BULLETIN EPIDEMIOLOGIQUE HEBDOMADAIRE
6 février 2007 / n° 05


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Sommaire

- Évolution de l’incidence des infections invasives à pneumocoques, France, 2005 / Evolution of pneumococcal invasive disease incidence, France, 2005 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Consommations d’antibiotiques à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) : tendances évolutives sur 15 ans, France, 1990-2004 / Antibiotic consumption at the Assistance publique-Hopitaux de Paris (AP-HP): trends over 15 years, France, 1990-2004 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Surveillance de la pneumocystose dans 14 hôpitaux de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), France, 2003-2005 / Pneumocystosis: Survey in 14 Hospitals from Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), France, 2003-2005 [ Lire le résumé / Read the abstract ]



Évolution de l’incidence des infections invasives à pneumocoques, France, 2005
Evolution of pneumococcal invasive disease incidence, France, 2005
Agnès Lepoutre (a.lepoutre@invs.sante.fr)1, Scarlett Georges1, Emmanuelle Varon2, Daniel Lévy-Bruhl1 et les microbiologistes du réseau Epibac3
1 / Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France 2 / Centre national de référence des pneumocoques, AP-HP Hôpital européen Georges Pompidou, Paris, France 3 / La liste des biologistes participants au réseau Epibac est disponible sur : http://www.invs.sante.fr/surveillance/index.htm, dossier infections invasives à pneumocoque, données épidémiologiques

Résumé
Introduction – La vaccination des enfants de moins de 2 ans par le vaccin antipneumococcique conjugué heptavalent (Pn7) a été introduite en France en janvier 2003.
Méthodes – L’impact du Pn7 a été évalué sur l’incidence des infections invasives à pneumocoques estimée par les données du réseau de laboratoires Epibac.
Résultats – Une baisse de l’incidence des méningites et des bactériémies à pneumocoques chez les enfants de moins de 2 ans est observée en 2005 en comparaison de la période 1998-2002, pré-vaccinale. Chez les enfants de moins de 2 ans l’incidence des infections invasives à pneumocoques était de 41 cas/100 000 par an en 1998-2002 et de 28 cas/100 000 en 2005, soit une diminution de 31 %. Dans le même temps le Centre national de référence des pneumocoques montre que la part relative des sérotypes de pneumocoque couverts par le Pn7 a baissé parmi les méningites à pneumocoques chez les enfants de moins de 2 ans. Parallèlement l’incidence des bactériémies à pneumocoques a augmenté modérément chez les plus de 2 ans.
Conclusion – La baisse observée est très en faveur d’un impact positif du Pn7 chez les enfants de moins de 2 ans. L’évolution de l’incidence des infections invasives à pneumocoques et des sérotypes circulant en France doit ê tre analysée avec précision dans les années qui viennent.
 
Abstract
Introduction – Antipneumococcal vaccination of children under 2 years of age with the 7 valent conjugate vaccine has been introduced in France in 2003.
Methods – Pn7 impact on invasive pneumococcal disease incidence was analyzed from the Epibac laboratory network data.
Results – A decrease of the incidence of pneumococcal meningitis and bacteraemia incidence in children under 2 years of age is observed for the first time in 2005 compared to the years 1998-2002. Annual incidence of invasive pneumococcal diseases in children under 2 was 41 cases/100 000 between 1998 and 2002 and 28 cases/100 000 in 2005, a 31% decrease. In the same time the national reference centre for pneumococci shows a decrease of the proportion of vaccine serotype strains among pneumococci isolated from meningitis in children under 2 years of age. For the same period the incidence of pneumococcal bacteraemia has increased slightly in persons aged of 2 and over.
Conclusion – The observed decrease suggest strongly a beneficial impact of Pn7 in children under 2 years. The changes in invasive pneumococcal diseases incidence and circulating serotypes will be analyzed in the next years.

