar to those observed in Europe and in United-States. Survival rates were lower than those observed in children for lymphoblastic acute leukaemias, non-Hodgkin lymphomas, bone and soft-tissue sarcomas. Further studies are needed to elucidate whether these differences are biological or due to patient care practices.

Mots clés / Key words
Adolescent, cancer, incidence, survie, épidémiologie / adolescent, cancer,, incidence, survival, epidemiology



Incidence et survie des hémopathies malignes : données générales et situation chez les plus de 75 ans, France, 1989-1997
Incidence and survival of patients with haematological malignancies: focus on elderly patients, France, 1989-1997
Xavier Troussard (troussard-x@chu-caen.fr)1, Marc Maynadié2, Alain Monnereau3, Albert Collignon1, Paule-Marie Carli2
1 / Registre régional des hémopathies malignes de Basse-Normandie, Caen, France 2 / Registre des hémopathies malignes de Côte-d’Or, Université et UFR de médecine, Dijon, France 3 / Registre des hémopathies malignes de Gironde, Bordeaux, France

Résumé
Matériel et méthodes – Les données des registres français (réseau Francim) permettent de disposer de données précises en terme d’incidence et de survie des principales hémopathies malignes.
Résultats – A cinq ans, la maladie de Hodgkin a la meilleure survie relative (88 %) et contraste avec celle de la leucémie aiguë myéloblastique (19 %). Pour les autres hémopathies malignes, les survies sont intermédiaires, avec par ordre décroissant la leucémie lymphoïde chronique (LLC) (81 %), la macroglobulinémie de Waldenström (MW) (75 %), les lymphomes malins non hodgkiniens (LMNH) (55 %), la leucémie myéloïde chronique (LMC) (49 %), le myélome multiple (MM) (42 %) et la leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) (26 %). La survie est meilleure chez la femme pour les MH et les LLC : les raisons de cette différence sont inconnues. Chez les patients de plus de 75 ans et quelle que soit l’hémopathie maligne, la survie est réduite par rapport à celle des patients plus jeunes. Ce mauvais pronostic est lié à la présence des facteurs de morbidité associés et aux propriétés intrinsèques des cellules tumorales du patient âgé.
Conclusion – La valorisation de l’hématologie gériatrique, le développement des protocoles en particulier chez le sujet âgé et l’introduction récente de thérapeutiques toujours plus ciblées devraient optimiser la prise en charge des patients atteints d’une hémopathie maligne. Les données de qualité des registres restent essentielles pour guider la surveillance et la recherche en hématologie.
 
Abstract
Materials and methods – We present the incidence and survival in patients with haematopoietic neoplasms. The data were collected by the Association of the French Cancer Registries (FRANCIM).
Results – The crude survival at 5 years is best in patients with Hodgkin’s disease (88%) but is only 19% in patients with acute myeloblastic leukaemia. The survival is 81% in chronic lymphocytic leukaemia, 75% in Waldenströms macroglobulinemia, 55% in malignant non Hodgkin’s lymphomas, 49% in chronic myeloid leukaemia, 42% in multiple myeloma and 26% in acute lymphoblastic leukaemia. Survival is better for female patient in Hodgkin’s disease and chronic lymphocytic leukaemia. Whatever the tumour of haematopoietic and lymphoid tissues, the survival is considerably reduced in patients older than 75 years, as compared to younger patients. This very poor outcome can be explained by the presence of co-morbidity factors and also the intrinsic characteristics of the blast cells in that patients.
Conclusion – The development of specialised haematology and active protocols can optimise the management of the older patients. A high quality of the collected data remains necessary for a continuous surveillance and research on patients with malignant haematological diseases.

Mots clés / Key words
Incidence, survie, hémopathies malignes, sujets âgés / Incidence, survival, haematological malignancies, elderly patients



Étude de la répartition des « cancers de l’utérus, sans autre information » des certificats de décès en cancer du col et du corps de l’utérus, France
Survey on the distribution of « uterus cancer, cervix corpus cancer and not otherwise specified cancer » among death certificates for cervix cancer and corpus uteri cancer, France
Florence Suzan (f.suzan@invs.sante.fr)1, Clotilde Séblain1, Marjorie Boussac-Zarebska1, Marie-Laure Poillot2, Patrick Arveux2, Françoise Laurent3, Nicolas Carré1
1 / Institut de veille sanitaire, Saint–Maurice, France 2 / Registre des tumeurs gynécologiques de Côte-d’Or, Dijon, France 3 / Centre d’épidémiologie sur les causes de décès, Institut national de la santé et de la recherche médicale, Le Vésinet, France

Résumé
Introduction – Le cancer de l’utérus peut être codé d’après la 10e classification internationale des maladies selon trois modalités : col, corps ou sans autre information (SAI). En France, la proportion de « cancer de l’utérus, SAI » parmi les certificats de décès mentionnant un cancer de l’utérus est d’environ 60 %. Les objectifs de l’étude sont d’estimer la répartition des « cancers de l’utérus, SAI» en cancers du col et du corps à partir des données du registre des tumeurs gynécologiques de Côte-d’Or.
Méthodes – Les cas de cancers de l’utérus du registre de Côte-d’Or diagnostiqués entre 1982 et 1997 et décédés avant 2003 sont appariés à la base nationale des causes médicales de décès (CépiDc) sur la cause de décès et les dates de naissance et de décès.
Résultats – Parmi les 316 décès de cancer de l’utérus appariés, 130 cas ont é té notifiés « cancer de l’utérus, SAI », répartis en 66 « col » (51 %) et 64 « corps » (49 %).
Discussion-Conclusion – Le faible effectif de la population d’étude ne permet pas d’étudier la répartition par classe d’âge des « cancers de l’utérus, SAI » et d’effectuer une comparaison avec la méthode de Jensen utilisée par les registres de cancer. Une extension de l’étude à l’ensemble des registres français sera réalisée en 2007.
 