Mots clés / Key words
Infections invasives à pneumocoques, enfant, vaccin conjugué anti-pneumocoqcique / Pneumococcal invasive disease, children, conjugate antipneumococcal vaccine



Consommation d’antibiotiques à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) : tendances évolutives sur 15 ans, France, 1990-2004
Antibiotic consumption at AP-AH: trends over 15 years, France, 1990-2004
Anne-Laure Cordonnier1, Christel Duhamel1, François Bricaire1,2, Christian Doreau1, Benoit Schlemmer1,3, Christian Brun-Buisson (christian.brunbuisson@hmn.aphp.fr)1,4
1 / Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Paris, France 2 / Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris, France 3 / Hôpital Saint-Louis, Paris, France 4 / Hôpital Henri Mondor, Créteil, France

Résumé
Introduction – Pour se préparer à une surveillance parallèle de la consommation hospitalière d’antibiotiques et de l’évolution des résistances bactériennes, nous avons analysé les consommations d’antibiotiques à l’Assistance- Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) sur une période de 15 ans.
Méthodes – Les commandes annuelles facturées aux 38 hôpitaux de l’AP-HP de 1990 à 2004 ont été recueillies et exprimées en doses définies journalières (DDJ) de l’OMS pour chaque antibiotique. Elles ont été rapportées au nombre de journées d’hospitalisation (JH) ou d’admissions.
Résultats – La consommation totale de DDJ a baissé de 10,7 % en 15 ans. En DDJ p. 1 000 JH, elle a augmenté de 11,3 % pour se stabiliser après 1997 autour de 450 DDJ/1 000 JH ; rapportée à 1 000 admissions de plus de 24 h, elle a en revanche baissé de 10,4 %. D’importantes variations sont observées entre et au sein des différentes familles d’antibiotiques : progression de l’amoxicilline-acide clavulanique (+ 30 %), des céphalosporines de 3e génération (+ 33 %), des fluoroquinolones (+ 37 %) et réduction des macrolides (– 50 %) et aminosides (– 41 %).
Conclusions – S’il est nécessaire d’observer les variations de consommation d’antibiotiques sur des périodes prolongées, celles-ci résultent de deux facteurs rendant l’interprétation difficile : 1) variations importantes de l’activité médicale (augmentation de l’activité de moins de 24 h, réduction de la durée de séjour) ; 2) modifications des pratiques. Le choix du dénominateur pour l’indicateur de consommation est donc difficile.
 
Abstract
Introduction – To prepare for the simultaneous surveillance of antibiotics consumption and bacterial resistance in hospitals, we analysed antibiotic consumption at the Assistance-Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) over a 15-year period.
Methods – The annual purchase of each antibiotic by the 38 hospitals of the AP-HP group, recorded between 1990 and 2004, was expressed using the WHO 2005 defined daily doses (DDD). The denominator used was the number of hospital days or the number of admissions.
Results – The overall annual number of DDD used decreased by 10.7% from 1990 to 2004; however, antibiotic consumption increased by 11.3% DDD/1 000 days over a 15 year period, stabilising at about 450 DDD/1 000 days after 1997; conversely, it decreased by 10.4% when compared to hospital admissions of over 24h. Large variations in the consumption of specific antibiotics or classes of antimicrobials were recorded, with increasing use of co-amoxiclav (+30%), third-generation cephalosporins (+33%) and fluoroquinolones (+37%), while macrolides (-50%) and aminosides (-41%) were less used.
Conclusions – Whereas a rather long period of time is needed to observe the variations in antibiotic use, changes may result from both the health-care system itself (increasing day-care, shorter hospital stay) and the patterns of use of antibiotics, making their interpretation hazardous. The selection of a denominator for the indicators of antibiotic consumption is difficult.

Mots clés / Key words
Antibiotiques, surveillance, épidémiologie, résistance / Antimicrobial agents, antibiotic use, surveillance, epidemiology, resistance



Surveillance de la pneumocystose dans 14 hôpitaux de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), France, 2003-2005
Pneumocystosis: Survey in 14 Hospitals from Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), France, 2003-2005
Denis Magne (denis.magne@sat.aphp.fr)1, Adela Angoulvant2, Françoise Botterel3, Claire Bouges-Michel4, Marie-Elisabeth Bougnoux5, Christian Chochillon6, Muriel Cornet7, Eric Dannaoui8, Annick Datry9, Jean Dunand10, Guy Galeazzi11, Claudine Sarfati12, Hélène Yera13, Patricia Roux1
1 / Hôpital Saint-Antoine, Paris, France 2 / Hôpital Tenon, Paris, France 3 / Hôpital Henri Mondor, Créteil et Kremlin-Bicêtre, France 4 / Hôpital Avicennes, Bobigny, France 5 / Hôpital Necker, Paris, France 6 / Hôpital Bichat-Claude Bernard, Paris, France 7 / Hôtel Dieu, Paris, France 8 / Hôpital européen Georges Pompidou, Paris, France 9 / Hôpital Pitié-Salpétrière, Paris, France 10 / Hôpital Ambroise Paré, Boulogne-Billancourt, France 11 / Hôpital Louis Mourier, Colombes, France 12 / Hôpital Saint-Louis, Paris, France 13 / Hôpital Cochin, Paris, France

Résumé
Introduction – La pneumocystose (PCP) est l’une des principales infections fongiques opportunistes. A ce jour, une prophylaxie par le cotrimoxazole correctement administrée reste efficace. Des marqueurs génétiques de potentielle résistance aux sulfamides, principales molécules utilisées en chimioprophylaxie, ont toutefois été rapportés : mutations du gène codant pour la dihydroptéroate synthétase (DHPS).
Méthode – Le réseau, qui regroupe 14 hôpitaux de la région parisienne, recueille des données sur l’épidémiologie de la pneumocystose et permet de génotyper les souches ; les laboratoires hospitaliers déclarent les cas prouvés cliniquement et biologiquement. Les mutations de la DHPS sont recherchées par PCR-RFLP.
Résultats – Du 1/01/2003 au 31/12/2005, 471 cas ont été notifiés. 64 % des patients étaient infectés par le VIH. La proportion d’hommes était de 69 % et l’âge médian de 46 ans. Chez les patients VIH+, la PCP révélait l’infection virale dans 44 % des cas. Chez les patients VIH+ connus, aucune prophylaxie n’était prescrite dans 74 % des cas, les 23 prophylaxies par cotrimoxazole déclarées étaient associées à un défaut d’observance ou une intolérance ; il s’agissait d’un second épisode dans 16 % des cas. Chez les patients VIH–, une corticothérapie était prescrite dans 60 % des cas et une chimiothérapie dans 49 % des cas ; 91 % ne bénéficiaient pas de prophylaxie. Des mutations de la DHPS ont été détectées dans 47 des 183 échantillons étudiés, sans relation avec la mortalité ou une prophylaxie antérieure.
 
Abstract
Introduction – Human pneumocystosis (PCP) remains one of the most important fungal opportunistic pneumonia, in AIDS and in other immunocompromised patients. Cotrimoxazole remains an efficient prophylaxis when correctly used. Genetic markers for possible sulfamide (the most frequently used chemoprophylaxis) resistance have been reported: two point mutations on dihydropteroate synthetase (DHPS) gene.
Method – The aims of this network which groups 14 hospitals from the Parisian area are to study the cases of PCP and to determine the DHPS genotypes. DHPS mutations were detected after PCR-RFLP.
Results – From 01/01/2003 to 12/31/2005, 471 clinically and biologically proved PCP cases have been reported by the laboratories. 64% of patients were HIV-positive. Men represented 69%. Median age was 46 years. In HIVpositive patients, PCP revealed the HIV infection in 44% and was a second episode in 16%. Among 145 PCP occuring in HIV known infected patients, no prophylaxis was prescribed for 74%; cotrimoxazole prophylaxis had been prescribed to 23 patients but none of them had a right compliance. In HIVnegative patients, corticosteroids were prescribed in 60% and chemotherapy in 49%; 91% did not receive prophylaxis. Mutations in DHPS genes were detected in 47 samples. No relationship was observed between mutation and mortality, nor between mutation and prophylaxis.

Mots clés / Key words
Pneumocystose, VIH, lymphocytes CD4+, prophylaxie, cotrimoxazole, corticothérapie, génotypage, DHPS / Pneumocystosis, HIV, CD4+ lymphocytes, prophylaxis, cotrimoxazole, corticotherapy, genotyping, DHPS


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Mise en ligne le 6 février 2007
Mise à jour le 8 février 2007
 
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