Abstract
Introduction – According to the 10th International Classification of Diseases, there are three possibilities for coding uterus cancers: cervix, corpus and not otherwise specified (NOS). In France, the proportion of “uterus cancer, NOS” among death certificates mentioning an uterus cancer is approximately 60 %. The aim of the study is to estimate the distribution of “ uterus cancer, NOS” between cervix and corpus cancers using data from the Côte-d’Or registry of gynaecological tumours.
Methods – Cases of uterus cancers from the Côte-d’Or registry diagnosed between 1982 and 1997 and deceased before 2003 are matched with the national database of medical causes of death (CépiDc) according to death causes and dates of birth and death.
Results – Out of the 316 deaths due to uterus cancer which have been matched, 130 cases notified as “uterus cancer, NOS” could be divided into 66 “cervix” (51%) et 64 “corpus” (49%).
Discussion-Conclusion – The small size of the population study does not allow to estimate the distribution of the “uterus cancer, NOS” by age group and to compare the results with the Jensen method used by the cancer registries. An extension of the study to all the French registries will be implemented in 2007.

Mots clés / Key words
Cancer du corps de l’utérus, cancer du col de l’utérus, mortalité, certificat de décès / Corpus uteri cancer, cervix cancer, mortality, death certificate



Renforcement du dispositif de surveillance épidémiologique nationale des cancers en France : la mise en place du système multi sources cancer (SMSC)
Strengthening of the national cancer surveillance system in France: the setting up of the multi-source cancer system (SMSC)
Céline Caserio-Schönemann, Laurence Chérié-Challine
Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France

Résumé
Le système multi-sources cancer (SMSC) est une mesure du plan gouvernemental dont le développement est confié à l’InVS. Il vise à renforcer le dispositif de surveillance des cancers reposant sur les registres qui ne couvre que partiellement le territoire national, pour répondre aux nouveaux enjeux de la surveillance. Ses objectifs sont la surveillance en routine, l’appui aux investigations en cas d’alerte et à la conduite d’études épidémiologiques. Ce système repose sur le croisement de trois sources de données individuelles par un identifiant unique généré par la CnamTS : le PMSI, les ALD30 et les données ACP. La première étape du développement concerne la mise en place de la base nationale ACP et du système d’anonymisation et de remontée des données à l’InVS. La seconde étape concerne le croisement des 3 sources afin d’enregistrer les cas incidents de cancer. Le SMSC sera testé en 2007 pour les cancers de la thyroïde dans deux régions pilotes. Il impliquera différents partenaires : les ACP, la CnamTS, les Drass, l’IFR69 de Inserm. Pendant ce test, les huit structures ACP volontaires disposeront d’un module spécifique développé par l’InVS pour générer la fiche épidémiologique « thyroïde ». En cas de succès du test, il est prévu d’étendre le système pour les cancers thyroïdiens au niveau national puis à d’autres cancers justifiant une surveillance nationale (en lien avec les campagnes de dépistage généralisées ou potentiellement liés à une exposition environnementale). L’extension du système dépendra de la capacité à pouvoir produire des comptes-rendus standardisés ACP, à extraire les données nécessaires à la surveillance à partir des données existantes au sein des logiciels métier et à faire participer l’ensemble des pathologistes. Pour cela une collaboration de l’InVS et de l’INCa, en lien étroit avec les pathologistes est nécessaire.
 
Abstract
The multi-source cancer system (MSCS) is a measure of the French government, whose development was entrusted to the National Institute for Public Health Surveillance (InVS). The aim of this project is to strengthen the cancer surveillance system in France based on registries which cover partially the territory, to respond to the new challenges of surveillance.The objectives of the MSCS are the continuous national surveillance, the help of clusters’ investigations and the setting up of epidemiological studies.This system lies on crossing the data of three sources with an individual anonymous number: hospital discharge records, pathologist’s database and permanent diseases database of medical insurance. The first step of the setting up of the MSCS will be the implementation of the national pathologist’s database. The second stage will be the crossing of the three bases for registration a incident cases of cancer. The MSCS will be tested in 2007 for thyroid cancers in two pilot regions. It is a collaborative project with pathologists implying many partners such as the National Health Insurance Scheme, the Regional Administrative Health Authorities and the National Institute of Health and Medical Research. During the test, 8 voluntary pathologist structures will have a specific software developed by the InVS to generate a “thyroid” pathologist report. If the test is successful, the system will be extended to a national level and to other cancers which require a national level. The extent will depend on the capacity to produce standardised pathologist reports. For this, it is necessary to be able to extract automatically the useful data for surveillance from the pathologist database, without double input and to obtain the participation of all the pathologists to the MSCS.

Mots clés / Key words
Surveillance, épidémiologie, cancer, national, multi sources / Survey, epidemiology, cancer, national, multi-source


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Mise en ligne le 13 mars 2007
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